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La Loi Morale Dans La Philosphie Kantienne

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Par   •  18 Octobre 2013  •  10 192 Mots (41 Pages)  •  808 Vues

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Mémoire écrit par DANEMBE DJEKOSBI

INTRODUCTION GENERALE

La philosophie de Kant se veut une quête qui prend sa source dans une question fondamentale qui traverse pratiquement toutes ses œuvres. Il s’agit de réfléchir sur le pouvoir réel de la raison. De quoi la raison est-elle capable ? Dans la dynamique de sa réflexion, Kant est amené à tenir compte de trois autres questions, elles aussi fondamentales, et qui sont sous-jacentes à la première : a) Que puis-je savoir ? b) Que dois-je faire ? c) Que m’est-il permis d’espérer ?

La première question, qui porte essentiellement sur le problème de la connaissance, est développée dans la Critique de la raison pure où Kant s’insurge en faux contre les dogmatiques. Ces derniers estiment qu’il est possible d’atteindre une connaissance absolument vraie et de façon a priori, c’est-à-dire en dehors de toute expérience. Il rejette également l’empirisme sceptique qui pense que toute connaissance dérive de l’expérience, et que par conséquent toute connaissance est absolument particulière et ne peut avoir la prétention à l’universel. Kant va essayer de résoudre le problème mais autrement. Il ne va pas entrer dans la polémique entre dogmatistes et empiristes ; il abordera simplement la question de la connaissance sous un nouvel angle. Quelles sont les conditions de possibilité qui pourraient permettre d’atteindre une connaissance vraie dont le modèle est fourni par la physique newtonienne et la mathématique de Galilée ?

La seconde question, elle, concerne l’agir humain. Elle est traitée dans la Critique de la raison pratique, la Métaphysique des mœurs et le Fondement de la métaphysique des mœurs. Dans cette question, Kant veut mettre l’accent sur l’agir humain en tant que cet agir doit reposer essentiellement sur des valeurs morales. L’être raisonnable est un être qui a conscience de la loi morale en lui. Cette conscience de la loi morale est rendue possible grâce à la raison qui est propre à l’être humain. Cette loi morale est inscrite au fond de nos cœurs. La soumission au devoir consiste justement à obéir uniquement à la loi morale et par respect pour elle. La conscience du devoir peut être saisie comme le fait moral par excellence.

L’homme qui agit par devoir est un homme qui appartient à deux mondes, ou pour être plus précis à deux modes d’exister. Il s’agit du monde sensible où l’homme s’affirme par son corps et sa chair, et le monde intelligible où l’homme vit des réalités suprasensibles, c’est-à-dire des réalités qui ne relèvent pas du domaine de la sensibilité. Cette dualité se poursuit et atteint le domaine où s’opposent nature et liberté. L’homme appartient en effet au monde de la nature et aussi au monde de la liberté. Il se laisse saisir à la fois comme sujet de la nature et comme législateur d’une loi morale qui se veut universelle. La loi morale se donne à l’homme comme une obligation, cette obligation ne doit pas être confondue avec la nécessité.

La science a pour rôle de nous faire prendre conscience de la nécessité des phénomènes qui existent dans la nature. La morale, au contraire, veut simplement nous amener à prendre conscience de ce que nous visons en tant qu’êtres libres. Si nous n’étions pas libres, il ne serait pas évident pour nous d’agir par devoir. L’homme est un être doué de raison et qui est en même temps conscient de la loi morale en lui. Le fait que l’être raisonnable agisse par devoir, l’amène à se saisir comme un être libre, c’est-à-dire un être qui est doté d’une volonté et qui est autonome. La volonté d’un être raisonnable se laisse saisir comme la faculté d’agir d’après la représentation de la loi. Seul l’être raisonnable est capable d’agir selon les lois qu’il se représente.

Mais il convient de souligner que la raison joue un rôle primordial dans le fait que l’être soit capable de dériver ses actes de lois, de lois pures pratiques, et la raison étant elle-même pratique. Des lois pratiques sont d’abord des lois, dans le sens rationnel et universel du mot, des lois en l’absence desquelles il n’y aurait place que pour l’arbitraire. Elles sont pratiques en ce sens qu’elles n’ont de rapport qu’à la volonté, c’est-à-dire à cette faculté d’agir selon des principes. Le rapport qui peut exister entre la raison et la volonté varie très considérablement suivant que la volonté est déterminée infailliblement par la raison ou elle n’est pas conforme à la raison. « S’appliquant aux hommes, la loi a la forme d’un impératif ».

L’action morale, dit Kant, est telle qu’elle est catégorique, c’est-à-dire qu’elle oblige de façon inconditionnelle l’être raisonnable à obéir à la loi morale. L’être raisonnable doit agir moralement et ne pas rechercher un quelconque intérêt égoïste comme but de son agir. Kant distingue donc deux sortes d’impératifs : l’impératif hypothétique et l’impératif catégorique. L’impératif hypothétique indique simplement ce qu’il convient de faire en vue de parvenir à une fin, mais une fin purement particulière.

Par contre, l’impératif catégorique, lui, consiste essentiellement dans l’accomplissement du devoir, c’est-à-dire que l’action qui est alors visée doit être complètement désintéressée, et qu’elle ne doit en rien reposer sur une recherche personnelle. L’impératif catégorique, prend la forme d’une injonction, d’un ordre.

On voit sans peine une nette différence entre les impératifs hypothétiques et les impératifs catégoriques. Les impératifs catégoriques sont vraiment uniques et ils commandent inconditionnellement.

L’action morale doit être universellement bonne, elle ne doit pas être circonscrite à une portion congrue, elle est valable partout où il y a des êtres doués de raison. L’impératif catégorique donne donc un critère formel de cohérence, qui commande de vérifier s’il est possible d’universaliser notre maxime sans contradiction. Il faut se demander si une règle d’action qu’on se donne peut devenir la règle de tout homme placé dans la même situation. Si oui, c’est qu’on est en présence de la loi morale ; dans le cas contraire, cela signifie qu’on veut faire une exception pour soi.

Un être raisonnable, est un être qui jouit pleinement de la raison dont il dispose. Cette raison lui fait prendre immédiatement conscience de la loi morale inscrite en lui. Kant dit que cette prise de conscience de la loi morale inscrite en l’être raisonnable est un "fait de la raison", c’est-à-dire qu’elle se présente à nous comme une donnée primitive au-delà de laquelle

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