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St-Augustin

Dissertation : St-Augustin. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  24 Février 2019  •  Dissertation  •  1 531 Mots (7 Pages)  •  832 Vues

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Sara.

En quoi Augustin est-il révolutionnaire par rapport à l’Antiquité? Traitez de deux thèmes : l’autorité et la réflexivité radicale.

St-Augustin est, tout d’abord, révolutionnaire par rapport à l’Antiquité dans sa façon de redéfinir la notion d’autorité. À l’époque de l’Antiquité, l’autorité est entièrement basée sur la tradition qui est fortement liée à un rapport au passé. Ainsi, à cette époque, la dégénérescence était indubitable, le passé est infiniment meilleur que le présent. L’autorité de la tradition permet de copier du mieux ce qui a été fait dans le passé. Elle est alors imposée sans réflexion en soi, tu appliques nécessairement ce qui a été fait précédemment, car l’histoire est écrite et elle est en déclin, il est impossible de faire mieux que les générations précédentes, ils sont infiniment plus proches de l’âge d’or. Augustin est le premier à faire basculer cette notion d’autorité. Pour lui, l’autorité ne sait s’imposer, elle doit être rationnellement octroyée ou donnée. Donc, l’autorité ne se donne plus par l’utilisation du pouvoir, de la crainte, c’est un respect que l’on accorde à ce qu’on croit est bon à faire, c’est une volonté à donner l’autorité. Chacun doit alors s’approprier ses principes afin de réaliser sa philosophie, la tradition est impuissante. Cela devient éventuellement une remise en question de la philosophie et cela relativise l’importance du texte. Tout est une question d’autorité et nous sommes les seules à être en mesure d’accorder ce respect. Le texte, tel l’écriture sacré, n‘a donc, pour une première fois, aucune autorité si celui-ci n’est pas réfléchie. Le point n’est plus de l’apprendre par cœur mais de le réfléchir pour qu’il puisse faire du sens en soi. C’est une démarche subjective, le sujet doit être en mesure de recevoir le contenu sinon la philosophie, le texte seront impuissants. L’autorité est telle qu’aujourd’hui par exemple, on donne l’autorité a quelqu’un non pas parce qu’il a du pouvoir mais parce qu’on lui accorde un certain respect. Celui qui use de son pouvoir se fait mépriser et craindre, il n’a pas d’autorité. C’est dans ce bousculement de la notion d’autorité qu’Augustin a joué un grand rôle. C’est un bouleversement à l’époque Antique. L’humain n’est plus paille qui se fait transporter par le courant, car l’autorité ne s’impose pas. Le courant permet de guider seulement si on lui accorde un respect qui permettra de créer sa propre philosophie. Dans ce rapport où la tradition n’a plus d’autorité, Augustin va révolutionner la pensée de l’époque Antique où le progrès, qui si avant existait, aurait été d’une connotation négative. Le regard n’étant plus toujours posé sur le passé, l’existence du progrès fut permise. Le bouleversement se fait du moment où le déclin n’est plus inéluctable. Étant imposé, la tradition n’a donc plus d’autorité. Selon Augustin, l’histoire est donc à faire et à reconstruire. On peut donc profiter de sa vie, en étant libre, contrairement à l’Antiquité où ils étaient constamment emprisonnés par le temps. L’Homme devient alors pèlerin, sa vie devient un voyage, où contrairement à l’Antiquité, il n’était qu’une marionnette. L’Homme vit sa vie comme un voyageur qui est toujours en marche, la finalité de la vie étant d’atteindre la cité céleste. Le sens n’est pas donné comme à l’Antiquité, il est dans la perspective qu’on donne au monde environnant qui est toujours dans un rapport de soi à soi. Le pouvoir du temps n’est donc plus une autorité. C’est dans le développement personnel qu’on trouvera une autorité, un sens, une raison qui accordera un contrôle sur sa vie. C’est une autorité qui n’est ni donné, ni imposé.

