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Dissertation sur une oeuvre de Primo Levi

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Par   •  11 Avril 2013  •  Dissertation  •  466 Mots (2 Pages)  •  737 Vues

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Cette "promenade" marque un moment d'évasion par rapport au reste du livre : il n'y règne pas la même atmosphère que dans les autres chapitres. La scène semble ne pas appartenir à l'univers concentrationnaire. Jean (il Pikolo) et Primo Levi pouvant communiquer, ils s'échappent du "monde babélien" et évoquent leurs études, leurs familles, leurs pays (et donc leurs cultures.) Il s'agit alors d'une véritable évasion psychologique du Lager. Une heure que ni l'un ni l'autre n'oublieront.

Lorsque Primo Levi évoque la Divina Commedia, il offre à Jean un morceau de sa culture : en Italie, tous les élèves apprenaient par coeur la Divina Commedia. C'est à ce moment qu'il "redécouvre" sous un autre angle ces paroles, elles prennent alors un sens encore plus fort pour lui, il se "redécouvre" lui-même, en tant qu' homme.

Nous nous devons d'insister particulièrement sur deux vers que récite Primo Levi, car ils ont un sens particulièrement profond dans le contexte, et ce sont ces deux vers qui nous permettent de comprendre ce qu'il se passe dans l'esprit de Primo Levi à cet instant.

Le premier a un sens particulier, car il réévoque chez lui des réflexions sur l'humanité (cf chapitre 9 par exemple) : "Considerate la vostra semenza ; fatti non foste a viver come bruti, ma per seguir virtute e conoscenza." * De plus, cette phrase à un sens particulier pour Primo Levi, car elle semble écrite pour lui, en employant les mots qu'il a lui-même utilisé lors de ses réflexion personnelles ("bruti" : bêtes, brutes ; "semenza", qui a ici le sens d'origine) et en s'adaptant à son univers propre : "conoscenza".

Le second, dernier vers que Primo Levi cite, termine le chapitre : "...infin che'l mar fu sovra noi richiuso." *² Ce vers est lourd de sens, car chacun peut l'interprêter de façon différente : nous, nous voyons en cette dernière phrase la triste fin du rêve d'évasion de deux hommes qui ont vu le soleil quelques instants, mais qui est soudainement recouvert par un rappel à la réalité... Il est possible aussi de comparer "la mer" à la procédure nazie : cette phrase aurait alors le sens de : "Jusqu'à ce que nous devenions des bêtes." Mais il existe bien des interprêtations...

C'est aussi à ce moment-là que Primo Levi comprend que, au lieu d'être une punition, la diversité des langages et des cultures est une véritable chance : d'une part elle permet à chacun de se différencier des autres et donc d'avoir un aspect résistant à la déshumanisation. D'autre part, elle permet de nombreux échanges, et par conséquent des moments d'évasion comme celui-ci.

* : "Conidérez quelle est votre origine : Vous n'avez pas été faits pour vivre comme des bêtes, Mais pour suivre science et vertu."

*² : "...Jusqu'à temps que la mer fût sur nous refermée."

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