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Cours sur le bonheur.

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Par   •  31 Octobre 2016  •  Cours  •  1 446 Mots (6 Pages)  •  1 225 Vues

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On conçoit mal qu’une vie où l’on n’éprouverait aucun plaisir soit une vie de bonheur tant il semble évident qu’une vie heureuse passe par la satisfaction d’un maximum de plaisirs. Le plaisir semble indispensable au bonheur. Pourtant on ne pourrait assimiler une vie heureuse à une simple vie de plaisirs : suivre ces derniers peut être dangereux et nuire à la vie et par conséquent provoquer le malheur.

Mais qu'il y ait des obstacles ne signifie pas que le but soit définitivement inaccessible, cela suppose plutôt la nécessité d'adapter des stratégies, de préciser des objectifs. Définir ce que l'on conçoit comme étant notre bonheur, se demander par exemple si une vie heureuse est une vie de plaisirs. Il faut d'emblée ici écarter une objection courante selon laquelle il serait impossible de définir le bonheur. En l'occurrence, le mot « bonheur » a un sens qui nous est commun et dont le contenu est immédiatement accessible à tous et n'a pas besoin d’un long discours théorique pour être compris. C'est peut-être cette absence d'ambiguïté dans la signification du mot qui nous trouble. Car si je me plains d'avoir perdu tout mon bonheur ou que j'en forme mille vœux, tout le monde me comprend. Il faut donc situer la difficulté ailleurs que dans la définition, laquelle peut se résumer ainsi : être heureux, c'est être en accord avec soi-même.

La difficulté, voire l'obstacle, être heureux est d'abord d'ordre psychologique. Et même physiologique. Une satisfaction est indispensable, faute de quoi l'intensité de l'excitation reste à un même niveau : c'est comme une crampe, une tétanisation, en termes affectifs. La satisfaction, soumise au principe de plaisir, doit donc pour être supportable admettre des phases successives d'excitation et de repos. Nous pouvons être heureux, à condition de ne pas le rester, ou alors nous ne pouvons que chercher à éviter d'être malheureux. Et, dans ce cas, nous restons « sans malheur », mais notre bonheur risque de sombrer dans l'ennui.

1. Quels types de plaisir ? Épicurisme et stoïcisme

Si l’on réduit la diversité des conceptions du bonheur au nombre de deux : d'un côté, une représentation plutôt négative qui parie principalement sur l'évitement de la souffrance et se trouve, exprimée par l'idéal de l'ataraxie commun à de nombreuses sagesses par ailleurs différentes comme le stoïcisme ou l'épicurisme. En effet, pour les stoïciens, la vie heureuse commence par une distinction raisonnable entre ce qui dépend de nous et ce qui n'en dépend pas. La liberté du sage lui permet d'accorder sa volonté au destin et de maîtriser souverainement toutes ses passions. Pour les épicuriens, le plaisir est un bien : « Aucun plaisir n'est en soi un mal, mais certaines choses capables d'engendrer des plaisirs apportent avec elles plus de maux que de plaisirs. » Mais la vie heureuse n'est pas une vie de plaisirs, car le bonheur suppose que l'on soit capable de distinguer les plaisirs qu'il faut rechercher de ceux qu'il faut éviter. Le sage alors recherchera uniquement « le plaisir qui consiste à ne pas souffrir, et, pour l'âme, à être sans trouble ». Donc d'un côté, une conception négative qui fonde la vie heureuse sur l'absence de, sur l'évitement. D'un autre côté une conception plus dynamique qui situe le bonheur dans l'intensité des plus fortes émotions et l'accumulation des instants de plaisir, où l'on reconnaît l'idéal tourmenté du romantisme.
Point commun, mais aussi différence entre ces deux idéaux, la question du plaisir, ou plus exactement des plaisirs. Point commun puisqu'en tant qu'idéal, chacune des représentations de ce que doit être le bonheur s'accorde à y trouver un état de satisfaction, donc de plaisir ; opposition dans les jugements de valeurs attachés aux mêmes désirs. Ces désirs, et par conséquent les plaisirs qu'ils peuvent procurer, concernent soit le corps ou soit l'âme. Lorsqu’Épicure écrit que « le plaisir est le commencement et la fin de la vie heureuse », il inclut dans cette affirmation les désirs du corps, même si la modération, reste la norme. Et il précise bien que « tout plaisir n'est pas à rechercher ». Mais, pour les stoïciens, la raison seule peut revendiquer cette maîtrise de soi qui est la première condition de la vie heureuse. Rechercher le plaisir et chercher le bonheur : la diversité des plaisirs invite donc à une recherche répétée et renouvelée, quand le bonheur serait une quête unique et constante. On conseille à l’homme de toujours veiller à différencier les désirs, car il est indispensable d’opposer les désirs naturels, nécessaires, primaires des autres que l’on pourrait qualifier de désirs impossibles à réaliser, voire secondaires. Cette position se retrouve dans la philosophie épicurienne ou encore stoïcienne selon laquelle la vie de plaisir ne dépend pas de nous car elle ne s’accorderait pas avec notre nature, d’où la citation très connue de ces penseurs : « Il vaut mieux changer ses désirs plutôt que l’ordre du monde ». 

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