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Peut On Juger Objectivement La Valeur D'une Culture

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Par   •  3 Décembre 2014  •  4 376 Mots (18 Pages)  •  1 302 Vues

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Peut-on juger objectivement de la valeur d'une culture?

Analyse du sujet au brouillon :

Peut-on: A-t-on un instrument, un critère pour...?

Juger de: Porter une appréciation sur la valeur de ...

Valeur: ce qui mérite d'être préféré par un sujet

Objectivement: de manière telle que le jugement soit objectivable, universel, partagé par tous. Pour cela il faut qu'il échappe à toute partialité et en particulier qu'il ne prenne pas sa propre culture comme critère de jugement. => Objectif et subjectif

=> Le problème est donc: comment de juger de la valeur d'une culture sans emprunter à sa propre culture des éléments, des critères et par là tomber dans l'ethnocentrisme, dans la partialité et manquer d'objectivité. La question est donc de savoir s'il y a des critères universels qui permettent de juger non pas de la valeur d'une culture mais de la valeur de telle ou telle caractéristique propre à une culture. Par exemple, la condition de la femme, la torture, le respect de la vie, l'excision, le respect des personnes...

L'enjeu est immense. Il s'agit de la légitimité d'un jugement qui rendrait s'il pouvait être porté objectivement possible une intervention.... Voir le droit d'ingérence.

Introduction

Pendant des siècles les hommes ont cherché à imposer leur culture aux autres par la tyrannie, l’intolérance et l’ignorance. Cette attitude qui consiste à survaloriser sa propre culture par rapport à celle des autres se nomme l’ethnocentrisme. Elle ne se traduit pas seulement le refus de comprendre l’autre, mais également l’élimination physique et directe de l’autre. Ainsi Le massacre et l’oppression des populations indiennes au XVIe par les conquérants du Nouveau Monde est justifiée, selon les théologiens, par la situation inférieure à laquelle Dieu a condamné ces peuples incultes et grossiers. Il s’agit de sauver par la violence ces âmes barbares qui se complaisent dans l’idolâtrie et même dans le cannibalisme. Aussi les intellectuels, à partir de la Renaissance, à l’exemple de Montaigne, vont condamner l’ethnocentrisme violent et totalitaire de l’occident chrétien. Qu’y a-t-il en effet de barbare chez les autres peuples ? Rien, sinon que leur mode de vie est radicalement différent du nôtre. Le terme de “ barbare ” explique Montaigne n’a qu’un sens purement relatif. Le barbare, c'est simplement l’Autre, celui qui ne nous ressemble pas. Au nom d’un relativisme culturel et éthique, les intellectuels de la Renaissance et des lumières réinstallent le

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"sauvage" dans l'humanité. Ce relativisme mis en oeuvre dès le XVIe siècle nous apprend à nous déprendre de notre culture, de nos valeurs pour juger l’autre sans parti-pris, sans partialité. Mais ce relativisme culturel et éthique, préconisé aujourd’hui par l’ethnologie comme condition de l’évaluation objective des autres cultures, n’est-il pas pourtant incompatible avec l’exigence de valeurs universelles permettant de condamner des pratiques culturelles moralement inadmissibles ? Il y a en effet des cultures qui autorisent et même encouragent l’esclavage, l’inégalité de l’homme et de la femme, la pratique de l’excision sur les jeunes filles, etc. Ce qui est en jeu dans ce sujet c’est la légitimité d'un jugement qui rendrait s'il pouvait être porté objectivement possible une intervention, éventuellement armée, dans un pays qui revendique la singularité des se coutumes, de ses moeurs, de sa vision du monde et de la société....

I La culture nous imprègne au point qu'elle rend, à notre insu, ethnocentrique

a) Toute culture se croit seule légitime

Le jugement de valeur qui porte chacun à se persuader de la supériorité de sa propre civilisation est typique de l’attitude que l’on désigne sous le nom d’ethnocentrisme. C’est la tendance à privilégier le groupe social auquel on appartient, « la position de ceux qui estiment leur propre manière de vivre préférable à toute autre ». Chaque culture qui est un système particulier de comportements et de valeurs, se valorise spontanément aux dépens des autres. L’ethnocentrisme est le « principal mécanisme qui permet l’évaluation de la culture ». C’est un puissant mécanisme d’évaluation. Il n’est pas toujours totalitaire, comme l’a été et l’est encore l’ethnocentrisme occidental. Néanmoins il se caractérise par l’absence de la relativité: les civilisations sont hiérarchisées à partir de la sienne, et évaluée négativement par rapport à elle. L’ethnocentrisme nous fait spontanément penser les différences sous les catégories de l’infériorité et de la supériorité. Les différences culturelles sont ainsi souvent évaluées du point de vue d’une civilisation, qui s’érige en modèle de référence pour toutes les autres (et s’affirme comme le moteur de l’histoire universelle). C’est en grande partie cette idée qui a servi à légitimer la vaste entreprise de colonisation du monde entier à laquelle se sont livrées les puissances européennes à partir du XVIe siècle. Dés lors qu’une civilisation se pense elle-même comme la pointe du développement historique, il devient difficile de penser les civilisations au pluriel. On parlera alors comme les anthropologues du XIXe siècle, de la Civilisation que l’on opposera à la sauvagerie ou à la barbarerie des autres cultures.

C’est ainsi que l’homme blanc prétendait apporter la Civilisation aux indigènes, saccageant, sans même toujours le soupçonner, celles qu’il trouvait sur place, en Amérique ou en Afrique.

Les sociétés occidentales étaient considérées comme plus industrialisées, technologiquement plus avancées. Par rapport à elles, les autres civilisations aux techniques moins élaborées seront considérées comme en retard ou attardées. Or absolument parlant, dit l’ethnologue, il n’y a pas de retard, ni d’avance, c’est seulement le jugement même que nous portons sur les civilisations différentes de la nôtre qui nous les fait voir inférieures, ou en retard.

b) D’où vient l’ethnocentrisme : nous sommes imprégnés dés la naissance…

Dés notre naissance la société nous éduque. Nous apprenons à parler, à nous tenir à table, à nous repérer dans l’espace privé (cuisine, salle à manger, salle de bain…) et public (école, mairie, église…), à nous

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