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La spontanéité

Dissertation : La spontanéité. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  6 Mars 2017  •  Dissertation  •  1 806 Mots (8 Pages)  •  1 687 Vues

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On qualifie généralement de spontané ce qui se produit de soi-même, librement et sans contrainte, c'est à dire sans être l'effet d'une cause extérieure et sans être une réponse à un stimulus quelconque. Selon Leibniz “il y a une spontanéité merveilleuse en nous, laquelle, dans un certain sens, rend l'âme dans ses résolutions indépendantes de l'influence physique de toutes les autres créatures”. Être spontané, c'est donc être pleinement conscient et libre de son comportement et de ses actions. Mais alors, agir spontanément, est-ce agir librement? L'utilisation commune du terme de “spontanéité” nous invite à répondre à cette question de façon positive. Cependant en partant du principe qu'il existe des situations dans lesquelles l'individu n'est plus maître de lui même mais soumis à une autre force, il n'est finalement pas toujours possible qu'agir spontanément soit agir librement.

Être spontané, c'est donner “libre cours” à ses sentiments ou à ses pensées ; il semble donc qu'on ne puisse trouver meilleur signe de la liberté. L'individu spontané est en effet libre à l'égard des convenances sociales et du monde extérieur en général, il ne calcule pas ses faits et gestes mais les livre de façon brute, sans détours et sans calculs.

De plus, une des singularités de l'homme est que celui ci est doté d'une conscience. L’étymologie du mot conscience, littéralement «savoir (scientia) avec (cum) » suggère l’idée d’un accompagnement. Cette étymologie peut se comprendre de triple façon : la conscience peut se comprendre comme ce qui est “accompagné de savoir”, “ce qui accompagne le savoir en le rendant possible, en le fondant” et enfin “ce qui est au fondement d'un savoir commun” La conscience est donc par définition la connaissance que le sujet a de son existence et de ses actes grâce à une réflexion et un véritable travail d'analyse sur lui-même, et place l'individu en position de sujet parmi tous les êtres vivants. En effet “être conscient” ou encore “avoir conscience” c'est apercevoir ce qui se fait en nous en matière de pensée et par la même c'est pouvoir se savoir comme sujet de pensée. Ainsi l'individu, même lorsqu'il agit spontanément agit librement puisque c'est lui et lui seul qui décide de ses faits et gestes.

Pour Descartes qui définit l'action de penser par “tout ce qui se fait en nous de telle sorte que nous l’apercevons immédiatement en nous même [...]”, l'individu n'est rien d'autre que de la pensée et ainsi tout ce qui n’a pas été voulu par lui n’a pas été voulu. Toutes ses volontés sont nécessairement conscientes puisque la conscience est le fondement même de notre être et que la volonté est conscience de choix. De ce point de vue et grâce à la volonté de l'homme qui ne possède aucune contrainte, les actes spontanés comme tous les actes réalisés par l'individu sont pleinement libres.

De plus la liberté de l'homme et son statut exceptionnel d'être vivant doté de raison le rendent pleinement responsable de l'ensemble de ses actes, spontanés ou non et de leurs conséquences. Ce statut permet en effet à l'homme d'effectuer des choix qui lui sont propres grâce à ce que Descartes nomme le libre-arbitre. C’est à lui de choisir en toutes circonstances quelle doit être sa conduite, et c’est dans cet éventail de choix que réside sa liberté. Pour Sartre "le propre de la nature humaine, c’est quelle est sans excuse", ainsi l'homme est responsable de tous ses faits et ne peut en aucun cas prétendre en être prisonnier au quel cas il se déchargerait de ses responsabilités et agirait en lâche. Il défend la théorie de l'unique sujet, l'individu est libre de son comportement même lorsqu'il agit de manière spontanée et quelle que soit la situation dans laquelle il se trouve.

Kant pense dans le même sens, selon lui les hommes sont soumis à la nature. Mais en plus de cela ils sont doués de raison et à ce titre, libres eux d'opérer des choix. Dans son ouvrage Fondements de la métaphysique des mœurs, Kant affirme que tout homme en tant qu'il est un être de conscience et de volonté demande à être respecté, c'est à dire à être reconnu dans son autonomie et sa dignité personnelle comme un être de choix et de décisions, que ces dernières aient été pris de manière spontanées ou non.

Si la plupart du temps, la spontanéité est en effet une marque de liberté puisque l'individu est responsable l'ensemble de ses actes, nous verrons qu'il existe cependant des situations dans lesquelles l'individu perd le contrôle de lui même et se voit régi par une force extérieure. Dans ce cas précis, il n'est plus possible de dire qu'agir spontanément, c'est agir librement.

Il arrive en effet que dans certaine situations l'individu ne soit plus conscient de ses faits et geste, on parle alors d'inconscient. L'inconscient est un concept de psychologie qui désigne l'activité psychique se déroulant hors de la sphère consciente dans l'esprit d'un individu. L'usage du terme d'inconscient conduit donc à supposer l'existence d'une instance ou d'une entité de nature psychique étrangère à la conscience qui expliquerait que dans ce cas précis un acte spontané ne soit pas “libre”.

L’intérêt de la psychanalyse fondée par Freud consiste à nous faire prendre conscience de nos désirs inconscients afin de les maîtriser. Freud divise le fonctionnement psychique humain en deux parties séparées : le conscient et l'inconscient ; et s'efforce d'établir que c'est l'inconscient qui détermine l'élément le plus déterminant de la vie psychique. Selon lui, l’homme est un être conscient, qui reste cependant sous l’emprise d’autres phénomènes qui ne sont pas décidés en pleine conscience.

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