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Est-il Vrai Qu'on Ne Peut Pas Discuter Des Goûts ?

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Par   •  18 Février 2013  •  1 690 Mots (7 Pages)  •  4 152 Vues

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A première vue il semblerait qu’aucun goût ne se discute. En effet il est courant de ne pas discuter de goûts culinaires qui dépendent des us et coutumes d’un pays, de l’éducation des parents, etc… Par exemple une discussion avec un anglo-saxon sur le fait de manger des cuisses de grenouille n’aboutirait à rien, aucune discussion n’est possible. Le goût culinaire se voit donc trop subjectif pour qu’on puisse en discuter, on retrouve alors le proverbe « des goûts et des couleurs on ne discute pas ». Seulement, il faut se demander si ce proverbe est valable pour la beauté. Chaque individu possède son propre avis quant à la beauté d’un objet, le Beau est subjectif, la beauté en tant que telle n’existe pas sans la qualité d’appréciation de l’homme. Ainsi on ne pourrait pas discuter des goûts esthétiques. Cependant, on parle souvent d’un jugement de goût existant notamment dans le milieu artistique avec certaines expressions comme « faire preuve de bon goût ». Comment un tel jugement de goût est-t-il possible si le goût esthétique n’est que pure subjectivité ? Kant propose que même si le sentiment esthétique est subjectif il présente tout de même une part d’objectivité et serait donc le lieu par excellence de la discussion. Une discussion n’est possible que sur un fond d’accord donc le Beau doit avoir une certaine universalité pour faire l’objet d’une discussion. Mais comment un sentiment à priori individuel peut être La question pose problème, nous allons donc réfléchir tout d’abord à la subjectivité du sentiment esthétique à l’origine d’une discussion impossible puis, nous envisagerons la possibilité d’une discussion en considérant le Beau comme n’étant pas entièrement subjectif.

Tout d’abord il faut distinguer le goût au sens propre qui porte sur les plaisirs culinaires, et le goût au sens figuré qui se rapporte à un jugement quant à la beauté d’une chose. L’emploi d’un unique mot pour les deux significations semble indiquer que le sentiment esthétique suit le modèle gastronomique qui est subjectif car dépendant de l’éducation, de l’habitude, etc… Ainsi le Beau serait-il lui aussi subjectif.

Il n’y a pas de beauté en soi. Chacun possède son propre avis concernant la beauté d’une chose et une telle subjectivité des goûts nous empêcherait de décider qui a bon goût et qui a mauvais goût, aucune discussion ne serait possible. De plus, tout peut devenir beau selon les époques, cultures et individus. Un exemple commun est la beauté de la femme mais il en existe plein comme par exemple la mode : il n’y a pas si longtemps une femme en pantalon faisait preuve de très mauvais goût mais aujourd’hui cela ne choque absolument pas. Dans ce cas le proverbe « des goûts et des couleurs on ne discute pas » serait véridique car il n’y aurait rien à discuter dans la mesure où le jugement de goût relèverait de la particularité des uns et des autres. Cela traduit le relativisme des goûts. Ce relativisme se retrouve dans la pluralité des goûts liée aux époques, aux cultures, aux individus eux-mêmes. L’idée de beauté est tributaire de la qualité de discernement de l’homme c’est-à-dire que le Beau est relatif et subjectif. La beauté repose sur ce qui est ressenti et jugé comme beau par un être humain, c’est un sentiment d’appréciation qui est propre à chaque individu, il n’y a donc pas de beauté en soi. Cependant il faut rester vigilant pour ne pas tomber dans le scepticisme en croyant que l’idée de beau ne renvoie à aucune valeur, que tout est affaire de point de vue. La beauté en tant que sentiment éprouvé par un homme est subjective tout comme le goût culinaire. Le goût gastronomique énoncé par un homme ne peut être décrété vrai ou faux car il repose uniquement sur la subjectivité. Par exemple si je déclare aimer les pâtes il est impossible de me contredire puisque je parle de ce que je ressens personnellement, toute discussion est donc bien impossible. Mais si on considère que le sentiment esthétique fonctionne selon le même principe alors quand je dis « c’est beau » je ne peux me tromper. Si le goût n’exprime que mon plaisir, comment peut-il prétendre à la discussion ? Pourtant le jugement de goût appelle la parole. Les êtres humains communiquent de façon générale leurs goûts, mais peut-on dire qu’ils discutent ? Echangent-ils seulement des informations ? La parole ne sert ici pas à prouver car comme dit Kant « le Beau s’éprouve mais ne se prouve pas ». Elle a une fonction clarificatrice, visant à démêler les pensées d’un autre individu devant une beauté, la parole ici essaye de l’aider à interpréter ce qu’il ressent. Cependant cela suppose davantage. En effet pour que mes idées soient clarifiées ne faut-il pas que celui qui me fait part de ses sentiments esthétiques ressente à peu près les mêmes choses que moi ? De même pourquoi parler d’avoir mauvais goût si les goûts sont subjectifs et donc ne peuvent être ni bon ni mauvais ? Il semblerait alors que les goûts bien que subjectifs possèdent une part d’universalité. Cela permettrait-il la discussion ?

Ainsi

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