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La Vérité

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Par   •  7 Août 2015  •  Dissertation  •  3 844 Mots (16 Pages)  •  1 677 Vues

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        La vérité peut être contestée car elle relève d'après Kant de « l'accord de la connaissance avec l'objet ». La connaissance est, dans le cas du choix de l'illusion qui réconforte, détournée pour lui substituer une vérité idéale, rendue malléable. Ce procédé s'observe quand affronter la vérité se révèle être une entreprise difficile . On peut lui échapper en lui substituant une vérité illusoire, désirée pour plus de bonheur. Faut-il alors considérer l'illusion comme une erreur? « préférer l'illusion qui réconforte » induit par la préférence une notion de choix du meilleur et choisir de se tromper ne peut être considéré comme une erreur en soi. Le rapport à la vérité est un rapport identitaire complexe. S'offre le choix, face à la vérité dérangeante, de la nier  au profit du bonheur de l'illusion protectrice ou de l'affronter et l'accepter telle qu'elle se présente. Faut il, tel l'expression commune « voir la vie en face » ou, en référence à la politique de l'autruche, « mettre la tête dans le sable » ? se dégage de cette question trois axes: Se préserver de la vérité, se conforter dans l'illusion et la maitrise de la réalité.

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        Face à des faits, l'esprit déduit une vérité de la réalité. Cette démarche peut se révéler périlleuse lorsque la vérité est dérangeante. Le mécanisme agit directement sur la personnalité car si la réalité  ne peut être analysé, la vérité se doit d'être avouée.

        Face à certains faits, les nier s'impose comme la solution qui contente la conscience et l'estime de soi. Confronté à la violence, l'homme peut choisir de l'assimiler et de ce fait, la subir, ou de la nier pour se protéger de la douleur. Cette question peut se confronter à la notion de justice. La morale maitresse de la justice est un obstacle à cette protection. Peut on nier l'horreur pour son propre bien ? Est-ce juste d'opposer aux faits une illusion plus agréable? L'ordre morale est atteint lorsque l'on nie le mal fait par l'homme, tant que par soi-même. Car l'on possède une identité commune humaine et que le mal fait par un autre à autrui se doit d'être considéré, reconnu, car c'est la base de l'humanité que de reconnaître son semblable. Les négationnistes nient  le génocide juif et estiment les faits comme des croyances erronées. De quelle coté se trouve alors l'illusion?  Les faits et les témoignages humain ainsi que la conscience morale laissent penser que les négationnistes sont du coté de l'illusion qui réconforte. Cependant Ils présentent comme « vraie » leurs suppositions, ils établissent une nouvelle vérité hors du réel mais dans l'esprit politisé. Deux vérités s'opposent. La vérité est détenue par le savoir . Or, si l'ampleur de la vérité dérangeante conduit consciemment à sa révocation, l'ignorance mène fatalement au décalage entre illusion et vérité

        La force universelle de la vérité fait inexorablement des exclus. Être en dehors de la vérité est une position de fuite . Cependant la fuite peut être inconsciente. Ne pas avoir conscience du vrai, observer un décalage avec le collectif fait partie de l'illusion. L'illusion, bien qu'inconsciente reste volontaire car la situation obtenue est plus agréable. Ainsi les enfants obsèrvent le monde et lient les faits avec leurs sentiments connus, leur savoir individuel. Cette position « d'observateur immaculé » leur est avantageuse dans la constitution de leur vision de la vérité . Car si la vérité est commune elle doit être individuellement assimilée. Ainsi si « la vérité sort toujours de la bouche des enfants »  en soi les illusions de leur naïveté omnisciente sont le début de l'édifice de la vérité. Il est donc nécessaire de découvrir, se tromper par des détours par l'illusion rassurante car elle est crée de connu.

Le décalage peut s'avérer périlleu lorsque l'on subit l'ignorance en étant en marge de la vérité établie. Ainsi, Candide est livré à la violence car il n'identifie pas le vrai . Il établie la vérité sur ses convictions et croyances personnelles qui se heurtent violemment à l'extérieur. Il ne reconnaît pas la vérité . D'après Kant « Le seul moyen que j'ai de comparer l'objet avec ma connaissance, c'est que je le connaisse. » sa situation est irréversible car il est ignorant. Cependant si l'innocence de Candide est évidente, une limite existe dans l'inconscience totale du personnage: le projet de Candide  n'est pas la candeur mais la dénonciation implicite d'une vérité dérangeante . L'illusion se trouve alors au service de la vérité. Le personnage de Candide subit l'utilisation qu'en fait Voltaire. Il souffre de sa marginalité induite par l'illusion dans laquelle il est enveloppé.

Le retrait dans l'illusion réconfortante est donc souhaitable si la réalité reste conforme à l'illusion et que cette réalité est basée sur des principes morales . Ce retrait, par ces caractéristiques fait allusion à l'utopie.

        L'utopie est caractérisée par l'autarcie . Cet isolement peut s'assimiler au choix d'un individu à substituer l'illusion rassurante à la vérité dérangeante. Il recrée une vérité par ses principes, dans une volonté de « faire meilleur » que le vraie .  L'origine latine du mot signifie « lieu de bonheur » et « lieux qui n'est pas » : l'utopie est un projet concevable mais irréalisable. On peut considérer l'utopie comme un projet à double sens: une critique de la vérité dérangeante et un refuge idéale face à la dure vérité. L'utopie n'ignore pas la vérité mais l'utilise au profit d'un édifice meilleur:  l'illusion idyllique. Dans un désir d'idéal, l'homme confronté à la violence de la réalité , fuit dans l'illusion. Cette violence pourrait se présenter en partie dans une phrase: l'homme n'est pas un être constitué de bien uniquement. La découverte de la dualité est difficile et parfois dure à avouer. La critique de la vérité pousse alors à son rejet, ainsi que des valeurs dérangeantes qu'elle porte . Face à une vérité qui va à l'encontre des valeurs morales, l'homme fuit, et de peur de se confronter à son identité, refuse l'assimilation de son esprit à des faits violents. L'homme ignore et rejette donc la violence. Le terme « réconforte » fait allusion à la volonté de l'homme de se rassurer de sa nature: en refusant la vérité dérangeante il pense se dissocier d'elle . L'utopie est donc un reflet meilleur de la vérité. L'homme présente l'illusion comme une perspective dont le but est d'emmener le progrès ou la conscience des hommes de la vérité dérangeante. L'utopie ne fait pas qu'ignorer la vérité mais vise, par sa critique à rendre compte de son coté dérangeant, en tentant d'y remédier.

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