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La raison et le réel

Dissertation : La raison et le réel. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  8 Mai 2013  •  Dissertation  •  1 237 Mots (5 Pages)  •  642 Vues

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Si la mythologie du vivant perdure c’est parce qu’elle repose sur deux piliers : la sacralisation du vivant et le tabou de la mort. Ce qu’il faut remarquer, c’est que cette sacralisation du vivant s’accompagne paradoxalement d’un refus de la mort et par conséquent le refus du vivant. Puisque la mort est une loi du vivant lui même. Il est à cet égard significatif que les diverses religions qui sacralisent le vivant fassent de la mort un tabou. Dans totem et tabou, chapitre 2 Freud identifie la mort comme « un tabou primitif ». Est tabou ce qui «inspire la crainte ou l’inquiétude ». Freud analyse plus particulièrement le tabou des morts qui se manifeste par l’interdiction d’utiliser les outils et les ustensiles du défunt. Interdiction aussi de prononcer son nom. Ce qu’il faut bien voir c’est qu’en transformant la mort en sujet tabou, on le dote comme par hasard, des attributs du vivant. Loin d’être réduit à l’inertie d’une chose voilà que le mort se met à roder parmi les vivants et à les menacer de sa présence. Le tabou du mort vise ainsi à tuer le mort pour qu’il puisse continuer d’être vivant. La religion du vivant forge une image éternelle du vivant. Le vivant se caractérise non seulement par sa diversité mais par son adaptabilité.

Qu’est ce que le concept du vivant ? Le vivant c’est d’abord la vie, et la vie en biologie c’est l’ensemble des phénomènes propres à tous les organismes animaux et végétaux parmi lesquels : l’assimilation, la croissance et la reproduction. Tous les êtres vivants ont en commun, et sont les seuls à posséder deux aptitudes essentielles :

- ils sont en relation constante avec un milieu extérieur grâce auquel ils se nourrissent et se développent

- ils sont capables de se reproduire entre eux selon les mécanismes propres à chaque espèce

On constate que cette définition du vivant s’oppose au vivant comme une puissance personnifiée. Le vivant n’est pas une puissance. Ce n’est pas un pouvoir mystérieux qui ne s’explique pas. On est donc loin des images sacralisées du vivant. Et les termes de puissance et de force ne peuvent servir à définir scientifiquement le vivant. Au contraire les utiliser c’est laisser le vivant dans le flou des images et en faire un miracle. C’est d’ailleurs pourquoi le biologiste François Jacob dans la « logique du vivant » peut dire que les conditions qui conduisent à faire du vivant une science sont difficiles. Il y a l’idée toujours présente que «le vivant est toujours quelque peu imbibé de magie ». Pour se constituer comme science le biologiste va s’intéresser à des phénomènes naturels suivant une certaine régularité. Et il arrive que des accidents se produisent qui semblent sortir de l’ordre. Ce sont des exceptions qui mettent la raison en échec. Ces exceptions mettent la raison en échec. Et signent le triomphe de l’irrationnel. C’est le cas des monstres qui échappent à la raison.

Que représentent les monstres dans la formation du vivant ?

Tout d’abord les monstres ont d’abord été des objets de croyance ainsi a-t-on vu dans les monstres des manifestations de la colère de dieu. Les monstres ont donc été investis par la pensée magique qui a renoncé à les comprendre, pour les abandonner à l’évidence de l’irrationnel. A partir du moment où la biologie est parvenue à expliquer la formation des monstres ceux ci ont cessé d’apparaître comme des châtiments divins pour faire l’objet d’une explication scientifique. Les monstres ne sont pas des phénomènes irrationnels. Mais s’expliquent par des causes rationnelles. C’est à dire par un arrêt ou un retard de l’embryon. Comme l’écrit le philosophe Geoffrey Saint-Hilaire

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