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Dissertation Sur Un Extrait d'une oeuvre De Rousseau

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Par   •  9 Mars 2014  •  2 748 Mots (11 Pages)  •  1 013 Vues

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En 1982, François Mitterand dit : « Un peuple qui n'enseigne pas son histoire est un peuple qui perd son identité ». Cette seule phrase permet de nous représenter tout l'importance qu'a l'Histoire dans notre monde. En effet, c'est elle qui va forger l'identité d'un peuple, en le faisant se rassembler au sein d'une culture commune, constituée d'un ensemble de langues, de coutumes et de normes que l'Histoire contribue à forger.

Mais si l'histoire nous permet de nous former, et d'avancer ensemble, peut-on cependant entièrement lui faire confiance ? Après tout, ce n'est qu'une juxtaposition de faits et d'événement qu'aucun de contemporains n'a vécu personnellement. On nous raconte l'Histoire, et nous sommes obligés de lui faire confiance, nous sommes contraint de regarder l'histoire à travers un voile déformant, tissé des préjugés et des points de vue de ceux qui nous les racontent. C'est en tout cas la thèse soutenue par Rousseau dans cet extrait d'Emile, datant de 1762.

Nous nous pencherons d'abord sur la première idée développée dans ce texte, à savoir la subjectivité de l'Histoire, qui n'aurait tendance à retenir des événements passés, que les seules catastrophes, avant enfin de réfléchir sur les passages où l'auteur émet une vive critique sur les historiens, propre selon lui à manipuler l'Histoire, de façon plus ou moins inconsciente.

Des le début, l'auteur fait preuve d’honnêteté intellectuelle, en reconnaissant de lui même qu'il est difficile de juger ses semblables, faisant nous mêmes parties du groupe que l'on recherche à évaluer. Preuve de la justesse de cette affirmation, elle sera plus tard reprise par Émile Durkheim, sociologue français, qui fera de la nécessité de s'extraire du groupe que l'on étudie, ou du moins de l'analyser avec l’œil critique qu'il convient d'avoir en pareil situation, l'un des préceptes fondamental de la science qu'il contribuera à mettre en place. De ce manque d'objectivité découle pour l'auteur l'un des « grand vices de l'histoire », qui sélectionne les informations, pour ne retenir que les catastrophes, les massacres où les mauvais chefs, en laissant dans l'ombre tout ce qui aurait pu faire la fierté de l'humanité.

L'auteur a par exemple cette phrase, où il dit « tant qu'un peuple croit et prospère dans le calme d'un paisible gouvernement, elle ( l'histoire) n'en dit rien ».

Effectivement, il suffit d'ouvrir un manuel d'histoire pour se rendre compte que ses pages ne sont remplies que de guerre et d'événements funestes, et il faut bien admettre lorsqu'on jette un œil au traitement des informations par les médias généralistes, que l'Homme doit bel et bien posséder une fascination pour le morbide et l'échec, puisqu'il ne se passe pas un jour sans que l'on ne parle d'un meurtre, d'une tuerie ou d'une situation économique désespérée.

Si l'on constate une prédominance des récits traitant d'une calamité, on ne peut cependant nier l'existence de faits positifs. Ainsi, l'on sait qu'il y a eu des périodes de paix, ou un peuple pouvait croître sans obstacles.

Partant de ce constat, comment expliquer cette sur-exposition des faits honteux ? Tout d'abord, il peut y avoir un simple déséquilibre numérique. Les mauvais coté de l'histoire sont juste plus nombreux, et noient dans la masse ses aspects les plus agréables. Une autre possibilité et, comme nous l'avions dit plus haut, un goût prononcé pour le morbide, qui pousserait les Hommes à ne s'intéresser uniquement aux catastrophes.

Enfin, il est peut-être plus intéressant sur le long terme de ne s'intéresser qu'au échecs de notre civilisation ? Si l'on sait où nous avons échoués, nous pourrons être à même de ne pas répéter les erreurs du passé, l'Histoire aurait donc, en plus de sa fonction de mémoire commune, une portée pédagogique, qui bonifierait la société avec le temps, ou en tout cas l'empêcherait de répéter invariablement les mêmes erreurs. D'un point de vue historiographique, c'est ce paradigme positiviste qui a dirigé les travaux et les réflexions des historiens jusque très récemment ?

Rousseau écrit dans cet extrait une très belle phrase : « elle ne s'illustre[...]elles devraient finir ». Même si cette phrase permet de souligner encore une fois la partialité de l'histoire qui ne retient des civilisations que le crépuscules de leurs existences, elle soulève un problème plus profond. Si l'on garde en tête la portée éducative que devrait avoir l'Histoire – en connaissant nos échecs, on sait les contourner- pourquoi seulement s'intéresser à leurs fins ? Connaître les causes de la croissance bienheureuse d'un peuple est tout aussi important que de savoir les raisons de son déclin.

Cela dit, il peut-être bon d'apporter quelques critiques vis à vis de cette Thèse. Certes, l'Histoire compte un formidable nombre d'échecs, de guerres, de massacres et de luttes, mais elle ne fait pas non plus une impasse totale sur ses bons cotés. Nous savons que certains peuples ont fait de grandes choses, les âges d'ors des empires de tout horizons sont consignés, et nos programmes traitent à égalité les époques troubles et les temps d'effervescences techniques et créatives, comme la Renaissance ou l'époque des bâtisseurs de cathédrales.

Pour appuyer sa thèse, Rousseau se base sur des arguments plus aptes à toucher ses contemporains dans la mesure où ils sont universellement vérifiables, car intemporels. « les gouvernements qui se conduisent le mieux sont ceux dont on parle le moins », même si l'on doit prendre cet argument dans le contexte monarchique de l'époque, on ne peut pas nier qu'il en est toujours de même aujourd'hui, où les mesures efficaces et discrètes feront nettement moins de vagues dans l'opinion publique – Ce que pensent les gens, basé sur leurs idées et leurs préjugés, l'opinion publique est variable dans le temps et est fonction des médias et des rumeurs – que des lois inefficaces, ou au fonctionnement douteux. Et il en va de même vis à vis du comportement des gens, qui peuvent passer des années dans l'ombre sans que personne ne viennent s'intéresser à eux, pour soudain sortir au grand jour si temps est qu'une rumeur les accusent de quelques méfaits ; et ceux d'autant plus si la personne jouit d'une quelconque

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