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INDIVIDUALISME ET LA DEMOCRATIE

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Par   •  19 Mai 2014  •  1 804 Mots (8 Pages)  •  2 388 Vues

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L’individualisme et la démocratie

Introduction

L’individualisme semble être un enjeu de nos démocraties représentatives modernes d’une forte actualité. La démocratie remplit les critères suivants : le peuple gouverne, l’égalité de tous les hommes est garantie et les citoyens participent au système par le biais des élections. Tocqueville (philosophe-aristocrate du 19e siècle) avait déjà une vision des conflits relatifs aux droits des individus et des obligations des mêmes individus vis-à-vis de l’état.

L’individualisme est un phénomène qui décrit la situation que les hommes ne s’interessent qu’à eux. Si les citoyens ne participent plus aux élections, par exemple, parce qu’ils ne s’intéressent plus à la politique, la légitimité démocratique tombe dans une véritable menace. L’intérêt des hommes pour la politique est pour un régime démocratique beaucoup plus contraignant que pour d’autres régimes, mais la démocratie n’est-elle pas en même temps le régime qui offre la plus grande liberté aux citoyens ? Si l’idée de la démocratie est la liberté des citoyens, est-ce qu’un tel régime a le droit de limiter cette liberté et de forcer les citoyens à s’intéresser à la politique? Pour mieux comprendre l’interaction du phénomène de l’individualisme et de la démocratie, il faut répondre à la question suivante :

Quel est le rapport entre l’individualisme et la démocratie : L’individualisme est-il un « mal » inévitable à la démocratie ?

Dans un premier temps nous allons analyser la notion d’« individualisme » et la contribution de la démocratie à son apparition. Dans un deuxième temps, nous allons nous questionner pour savoir si la démocratie souffre de l’individualisme dû aux exigences propres d’une démocratie.

I. Qu’est-ce que l’individualisme et quelle est la contribution de la démocratie à l’individualisme ?

A. Liberté individuelle : La plus belle conquête de la démocratie ou la première cause du malaise de la modernité ?

Avec la démocratie, les individus ont la moindre contrainte et le plus grand choix possible de s’engager dans n’importe quelle relation humaine ou dans n’importe quelle activité.

1. caractéristiques positives

Les conséquences positives de la liberté sont vastes : avant l’émergence de la démocratie moderne, la logique de la vie politique était de soumettre l’individu à des règles uniformes. En revanche, la liberté démocratique cherche à extraire le moins possible les formes de préférences et d’expressions singulières. Selon Lipovetski1 les expressions singulières sont par exemples les revendications des minorités régionales et linguistiques comme nous voyons en France par exemple dans le séparatisme corse ou basque, ou des parties de la société comme les homosexuels.

Le déploiement de la personne est une des valeurs les plus hautes dans ce contexte. Mais autant que chaque individu apprécie de nouvelles possibilités d’accomplissement personnel, les conséquences négatives d’une liberté presque sans limite ne sont pas moins importantes.

2. caractéristiques négatives : l’individualisme

La liberté a pour conséquence que l’homme n’est plus forcé de se soumettre à des ordres aussi contraignants qu’avant et pour cela la liberté offre à l’homme la possibilité de tourner tous ses sentiments vers lui seul. Ce tournement de tous ses sentiments vers lui seul est la définition d’individualisme selon Tocqueville. L’idéal (moderne) de subordination de l’individu aux règles collectives vient d’être pulvérisé. Les hommes ne cherchent plus à créer le « nouvel homme » mais ils veulent simplement vivre à leur goût. On peut même considérer que l’individualisme finalise en égoïsme – ce qui est une manie pour son propre ego ou bien un amour exagéré de soi. (L’égoisme est un vice ancien qui existe dans n’importe quel système politique.)

Il est typique pour l’individualisme que les valeurs communes se détruisent de plus un plus ce qui mène à une « balkanisation identitaire » d’où une collectivité d’appartenance qui n’est plus l’Etat, mais des collectivités plus petites comme des associations ou la famille. D’où vient ce sentiment de non appartenance à l’Etat ?

B. La soumission des hommes aux valeurs individualistes est-elle la conséquence logique de la démocratie ?

1. Conséquence du nouvel ordre démocratique

Pourquoi l’individualisme, pourquoi se refermer sur soi-même ? Tocqueville constate que l’idée de la liberté n’a commencé à naître qu’au moment où les conditions de vie sociale et vie politique commençaient à s’égaliser.

Dans les pays aristocratiques les hommes sont fortement liés entre eux par leurs inégalités. La destruction de cette hiérarchie ancienne ou bien la chaîne des êtres humains par exemple du paysan au grand propriétaire, est le but de la démocratie mais cette destruction a également des conséquences négatives. Elle coupe les anciens horizons moraux et l’individu ne fait plus partie d’un ordre qui le dépasse.

De plus dans la démocratie les individus ne sont plus assez riches ni puissants pour exercer une grande influence sur le sort de leurs semblables. Mais au contraire ils ont des lumières et des biens pour prendre soin d’eux-mêmes (et peut-être la petite société autour d’eux). « Ceux-là ne doivent rien à personne, ils n'attendent pour ainsi dire rien de personne; ils s'habituent à se considérer toujours isolément, ils se figurent volontiers que leur destinée tout entière est entre leurs mains » (Tocqueville, DA, T2, p. 127).

Sous la démocratie, les hommes sont libres parce qu’ils sont égaux.

2. modernité ou bien postmodernité

En conséquence, les hommes s’attachent les uns aux autres seulement grâce à leur propre volonté ; à très peu d’exceptions il n’existe plus de rapports forcés entre les individus. Sauf à des obligations imposées par l’État comme l’assistance des enfants à l’école, personne n’est forcé d’entrer en contact avec d’autres personnes. La liberté offerte aux hommes dans les temps modernes met en cause les relations de l’individu aux individus, aux réseaux sociaux et aux normes de réciprocité et de confiance qui en émergent. De plus dans une démocratie il n’existe

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