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L'existentialisme est un humanisme

Fiche de lecture : L'existentialisme est un humanisme. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  19 Janvier 2021  •  Fiche de lecture  •  1 778 Mots (8 Pages)  •  1 357 Vues

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Introduction au livre :

1) Le contexte du livre

Jean-Paul Sartre (1905-1980) est un écrivain et philosophe du XXème. Il a écrit plusieurs livres de philosophie, mais aussi plusieurs pièces de théâtre comme Huis-clôt ou Les mains sales. En 1943, Sartre publie son grand livre de philosophie, L’être et le néant. Il a 38 ans. Ce livre constitue l’aboutissement de la philosophie de Sartre à cette époque de sa vie, c’est son grand ouvrage. Mais c’est un gros pavé de plus de 700 pages, donc peu de gens le lisent. Mais comme Sartre écrit aussi du théâtre, et qu’il est assez charismatique, il est assez connu dans la sphère intellectuelle parisienne. Tout le monde parle de lui, c’est à la mode de lire Sartre. Sartre est donc beaucoup sollicité et a une grande réputation, alors même que peu de gens ont vraiment lu sa philosophie. Les gens connaissent des punchlines de ses textes comme « L’enfer c’est les autres », mais sans plus.

C’est pour cette raison qu’en 1945, après la libération, on lui propose de faire une conférence qui lui permettrait de vulgariser sa philosophie. Cette conférence, Sartre la donne le 29 octobre 1945 à 20h30, et c’est cette conférence qui est publiée en version écrite un an après, en 1946 sous le titre L’existentialisme est un humanisme. Cette conférence, c’est l’occasion pour Sartre d’expliquer simplement les principaux aspects de sa pensée, en les simplifiant pas mal (parce que L’Etre et le néant c’est très compliqué à lire et à comprendre). Sartre en a aussi fait l’occasion de répondre à certaines des critiques qu’on lui faisait. A l’époque, on lui reprochait son pessimisme, on lui reprochait d‘avoir une vision pessimiste de l’homme, d’être antihumaniste, d’être persuadé que l’homme ne peut faire que de mauvaises choses. Et en effet, c’est l’impression qu’on peut avoir en lisant par exemple Huis clos. Dans cette pièce, trois personnages se retrouvent dans une même pièce après leur mort. Ils ne se connaissent pas du tout, et viennent de milieux différents. Chaque personnage juge son existence et celle des autres. Au fil de la pièce, on se rend compte que ces trois personnages, qui au début nous paraissent touchants ou sympathiques, sont en fait des salauds. On a l’impression que Sartre veut nous dire qu’au fond, tout le monde a des choses à cacher, et qu’on est tous un peu pourris à l’intérieur. C’est assez pessimiste.

Mais ça dérange Sartre qu’on réduise sa pensée à cette impression là. C’est pour cela qu’il décide de montrer que sa doctrine philosophique, l’existentialisme, est un humanisme, et qu’il a une vision optimiste de l’humanité. C’est juste que chacun décide de qui il devient.

Sartre décide donc de donner cette conférence. Le jour de la conférence, il y a énormément de monde qui est venu écouter Sartre, à cause de sa réputation. Boris Vian, un écrivain, décrit cette ambiance en exagérant et avec beaucoup d’absurdité dans son livre L’Ecume des jours. Je vous montre un extrait parce que c’est drôle, et même si c’est exagéré, ça donne quand même un peu une idée du bordel que ça devait être.

Extrait de L’écume des jours de Boris Vian.

« Dès le début de la rue, la foule se bousculait pour accéder à la salle où Jean-Sol Partre donnait sa conférence. Les gens utilisaient les ruses les plus variées pour déjouer la surveillance du cordon sanitaire chargé d’examiner la validité des cartes d’invitation, car on en avait mis en circulation de fausses par dizaines de milliers. […] À un mètre d’eux, à peine, Partre se préparait à lire sa conférence. Il émanait de son corps souple et ascétique une radiance extraordinaire, et le public, captivé par le charme redoutable qui parait ses moindres gestes, attendait, anxieux, le signal du départ. Nombreux étaient les cas d’évanouissement dus à l’exaltation intra-utérine qui s’emparait particulièrement du public féminin, et, de leur place, Alise, Isis et Chick entendaient distinctement le halètement des vingt-quatre spectateurs qui s’étaient faufilés sous l’estrade et se déshabillaient à tâtons pour tenir moins de place. […] Jean-Sol venait de débuter. On n’entendit, tout d’abord, que le cliquetis des obturateurs. Les photographes et les reporters de la presse et du cinéma s’en donnaient à cœur joie. Mais l’un d’eux fut renversé par le recul de son appareil et une horrible confusion s’ensuivit. Ses confrères, furieux, se ruèrent sur lui et l’arrosèrent de poudre de magnésium. Il disparut dans un éclair éblouissant à la satisfaction générale, et les agents emmenèrent en prison tous ceux qui restaient. »

2) Le propos

Du point de vue de l’histoire des idées, Sartre arrive à un moment un peu particulier. Disons que jusqu’au XIXème siècle, la philosophie est fortement dominée par la religion, et principalement la religion chrétienne quand il s’agit de la philosophie occidentale. La très grande majorité des philosophes sont alors croyants, et supposent que Dieu existe et que c’est une certitude qu’on ne peut pas remettre en question : c’est une évidence. Ils font donc de la philosophie à partir de leurs croyances.

Les choses commencent à changer au XIXème siècle. Les sciences se développent, et la légitimité de la religion est contestée de toute part (au niveau scientifique, au niveau politique). La philosophie évolue aussi, elle suit le mouvement. Au XIXème siècle, Nietzsche affirmera par exemple que « Dieu est mort ». Il signale que l’idée qu’il existe un Dieu qui incarne des valeurs qui dépassent les hommes est remise en question.

Sur

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