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En quoi les apparences sont-elles trompeuses?

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Par   •  23 Novembre 2020  •  Dissertation  •  1 870 Mots (8 Pages)  •  1 214 Vues

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        « Les apparences sont trompeuses ». Tout le monde aujourd’hui connaît ce fameux dicton, mais a-t-il ce qu’il à été véritablement compris par la majorité ? Évidemment, cette phrase fait référence aux apparences sociales, aux comportement trompeurs voir manipulateur de certaines personnes.  Elle invite à se méfier des apparences. Dans Le Corbeau et le Renard de Jean de La Fontaine par exemple, l’auteur, connu pour son amour de la satire, représente un corbeau se faisant manipuler par un renard ayant usé de son ego et de sa naïveté pour parvenir à ses fins. Mais au-delà de la dimension sociale, la question de la fiabilité des apparences est parfois bien plus poussée chez certains philosophes.

En quoi les apparences sont-elles trompeuses sur la réalité du monde dans lequel nous vivons ?

En allant des apparences sociales jusqu’aux apparence de la réalité même, Jean-Paul Sartre explique de quoi sont constituées les apparences et en quoi leur caractéristique sensible les définies comme objets de possible tromperie. En allant plus loin, dans la dimension métaphysique, René Descartes nous invite à douter en permanence du monde (ou plutôt de ce qu’il paraît être) et remet en question notre connaissance de l’existence elle-même. Au-delà des argument de ses deux auteurs, les apparences sont un sujet qui demande un autre regards sur le monde, un regard qui relève quasiment d’un esprit de spiritualité.

        Tout d’abord, qu’est-ce qui régit les apparences ? Une apparences est l’aspect sensible de quelque chose ou de quelqu’un, c’est à dire qu’un être peut constater son existence par l’intermédiaire de ses sens, tels que la vue, l’ouïe, l’odorat…Les apparences sont physiques et sont la voie d’accès à l’entendement du monde dans lequel nous vivons. Étant atteignables de manière sensible, elles incluent inévitablement la perception d’un sujet percevant. Selon Jean-Paul Sartre, l’apparence correspond à l’inverse de la conscience chez autrui et soi même (l’extériorité correspondant à l’inverse de l’intériorité). En effet, pour tout objet apparent dénué de conscience, il s’agirait plutôt d’essence.  Dans l’une de ces œuvres intitulé L’Être et le néant, il explique en quoi les apparences sont si peu fiables. C’est dans une sous-partie de ce livre, le regard (d’autrui), qu’il présente l’exemple du voyeur pour illustrer ses propos. La situation est la suivante. une personne est en train de regarder par le trou d’une serrure, totalement absorbé par ce qu’elle voit : dans un état de conscience irréfléchie, elle est directement en contact avec le spectacle qu’elle regarde. Soudain, elle revient à elle lorsqu’elle se rend compte qu’elle est surprise par quelqu’un. A ce moment précis, elle prend conscience qu’elle renvoie d’elle même l’image d’un voyeur. Cette image de voyeur se fige dans la tête de la personne ayant surprise l’autre. Pour cette personne prise en flagrant délit, elle-même est un sujet percevant, mais dans le regard d’une autre, elle se transforme en objet (et de la même manière, dan le regard de ce voyeur, la personne l’ayant surpris est l’objet de ses perceptions). Elle est définie par son apparence, qu’elle le veuille ou non. Le regard d’autrui transforme le sujet en objet. « Si il y a un autre, quel qu’il soit, quels que soit ses rapports avec moi sans qu’il agisse autrement sur moi que par le pur surgissent de son être : J’ai un dehors, j’ai une nature ». On peut alors avoir l’impression d’être la victime du regard des autres qui nous impose notre condition , mais on peut faire l’inverse : manipuler l’autre de par les émotions et les sentiments que l’on peut renvoyer de notre apparence, de façon à avoir emprise sur son regard et son interprétation, et éventuellement renverser ce jeu de maîtrise. C’est le travail du jeu d’acteur, ou de celui de séduction.

Ce qu’il faut comprendre ici, c’est que les apparences des autre personnes et de soi même sont objets d’interprétation. En effet, lors d’un échange avec une personne, on atteint cette dernière par l’intermédiaire de l’interprétation de son apparence. Derrière le comportement ou les expressions d’autrui, on décèle sa volonté, ses émotions, sa conscience. Or, l’interprétation est relative à chacun et par conséquent ne constitue pas un élément de connaissance objectif de ce qu’est le réel. Il est facile de faire erreur en identifiant une personne à l’apparence qu’elle renvoie, volontairement ou non.

Au-delà de l’erreur d’interprétation d’un sujet envers un autre, la mégarde dont les apparences sont objets ne se résume pas qu’aux apparences des autres personnes. Jean-Paul Sartre explique dans cette même sous-partie : « Cette femme dans la rue que je vois venir vers moi, cet homme qui passe dans la rue, ce mendiant que j’entends chanter de ma fenêtre sont pour moi des objets. […] Or, il est non seulement conjectural mais probable que cette voix que j’entends soit celle d’un homme et non le chant d’un phonographe, il est infiniment probable que le passant que j’aperçois soit un homme et non un robot perfectionné. ».  Autrui à ici le statut d’individu et non de personne, la différence étant que l’individu n’est pas considéré comme un autre ayant conscience. C’est l’élément d’un ensemble, là où une personne est un autre dont on considère qu’il dispose d’une conscience. Dans cette situation ci, il n’y a pas d’interprétation d’une émotion quelconque derrière ces apparences humaines, à l’inverse que dans la situation première. C’est ici, non l’interprétation, mais la perception, c‘est à dire l’organisation des données sensorielles, qui forme une représentation du réel. De la même manière que l’interprétation peut être fausse, la perception peut emmener à un entendement biaisé de la réalité de notre environnement car elle est sujette à l’illusion.

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