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L’obéissance à la loi bride-t-elle ma liberté ?

Dissertation : L’obéissance à la loi bride-t-elle ma liberté ?. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  25 Février 2021  •  Dissertation  •  1 449 Mots (6 Pages)  •  698 Vues

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L’obéissance à la loi bride-t-elle ma liberté ?

On pourrait aux premiers abords penser que nous sommes libres seulement sous la condition de n’être soumis à rien d’autre ou à personne d’autre que soi. Nous allons ainsi nous interroger sur l’obéissance à la loi et son rapport avec la liberté. La liberté dans son sens courant rapporte au fait de pouvoir faire ce que l’on veut, tandis que dans un sens plus précis celle-ci peut avoir plusieurs sens différents que l’on peut notamment retrouver chez Leibniz. Brider ici signifie que la loi réfrène dans certaines conditions notre liberté. On peut alors supposer qu’il y a deux aspects de la loi qui se côtoient: la loi juridique qui renvoie à la liberté de droit, et la loi morale qui renvoie à la liberté de vouloir ou plus précisément à la liberté morale. Ainsi, d’un côté on pourrait penser qu’en effet le fait d’obéir à la loi refrène notre liberté par le fait qu’elle présente un réel obstacle à ma volonté, apparaissant comme un empêchement d’agir pour chacun. D’un autre côté, la loi permet de maintenir l’ordre en société, rendant ainsi l'existence en collectivité possible et dans un sens la liberté accessible. Par conséquent, si le respect de la loi restreint la liberté, sommes-nous vraiment libres? Tout le monde n'est-il pas asservi par les règles et préservé par le fantasme de la liberté? De prime abord, la loi semble effectivement réduire notre liberté. Cependant, l'obéissance peut constituer un comportement volontaire et est donc une forme de liberté.

Consentir à se plier aux lois supprime une partie de notre bonheur, réfrénant en partie notre liberté. En effet, l’obéissance à la loi tempère les instincts et les passions les plus intimes de l’Homme. Ainsi, dans Gorgias, Calliclès affirme que pour être heureux nous ne devons être sous l’autorité de quoi que ce soit. Ainsi, selon lui “pour bien vivre, il faut laisser prendre à ses passions tout l'accroissement possible, au lieu de les réprimer”. Le choix d’obéir aux règles ne se pose alors pas. Nos désirs n’étant pas contenus, ils finissent par être comblés, procurant donc du bonheur à l’Homme le faisant sentir libre. Néanmoins, Socrat nuance cette idée et affirme que cela n’est pas “à la portée du vulgaire”. Nous pouvons alors prendre l’exemple d’un sujet dans un royaume quelconque, car à contrario du fils du roi, le sujet lambda ne pourra exercer aucun pouvoir afin d'aboutir à tous ses désirs. Celui-ci n’a donc pas d’autre choix que de se plier aux lois et de se priver d’une partie de son bonheur et de sa liberté.

Par ailleurs, ce même sujet est aussi soumis à la société et l’Etat. Se soumettre à la société impose les mêmes conditions que se soumettre à la nature. En effet, M. Bakounine avance le fait que la société est “éternelle comme la nature”. Ainsi, les lois imposées par la société sont donc inévitables, celles-ci étant étroitement liées à la nature. Penchons-nous plutôt sur le point de vue de l’Etat. L'État exerce le pouvoir et la violence contre les Hommes, tandis que les Hommes leurs cèdent tous leurs droits naturels. L’Etat serait ainsi une représentation concrète du mal et témoigne donc de l’étroit lien entre les lois et la relation de dominant/dominé. En effet, d’après M. Bakounine l'État “commande le bien, il le dessert et le gâte, précisément parce qu’il le commande” et non parce que celui-ci relève réellement de la liberté ou de la moralité. Nous pouvons prendre comme exemple le droit à l’avortement. Les pays stipulant formellement interdire cette pratique grâce à une loi vont à l’encontre du respect et de la liberté de l’humain seulement parce qu’une conception a été adoptée par un certain nombre de personnes exerçant leur pouvoir et leur autorité grâce à l’Etat. De plus, cela témoigne donc de l’aspect injuste que peuvent adopter certaines lois. Nous pouvons alors citer Pascal qui affirme "qu'il faut obéir parce qu’elles sont lois comme il faut obéir aux supérieurs non parce qu’ils sont justes mais parce qu’ils sont supérieurs”. Les lois ne visent donc pas le juste, mais le fonctionnement cohérent de la société. L’homme serait alors esclave de l’Etat et des lois qui le rédigent.

Cela nous amène donc à la question de soumission à autrui. En effet, les lois permettant le bon fonctionnement de la société, elles priment donc l'intérêt collectif à l'intérêt

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