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Toute la richesse de la pensée est-elle quantifiable en terme de langage

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Par   •  11 Février 2015  •  Analyse sectorielle  •  1 092 Mots (5 Pages)  •  694 Vues

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Lorsque nous parlons, nous utilisons le langage comme moyen de communication, afin d'exprimer une impression, un objet ou un sentiment.Bergson expose dans ce texte comment le langage accentue l’écart entre la réalité du monde et la représentation que nous nous en faisons. Or nous pouvons penser, comme le fait Bergson, que le langage n'est pas apte à traduire la richesse de l'esprit, car nous éprouvons parfois des difficultés à exprimer à l'aide de mots nos sentiments et nos sensations intérieures. Ainsi, l’extrait traite pour l’essentiel du problème du langage, notamment des noms communs, et de la vision du monde tronquée, réductrice, qu’ils véhiculent.

Dés lors se pose la question suivante : toute la richesse de la pensée est-elle quantifiable en terme de langage ?

"Nous ne voyons pas les choses mêmes", nous dit Bergson. "Nous nous bornons le plus souvent à lire des étiquettes collées sur elles". Il nous expose ici l'idée selon laquelle entre la chose et nous s'interpose une tendance à ne voir que quelques signes (les "étiquettes"), au lieu de saisir les choses dans leur unicité. Cette tendance, ajoute-t-il, est née du besoin utilitaire : si je cherche un crayon bille bleu, je le trouve d'un coup d'œil sans avoir eu à aucun moment besoin de me dire : "je cherche un objet oblong translucide, de telles ou telles dimensions" dont je pourrais détailler les caractéristiques à l'infini. La force de l'habitude ne me fait retenir que certains aspects de la chose dont j'ai besoin ; aussi le distingué-je de manière immédiate. Le mot amplifie cette propension naturelle, et entraîne une abstraction encore plus poussée des caractéristiques de l'objet ; "crayon" désigne ainsi un ensemble infini d'objets ayant une fonction analogue. Il s'agit d'une idée générale, d'un concept, qui catégorise les perceptions antérieures. Le mot voilerait de fait la réalité unique du référent. Bergson déplore donc ici notre approche conceptuelle du monde sensible, approche rendue nécessaire par l'action et le dialogue, qui exigent la rapidité du concept et du mot.

Il va plus loin encore, affirmant que notre "individualité nous échappe". Nous pouvons en effet nous demander si lorsque nous éprouvons un sentiment quelconque, nous ressentons notre propre sentiment ou bien le concept qui a pu être transmis par les mots jusqu'à notre conscience. Comme les mots n'expriment que ce qu'il y a de commun entre tous les hommes animés d'un sentiment semblable (concepts d'amour, de haine par exemple), l'affirmation de Bergson prend tout son sens. Il tient le signe linguistique pour plat, abstrait et surtout impersonnel. Dés lors, ne finissons-nous tous pas par adhérer aux mots plus qu'à nos sentiments, nos pensées propres ? Pas tous, nous répond-il : les artistes pourraient, par leur intuition, ressentir véritablement la richesse de leur pensée. L'artiste éveillerait alors en nous la perception d'une réalité préexistante mais demeurée inaperçue.

Ainsi, il en vient naturellement à tirer les conclusions suivantes : pour la plupart d'entre nous, notre champ de pensée (prise au sens large), se situe "extérieurement à nous-mêmes", dans une "zone mitoyenne entre les choses et nous". Cette réduction est rendue nécessaire, nous dit-il, par les nécessités de l'action. Il est en effet beaucoup plus facile d'agir sur des concepts véhiculés par le verbe qu'en se cantonnant à la réalité. L'avantage pratique est indéniable : si l'on compare les progrès d'un

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