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Refus des errances présentes et humaines

Analyse sectorielle : Refus des errances présentes et humaines. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  10 Décembre 2014  •  Analyse sectorielle  •  1 503 Mots (7 Pages)  •  542 Vues

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INTRO

Le texte est extrait des Pensées. Cet ouvrage a été rédigé par Pascal entre 1658 et 1662, date de sa mort. Il devait avoir pour titre Apologie de la religion chrétienne et pour but de proposer une défense de cette religion.

 Pascal réfléchit à la condition de l’homme et au rapport de l’homme au temps. A bien observer les hommes, on constate qu’ils ne vivent pas dans le présent, ils se projètent vers l’avenir ou le passé mais ne « tiennent pas au présent » Dans quel temps vivons-nous ? Pouvons-nous vivre dans le temps présent ? Ne sommes-nous pas toujours focalisés sur le passé ou sur l’avenir ? Mais alors pourquoi ne pouvons-nous pas vivre le présent ?

argumentation de l’auteur suit 3 étapes principales. Dans le premier temps (phrase 1 et 2), il formule l’idée principale , elle est donnée par la phrase : « nous errons dans des temps qui ne sont les notres ». Dans un deuxième temps (phrases 3 et 4), Pascal donne la raison de cette impossibilité de s’en tenir au présent. Enfin dans un troisième temps, il revient à la thèse principale dont il donne plusieurs reformulations : la condition de l’homme est misérable.

I Le refus du présent et l’errance humaine

La première phrase est claire. Nous ne nous tenons jamais au temps présent. Pascal ne dit pas : nous ne tenons pas au présent, mais nous ne nous tenons pas au présent. Se tenir au présent, signifie être dans le présent, y vivre. Nous ne sommes pas dans le présent. Notre être est ailleurs, nous sommes ailleurs que dans le temps présent. Avec le « jamais », Pascal affirme une idée qui est : nos pensées ne se rapportent pas au présent. L’idée est simple. Elle est donnée par le début de la deuxième phrase : Nous anticipons l’avenir comme trop lent à venir, comme pour hâter son cours ; ou nous rappelons le passé, pour l’arrêter comme trop prompt. Soit nous nous tenons dans l’avenir, soit dans le passé. Nous voulons que le futur arrive plus vite: « Nous anticipons l’avenir comme trop lent à venir, comme pour hâter son cours… » Pascal met en évidence ici un point dont nous faisons l’expérience habituellement : très souvent nous portons nos pensées vers le futur avec l’envie que le cours des choses s’accélère. C’est toute l’importance du verbe « anticiper ». Nous nous portons vers le futur avec le désir qu’il vienne plus vite. Nous voulons que l’avenir arrive plus vite, nous voulons « hâter le cours » de l’avenir. Or, nous voulons nous tenir dans le passé. Voilà ce qu’écrit Pascal  : nous rappelons le passé, pour l’arrêter comme trop prompt. Nous voulons arrêter le cours des choses. C’est un paradoxe : d’un côté nous voulons accélérer le temps ; d’un autre côté nous voulons le ralentir. Pascal trouve une conséquence de cette attitude de l’homme qui consiste à fuir vers le passé et l’avenir. Cette conséquence est qu’il est imprudent et vain de déserter le présent pour des temps imaginaires. Selon Pascal la conséquence de ce rapport au temps est entièrement négative.  Il y a donc une imprudence. Etre prudent, c’est être vigilant pour s’assurer que ce que l’on fait peut se faire sans danger ; c’est prendre la mesure des risques. A l’inverse, vivre hors du présent, c’est faire preuve d’imprudence. Car «  nous errons dans les temps qui ne sont pas nôtres, et ne pensons point au seul qui nous appartient. » Pascal choisit l’image très forte de l’errance. Car son but est de nous conduire vers la croyance en Dieu, il est important que nous ayons peur, car il disait « il faut effrayer l’incroyant pour le mettre sur le chemin de Dieu. » Errer, c’est se déplacer sans repère et sans but ; on erre quand on est perdu, quand on ne sait pas quelle direction prendre et que malgré tout on poursuit son effort pour aller quelque part.. C’est en ce sens que l’on est imprudent : en allant dans n’importe quelle direction, on a des chances d’aller dans la mauvaise. Rien ne nous dit que l’avenir sera meilleur. « et si vains, que nous songeons à ceux qui ne sont plus rien, et échappons sans réflexion le seul qui subsiste » L’idée de vanité renvoie au vide, au néant. Or, Pascal le dit bien, le passé et le futur ont cette caractéristique : ils ne sont plus rien. Le passé a eu lieu et demeure vide. Le futur n’a pas eu lieu et il est vide tout autant. Le passé n’est plus l’avenir n’est pas encore . Il  n’y a que le présent qui soit réellement consistant. C’est donc vivre dans le néant que de vivre en pensant au passé ou à l’avenir. Par exemple, je suis dans le présent. Je vis dans ce présent, on pourrait dire avec

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