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Valeur Du désir

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Par   •  4 Février 2012  •  1 466 Mots (6 Pages)  •  1 376 Vues

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« Le désir mimétique. René Girard.Le divertissement. Pascal. »

Valeur du désir.

11 jan 2008 par Simone MANON

Le désir semble contradictoire. D’une part il traduit la puissance d’exister d’un être qui enchante par son dynamisme sa vie et le réel et produit grâce à lui une réalité aux couleurs de ses rêves ; d’autre part il confronte l’homme à l’impuissance et au désespoir du désir insatisfait.

A) La positivité du désir.

1) Vivre c’est désirer. On peut mourir de ne plus désirer car lorsqu’elle est désertée par la puissance du désir c’est la puissance même d’exister qui est altérée. La vie n’est plus que lassitude, fardeau ne vibrant plus que du désir d’en finir.

D’où le caractère suspect d’une sagesse proposant l’extinction du désir.

C’est le cas, par exemple de la sagesse bouddhique. Le bouddhisme voit surtout les aspects négatifs du désir. Il propose comme forme de salut l’extinction du désir, seule manière d’apaiser la souffrance et le malheur dont il est le principe.

Schopenhauer aussi développe une conception pessimiste de l’existence. Parce qu’elle est désir, la vie est souffrance. « La vie oscille comme un pendule de droite à gauche, de la souffrance à l’ennui ». De la souffrance du désir inassouvi à l’ennui du désir comblé ou de l’absence de désir. La solution à la difficulté d’être est donc d’éteindre en soi l’inquiétude du désir par la contemplation désintéressée de sa vanité. Cf. http://www.philolog.fr/la-vie-oscille-comme-un-pendule-de-droite-a-gauche-de-la-souffrance-a-lennui-schopenhauer/#more-3344

Pb : Condamner le désir n’est-ce pas condamner la vie ? N’y a-t-il pas là une des formes du nihilisme ? Nietzsche appelle nihilisme toute doctrine consistant à déprécier ce qui est, au nom de ce qui n’est pas, par exemple au nom de supposés idéaux ou au nom de la supériorité du néant. Ce qui est, très clairement le cas de Schopenhauer, lorsqu’il affirme : « Si vraiment l’alternative nous était proposée d’être ou de ne pas être alors oui il faudrait choisir le non-être ».

2) Le désir est au principe de la créativité humaine. Son énergie œuvre dans toutes les activités (techniques, artistiques, politiques, intellectuelles, procréatrices etc.) par lesquelles l’homme affirme son être, transforme le donné, imprime en lui la marque de son intériorité spirituelle, construit un monde humain consacrant sa nature de vivant d’une part, de sujet libre ayant l’honneur d’être à lui-même sa propre œuvre, d’autre part. L’homme endigue ainsi, les forces de la destruction et de la mort par la procréation et la création. Qu’il s’agisse des enfants de la chair ou de ceux de l’esprit, on peut dire avec Malraux qu’ils incarnent un antidestin. Vivre en ce sens c’est affirmer, créer. Là encore il apparaît que la vitalité de la vie, sa fécondité ou la vitalité du désir sont une seule et même chose. C’est lui qui œuvre dans le travail par lequel l’homme transforme la nature, l’éducation et la civilisation par lesquelles il se transforme lui-même, les institutions par lesquelles il transforme les rapports sociaux. Le désir est ainsi le ressort du progrès, des conquêtes humaines les plus sublimes et des victoires de l’homme sur l’adversité.

3) Le désir enchante le réel. C’est lui qui donne leur prix aux choses. Il faut sans doute suivre Spinoza lorsqu’il affirme que le désir est la source des évaluations. Lorsque le désir s’éteint, les plus grands biens de ce monde perdent leur séduction. Ex : La plus belle femme du monde n’a pas d’attrait pour celui qui est déserté par le désir.

Rousseau a donc raison, en ce sens, de s’écrier : « Malheur à qui n’a plus rien à désirer ! ». Ce qui pointe un paradoxe du bonheur : on le définit comme la totalité des satisfactions possibles mais s’il n’y avait pas du désir insatisfait on périrait d’ennui.

4) Le désir donne la force de monter jusqu’au soir. C’est, selon la célèbre analyse de Pascal, un puissant divertissement. Comment, en effet, échapper à la conscience désespérante de notre misère ? Misère d’un être voué à la mort, à la maladie, à la solitude, privé du seul être qui pourrait satisfaire sa soif d’absolu c’est-à-dire privé

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