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La Justice еt Proudhon

Commentaire de texte : La Justice еt Proudhon. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  2 Septembre 2014  •  Commentaire de texte  •  511 Mots (3 Pages)  •  653 Vues

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Proudhon considère que la justice est une faculté de l’âme, elle est le sentiment par ‎lequel chacun reconnaît librement autrui comme un égal. Il dit à cet égard : « la justice [...] est le respect, spontanément éprouvé et réciproquement garanti de la ‎dignité humaine, en quelque personne et dans quelque circonstance qu'elle se trouve ‎compromise, et à quelque risque que nous expose sa défense. » Cette conception ‎rejoint la définition qu'Aristote pose de la Justice lorsqu'il que nous entendons « ‎signifier par justice cette sorte de disposition qui rend les hommes aptes à accomplir ‎les actions justes, et qui les fait agir justement et vouloir les choses justes. ‎

Chez l'un comme l'autre, ce qui caractérise la justice, c’est son caractère immanent, ‎Proudhon refuse l’idée d’une source transcendante de la justice. Il conçoit la justice ‎comme se déployant à mesure que les sociétés évoluent et se réforment : « Qu’est ‎ce que la Justice ? L’essence de l’humanité. Qu’a-t-elle été depuis le commencement ‎du monde ? Presque rien. Que doit-elle être ? Tout. »‎

Proudhon va adopter la perspective Kantienne de l’égale dignité des hommes, ‎fondement de la justice mais va cependant la prolonger en lui donnant une ‎perspective immanente, il dit à cet égard : ‎

En posant le principe de la Justice immanente, […], j’ai fait comme Copernic. J’ai ‎changé l’hypothèse sur laquelle reposait jusqu’ici le monde moral : (à) savoir que la ‎justice est un commandement de Dieu (Selon Hobbes, elle n’est qu’une nécessité, ‎selon Kant, elle vient de Dieu car elle suppose Dieu8 ; selon les autres philosophes, ‎elle est un mot, une convention. ‎

En posant le sujet comme source de la Justice, Proudhon va par là même poser le ‎sujet comme fondement du droit. Les conséquences de cette position, sont qu’il va ‎récuser toute source transcendante du droit, que ce soit Dieu ou l’Etat. La Justice ‎présuppose donc que les hommes soient libres, mais cette condition de possibilité a ‎pour conséquence qu’ils deviennent égaux et que les « formes » d’autorités ‎disparaissent dans la société. ‎

‎« De l'identité de la raison chez tous les hommes, et du sentiment de respect qui les ‎porte à maintenir à tout prix leur dignité mutuelle, résulte l'égalité devant la justice ‎‎». A mesure donc que le sentiment de Justice apparaît parmi les hommes, ils tendent ‎donc à se reconnaître comme égaux, l’égalité est donc un effet de la liberté, en tant ‎qu’elle permet l’expression de la Justice. Proudhon ne considère pas le couple liberté-‎égalité comme antinomique mais en fait le corollaire de la Justice, qu'il considère ‎être une dynamique, un développement. ‎

Le refus de l’autorité est quant à lui motivé par le fait que le principe autoritaire est ‎extérieur et qu’il commande. Dès lors, si la source du droit, ou de la justice est ‎placée hors de l’individu, elle ne saurait être La justice, car il ne s’agirait d’un ‎commandement que l’individu s’est donné mais qu’on lui impose. Il cesse donc d’être ‎libre et la Justice ne peut se déployer, à la manière d’une mécanique dont l’un des ‎rouages viendrait à manquer.

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