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Puis Juger Ma Culture

Mémoire : Puis Juger Ma Culture. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  9 Janvier 2013  •  1 141 Mots (5 Pages)  •  979 Vues

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Quand, lors d’une rencontre internationale, je me présente comme français, européen, j’assume mon

identité culturelle . Mais suis-je pour autant obligé d’être le porte- drapeau d’un modèle de vie, de valeurs

et de comportements ? Est-ce à dire que je peux m’éloigner de mon éducation, remettre en question ma

civilisation, douter de la société où j’ai grandi, de son histoire ? Moi en tant que personne singulière, suis-je

autorisé à évaluer les normes dans lesquelles j’ai été socialisé, en ai-je le droit et suis-je compétent pour le

faire, ou bien, mon point de vue est-il disqualifié car inévitablement faussé par mon appartenance au

système qu’il s’agit de juger. Nous nous interrogerons sur l’idée qu’on se fait de la culture et de sa propre

culture ; nous montrerons que selon la définition de l’acte de juger, simple opinion, effort de connaissance

ou jugement de valeur motivé, les hypothèses sont bien différentes. Ainsi après avoir exposé les opinions

les moins réfléchies, nous dépasserons leur inévitable conflit pour analyser l’hypothèse d’une défense et

illustration de la culture d’origine, puis nous nous nous demanderons dans quelle mesure et jusqu’où il est

souhaitable de relativiser tout ce qui nous a été transmis par notre éducation.

Nous vivons dans des sociétés où se côtoient des modes de vie différents ; chacun est donc tenté de

défendre « sa »culture contre celle des autres. Sa manière de s’habiller, de manger, de se marier, de prier

ou non une divinité. Si l’on en croit la simple opinion, juger signifierait critiquer ou dénigrer. Il paraît alors

impossible d’attaquer sa propre culture, c’est-à-dire ce qui nous a été transmis par nos parents, notre

tradition, notre éducation.

La conséquence de ce conformisme si »naturel »est un certain chauvinisme : les moeurs qui « ne sont pas

de chez nous sont mauvaises, barbares, inférieures de toute façon ? Ces gens-là ne savent pas vivre

« comme il faut » ; les étrangers manquent du savoir-vivre commun à ceux qui ont été élevés selon les

mêmes règles de vie.

Mais une autre conséquence de ce jugement si peu réfléchi qu’il ressemble à un préjugé, c’est de susciter

en réaction, une sorte de révolte, de dégoût de soi qui pousse, souvent les plus jeunes, à se rebeller contre

une éducation vécue comme un carcan. Le refus d’être conditionné par une culture arc boutée à ses

traditions peut conduire à partir « sur la route » à la rencontre d’autres cultures lointaines et exotiques qui

font rêver.

Ces positions ont le défaut d’exprimer un jugement dépourvu de justification. La raison en est le manque de

discernement, par manque de connaissance objective, manque de recul et de sens critique ; manque de

culture humaniste et scientifique, preuve d’ignorance.

Il convient alors de redéfinir l’idée de culture. C’est d’abord la civilisation qui arrache l’homme à

l’animalité en lui faisant acquérir la maîtrise de soi par des règles morales, des techniques de plus en plus

sophistiquées pour améliorer son bien-être jusqu’à avoir le goût du luxe, des savoirs théoriques très

complexes qui demandent de longues années d’études pour comprendre le monde et l’univers. Bref, la

culture est ce qui élève l’humanité vers les Lumières de la raison et l’éloigne de l’obscure ignorance des

barbares. Telle était bien la conception des philosophes européens de l’âge classique jusqu’au XXème siècle.

Mais la culture renvoie aussi au processus personnel d’acquisition de toutes ces connaissances.

Cette éducation forme l’esprit, donc développe le jugement ou le bon usage de la raison. L’homme cultivé

ou « l’honnête homme » est donc capable de porter un jugement de valeur éclairé par ses connaissances

sur sa propre culture : celle des sociétés « avancées », porteuses de valeurs universelles. C’est la conviction

de

...

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