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La science est-elle une valeur sûre ?

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Par   •  11 Avril 2021  •  Dissertation  •  1 716 Mots (7 Pages)  •  464 Vues

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Carolina Morlion                                                                   822 Lycée du Parc 2020

« La science est-elle une valeur sûre ? »

Dans le film Radioactive de Marjane Satrapi, la célèbre Marie Curie présente sa découverte du radium à l’Académie des sciences, mais au début, les scientifiques ne la croient pas. Elle se lance alors dans une démonstration pour leur apporter des preuves et leur montrer qu’ils ont tort. Sa découverte scientifique a révolutionné la médecine et a apporté le progrès dans un certain domaine mais c’est à la fois ce qui lui a couté sa vie, à cause de son exposition au rayonnement et ce qui a contribué au dévoilement d’une arme dangereuse.  Peut-on alors considérer que la science est une valeur sûre ?

L’expression « c’est une valeur sûre » traduit une certaine confiance, le sentiment qu’un sujet ne nous trompera jamais, et ne laisse pas de place au doute.

Mais une valeur est aussi le caractère de ce qui est estimable, qui permet le jugement et implique une préférence morale. Si elle est morale, c’est que l’on peut avoir une totale confiance en elle et que l’on peut potentiellement s’en servir pour se projeter vers le futur. Mais la science tient-elle compte de la morale ? Pourquoi chercherait-on la morale ? Veut-on utiliser la science comme un pilier solide, qui ne nous trahirait jamais pour construire l’avenir ? Peut-on avoir une confiance totale en la science au point de s’y plonger aveuglement ? La science nous trompera-t-elle un jour ?

La science qui s’appuie sur la raison amène forcément à une structure sécurisante qui nous donne confiance en elle mais un abus de confiance en la science amènerait à un monde déraisonné. C’est alors à l’homme d’amener la valeur sûre : la morale.

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La science est une valeur sûre, qui s’appuie sur la raison et permet le progrès.

La rationalité de la science inspire sa confiance : lorsque l’on caractérise quelqu’un de scientifique, on a l’idée qu’il ne se trompe pas, qu’on peut avoir confiance en lui. Comme nous le dit Descartes dans Le Discours de la Méthode, il existe une loi : la raison universelle, qui procure le bien général de tous les hommes. Donc si la science s’appuie sur cette loi, on peut la considérer comme une valeur sûre.

La science s’appuie sur la raison en employant des outils mathématiques, scientifiques et sur des observations empiriques. Dans la pièce de théâtre La vie de Galilée de Brecht de 1955, Galileo Galilei découvre les satellites de Jupiter grâce à son invention : la lunette. Il se sert alors de cet outil physique pour accompagner ses calculs mathématiques qui participent à sa démonstration. Mais en cette époque de l’inquisition, la science a du mal à s’imposer face à la foi dominante : les théologiens de l’église refusent de regarder dans la fameuse lunette et lui disent que ce ne sont que des observations et que ses calculs sont donc erronés. Refusaient-ils d’admettre la vérité trouvée par Galilée ou doutaient-ils de la science ? Mais peut-on vraiment douter de la science ? D’après Karl Popper c’est justement le fait de douter et de penser qu’une théorie est réfutable qui prouve qu’elle est bien scientifique. C’est le caractère falsifiable d’une proposition scientifique, sa possibilité de s’exposer à une réfutation expérimentale qui prouve bien sa scientificité. Ainsi, la science est une valeur sûre même lorsqu’on peut douter d’elle et c’est ce qui a permis à Galilée comme beaucoup d’autres scientifiques de démontrer leurs découvertes.

Dans La formation de l’esprit scientifique de Bachelard, on apprend le fonctionnement du raisonnement scientifique, qui doit substituer au monde sensible, un monde fondé sur des principes rationnels. Bachelard nous dit que le scientifique doit laisser de côté ses « opinions », et être « cruel » avec ses habitudes car elles deviennent un obstacle au progrès scientifique. La progression scientifique se fait grâce à une remise en question permanente car on ne peut « rien fonder sur l’opinion ». Ainsi c’est en tentant de résoudre des problèmes scientifiques de manière objective, en rejetant l’opinion, en étant constamment dubitatif que va se former un esprit scientifique « sûr », qui pourra poursuivre ses recherches et accumuler des connaissances.

Ainsi, la science s’appuie sur un langage universel, comme les mathématiques ou la raison, ce qui permet d’en faire une valeur dans laquelle on a confiance. Cependant, une confiance totale en la science pourrait amener à un monde inhumain comme le montre le film Bienvenu a Gataca, un monde construit sur la science, la raison, où le statut social et la carrière professionnelle sont déterminés en fonction des gènes. Ce serait un monde qui laisserait peu de place aux émotions et à l’humanité des hommes.

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La science uniquement fondée sur la raison peut amener à un monde déraisonné.

La science est une stratégie de manipulation dans la dystopie : Le meilleur des Mondes d’Huxley montre que les enfants sont créés dans des tubes par des machines et que leur destin est tracé dès leur naissance. En grandissant, si une difformité ou une malformation est détectée, ils seront destinés aux castes inférieures Deltas et Epsilon. La science contrôle aussi les mécanismes cérébraux et permettent de manipuler les pensées, les émotions, ou encore les comportements des enfants dès leur plus jeunes âge. Par exemple, les enfants sont soumis à des expériences où on leur interdit de lire à coup de décharges électriques ou bien de contempler la nature par précaution pour qu’ils ne se cultivent pas et qu’ils ne soient pas confrontés à la solitude qui permettrait une réflexion et donc une éventuelle rébellion contre le pouvoir. Ainsi, un monde totalement dirigé par la science amènerait à une déshumanisation.

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