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Hannah ARENDT, Condition De L'homme Moderne (1961)

Dissertation : Hannah ARENDT, Condition De L'homme Moderne (1961). Recherche parmi 297 000+ dissertations

Par   •  9 Octobre 2013  •  375 Mots (2 Pages)  •  1 717 Vues

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Le devoir des mortels, et leur grandeur possible, résident dans leur capacité de produire des choses - oeuvres, exploits et paroles - qui mériteraient d'appartenir et, au moins jusqu'à un certain point, appartiennent à la durée sans fin, de sorte que par leur intermédiaire les mortels puissent trouver place dans un cosmos où tout est immortel sauf eux (1). Aptes aux actions immortelles, capables de laisser des traces impérissables, les hommes, en dépit de leur mortalité individuelle, se haussent à une immortalité qui leur est propre et prouvent qu'ils sont de nature "divine". La distinction entre l'homme et l'animal recoupe le genre humain lui-même : seuls les meilleurs (aristoi), qui constamment s'affirment les meilleurs (c'est le verbe aristeuein, qui n'a d'équivalent dans aucune langue) et "préfèrent l'immortelle renommée aux choses mortelles", sont réellement humains ; les autres, satisfaits des plaisirs que leur offre la nature, vivent et meurent comme des bêtes.

Hannah ARENDT, Condition de l'homme moderne (1961).

(1) Les hommes sont les "mortels", les seuls mortels existant, puisqu'à la différence des animaux ils n'existent pas uniquement comme membres d'un espèce dont l'immortalité est garantie par la procréation.Le devoir des mortels, et leur grandeur possible, résident dans leur capacité de produire des choses - oeuvres, exploits et paroles - qui mériteraient d'appartenir et, au moins jusqu'à un certain point, appartiennent à la durée sans fin, de sorte que par leur intermédiaire les mortels puissent trouver place dans un cosmos où tout est immortel sauf eux (1). Aptes aux actions immortelles, capables de laisser des traces impérissables, les hommes, en dépit de leur mortalité individuelle, se haussent à une immortalité qui leur est propre et prouvent qu'ils sont de nature "divine". La distinction entre l'homme et l'animal recoupe le genre humain lui-même : seuls les meilleurs (aristoi), qui constamment s'affirment les meilleurs (c'est le verbe aristeuein, qui n'a d'équivalent dans aucune langue) et "préfèrent l'immortelle renommée aux choses mortelles", sont réellement humains ; les autres, satisfaits des plaisirs que leur offre la nature, vivent et meurent comme des bêtes.

Hannah ARENDT, Condition de l'homme moderne (1961).

(1) Les hommes sont les "mortels", les seuls mortels existant, puisqu'à la différence des animaux ils n'existent pas uniquement comme membres d'un espèce dont l'immortalité est garantie par la procréation.

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