Subséquemment, St-Augustin est révolutionnaire par rapport à l’Antiquité par son concept de réflexivité radicale. C’est en tentent de répondre à l’argument relativiste, sceptique qui affirme que pour la raison humaine, il n’y a pas d’accès à la vérité, qu’il va tenter une réflexion qui lui permet d’éliminer systématiquement les objets de conscience, éliminer tout ce sur quoi il peut douter pour en arriver à la pure conscience, quelque chose qui ne désigne rien d’autre qu’elle-même. Il tentera de trouver réponse à la question : qu’est-ce qui réfléchit quand je réfléchis? À la fin de cette analyse, il conclu que précisément, au moment où il pense, il est. Une chose pensante est une chose existante. La seule vérité absolue était donc « Aussi longtemps je pense, aussi longtemps je suis». Cette certitude ne provient que d’un rapport de soi à soi, une idée révolutionnaire et nouvelle par rapport à l’Antiquité, où c’est le processus extérieur qui permet de trouver la vérité (l’extase, hors de soi). Cette idée est aussi révolutionnaire, car elle est disponible sous toute forme humaine. Il va d’ailleurs dire : « Au lieu d’aller dehors, rentre en toi-même; c’est au cœur de l’homme qu’habite la vérité[1] » Donc tout homme a accès à la vérité par un processus de réflexivité radicale sans aucun besoin d’un processus extérieur. La vérité est en chacun de nous. De cette façon, Augustin va, tout d’abord, hiérarchisé l’Être en trois catégories : tout ce qui tout simplement existe (matière inanimé, minéraux), ce qui vit (matière organique, végétaux et animaux qui ne pensent pas) et tout ce qui pense (l’être humain). L’analyse constante de sa pensée lui a, par la suite, permis de se rendre compte que les concepts tels l’éternité, la perfection et l’infini ne peuvent être classés dans aucune de ces catégories. Alors, sa réflexion devait se faire sur la façon dont ses concepts pouvaient advenir à sa pensée. Par une réflexivité radicale, il se rendit compte que ces concepts avaient nécessairement des attributs de l’Être, étant placé dans sa pensée: Dieu existe et il est en soi. Il va donc prouver l’existence de Dieu dans un rapport de soi à soi et non dans des écritures ou des messages de prophètes. Ainsi, en rapport avec Platon, il y a les idées qui sont au-dessus de tout puis vient les formes intelligible qui est le absolument vrai, les mathématiques qui sont la vérité et les objets matériels, illusions qui font parties du faux. Dans ce cas, Platon ne caractérise pas le lien qui se trouve entre le monde intelligible et le monde sensible alors qu’Augustin par la réflexivité radicale prouve l’existence de Dieu qui le place au-dessus des idées: l’Un. Celui-ci crée un lien entre le monde sensible et le monde intelligible par la participation de Dieu dans leur création, où Dieu crée l’ensemble de l’Être. Augustin va donc être encore une fois révolutionnaire par rapport à l’Antique où il va réhabiliter le sensible, ne pouvant être mauvais, car Dieu l’a créé. On peut alors en bénéficier d’une quelconque façon. Dans ce sens, Augustin va amener un souci de soi où chaque Homme a une valeur infinie, étant création de Dieu. Ce concept est complètement nouveau à l’Antiquité, où la communauté est plus importante que tout et celui qui prend soin de soi n’est pas libre. Il y aura alors redéfinition de la nature de liberté. La liberté étant avant de s’occuper de la politique, du monde public devient maintenant de pouvoir s’accorder un souci de soi sans s’occuper de la sphère politique. L’importance de la sphère privée prend alors toute son ampleur. De la même façon, la passion et l’amour qui était mal dans l’antiquité (les hommes se livrant à leur côté animal) devient quelque chose de bien, car nier ses désirs voudraient dire que l’on nie un des dons que Dieu nous a donné et donc se nier soi-même. Si on ne s’aime pas soi-même, il nous ait impossible d’aimer les autres et par la suite des choses, d’aimer Dieu. Tout cela est un chemin vers Dieu. Par la réflexivité radicale, il va aussi aborder la mémoire. Le « Je » est tout ce qui est advenue à quelqu’un depuis sa naissance. Contrairement à Platon, Augustin ne croit pas que notre mémoire est souvenir de ce que l’on savait déjà, il croit que lorsqu’on nait, on nait telle une feuille blanche qui se remplit au cours de notre vie. De ce fait, par analyse, il se rend compte que ce dont on est conscient est très faible. On n’est point conscient de tout ce qu’on sait, notre histoire nous crée en tant que personne, mais elle est majoritairement inconsciente. Encore une fois, il va prouver que Dieu est en nous-même, car c’est seulement de cette façon qu’on peut se rappeler de tout ce qui est caché dans notre mémoire, sans Dieu il y aurait une impossibilité de trouver. Augustin va être le premier a avoué le mystère effroyable de la fonction créatrice, on ne sait pas réellement comment nous créons, c’est la partie la plus petite de la création. Un génie fait naitre quelque chose qui n’était pas. Einstein, par exemple, a créé les théories relativistes. Il avait les mêmes connaissances que les autres mais a pourtant réussi à trouver quelque chose qui n’était pas. Ainsi, par un processus de réflexivité radicale on prouve encore une fois l’existence de Dieu. Tous les concepts font face à ce processus de réflexivité radical qui permet de trouver les réponses à de nombreuses questions. Augustin est donc révolutionnaire par rapport à l’Antiquité.

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