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Le Citoyen Dans La démocratie

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Par   •  2 Avril 2012  •  2 072 Mots (9 Pages)  •  7 086 Vues

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«Bien informés, les hommes sont des citoyens ; mal informés ils deviennent des sujets.» Ainsi donc était la vision d’Alfred Sauvy à propos des citoyens. Une formation était nécessaire pour pouvoir devenir citoyen, tout ne reposait pas sur le fait que l’on puisse voter. Comme le disait Sieyes en 1789, les citoyens n’étaient pas en mesure de comprendre les affaires publiques, à son époque. Certes, les choses ont évolué depuis, les citoyens sont mieux informés qu’à cette époque, mais le sont-ils réellement tous, correctement?

Le mot «démocratie» vient étymologiquement de deux mots grecs: demos, qui signifie «le peuple» ainsi que kratein, gouverner. En regroupant ces deux mots, la démocratie serait alors le gouvernement du peuple. Plus largement, la démocratie désigne le régime politique où le peuple est souverain, le pouvoir vient du peuple. Le peuple exerce le pouvoir collectivement, pour ses propres intérêts. Par conséquent, ce régime politique s’oppose à la monarchie, l’aristocratie ou encore la dictature. La démocratie est née en Grèce antique, au Vème siècle avant J-C. En France, elle est apparue dans la Déclaration des Droits de l’Homme et du citoyen de 1789, grâce aux inspirations de Rousseau.

De plus chaque démocratie évolue avec le temps, à sa façon. La France de 1938, par exemple, se revendiquait comme étant une démocratie. Cependant, les femmes n’avaient pas le droit de vote. En 1944, ces dernières pouvaient voter mais pas les habitants des colonies. En 1958, certains habitants des colonies peuvent voter, sauf les musulmans d’Algérie. Aujourd’hui, toute personne de nationalité française a le droit de vote.

Le citoyen, quant à lui, serait celui qui détient un ensemble de droits et devoirs au sein d’un État. Le citoyen évolue aussi avec le temps. Les attentes de chacun, leurs objectifs ne sont plus les mêmes. Le citoyen est un sujet de droit, qui exerce de la manière dont il souhaite, la citoyenneté dans le cadre des lois de la société auquel il appartient. Ainsi, un citoyen français est complètement différent du citoyen américain. Sur le fond, le principe est que chaque citoyen participe à la vie politique de son pays.

Si on se contentait de cette définition, elle correspondrait aussi aux sujets dans la monarchie. Nous allons cependant nous intéresser à la place des citoyens dans la démocratie en particulier, ce qui suppose que le sujet englobe toutes les démocraties, que ce soit les Monarchies ou les Républiques. Cependant, le citoyen démocratique est celui qui va s’investir dans la vie politique de son pays pour la réalisation du bien commun. Chaque citoyen a des droits et des devoirs. Ainsi, citoyenneté rime avec démocratie. Ces deux notions sont intimement liées puisqu’un citoyen n’existe que dans le cadre d’une démocratie, et inversement. Une démocratie sans réels droits accordés aux citoyens, n’en est pas une, semble seulement l’être.

Finalement, puisque sans démocratie, un sujet ne peut pas être considéré comme un citoyen. La démocratie n’existe plus si les citoyens ne vont pas voter. Nous nous concentrerons ici essentiellement sur le cas français. Il s’agit ici de se demander comment le citoyen va-t-il intervenir dans la vie politique pour pouvoir faire fonctionner la démocratie? En quoi la citoyenneté est-elle un principe quelque peu utopique?

Nous verrons tout d’abord comment des principes nécessaires se sont mis en place afin que la citoyenneté se mette en place dans la démocratie (I) puis, en quoi des obstacles évidents apparaissent dans l’élaboration d’une citoyenneté «parfaite» (II).

I) Des principes nécessaires à la réalisation de la citoyenneté dans la démocratie

Pour que la citoyenneté puisse s’opérer dans le cadre d’une démocratie, des principes sont nécessairement à mettre en place. La souveraineté populaire et la souveraineté nation sont deux notions antagonistes de la vision de la citoyenneté (A), cependant l’impossibilité de l’une, nous amène à rester sur le modèle de la démocratie représentative (B).

A. L’antagonisme opposant la souveraineté populaire et la souveraineté nationale, en vue d’une atténuation

Sous l’Ancien régime, le roi était qualifié de souverain, il détenait le pouvoir suprême, mais n’avait cependant pas le pouvoir constituant. La révolution française a eu pour but de changer le titulaire de la souveraineté. Il existe toujours un roi mais il n’est plus souverain. La différence est marquée par le fait que les citoyens qui étaient avant des sujets sont maintenant des titulaires du pouvoir souverain. Cette idée a été reprise tout au long de l’histoire. C’est ainsi qu’elle est encore d’actualité, l’article 2 alinéa 5 de la Constitution stipule que le principe même de la République Française est «gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple».

Et pourtant, dès 1789, une controverse apparaît entre deux thèses. On considèrerait que la souveraineté appartient, soit au peuple, soit à la nation.

La souveraineté populaire, est la notion la plus simple étant donné qu’elle est tirée directement des écrits de Rousseau (Le Contrat social ,1762). Selon cette approche, si le peuple est composé de 10000 citoyens: chaque citoyen doit disposer 1/1000ème du pouvoir. On aurait alors des élections directes, par le biais de référendums. Tout débat se règle par le jeu de la majorité où les minoritaires doivent se rallier.

Quant à la souveraineté nationale, principalement défendue par l’Abbé Sieyes (Qu’est ce que le Tiers État?), mais au-delà, par Montesquieu. La nation serait alors un ensemble de personnes animées par des valeurs communes et un «vouloir vivre ensemble». Cette approche est plus simple mais cela suffit-il pour qu’un peuple entier veuille se battre pour l’intérêt commun?

Cependant, le choix de l’une ou de l’autre a des conséquences majeures puisque la place du citoyen dans la démocratie sera différente selon qu’on se situe dans l’optique d’une souveraineté populaire ou d’une souveraineté nationale. La souveraineté populaire considèrera que l’électorat est un droit, alors que la souveraineté nationale le verra comme une mission, et non un droit. Toute la différence est là.

Pour revenir à la notion du caractère de la démocratie, ce n’est pas sans raison que les États ont choisi d’adopter la souveraineté nationale, par le biais de la démocratie représentative (B), comme l’énonce la Constitution de 1958, en son article 3: «la souveraineté nationale appartient au peuple qui l’exerce par ses

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