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Dissertation sur une oeuvre de Michel Tremblay

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Par   •  3 Décembre 2014  •  1 128 Mots (5 Pages)  •  1 650 Vues

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Lui-même issu d’un quartier populaire montréalais, Michel Tremblay met en scène, dans son théâtre comme dans ses récits, des personnages québécois d’une grande vérité dans leur langage, mais aussi des êtres émouvants souvent marqués par une grande misère affective... Au point de secouer le public, comme l’avait fait dans les années 60 sa première pièce, Les Belles-sœurs. Des personnages vrais et désespérés, on en retrouve dans chacun des extraits des pièces à l’étude : Le Vrai Monde ? et À toi pour toujours, ta Marie-Lou. Mais est-il juste d’affirmer que Madeleine et Léopold sont résignés à leur sort ? Nous répondrons à cette question en observant que si tous les deux ont dû accepter des conditions de vie pénibles, ils demeurent des personnages révoltés. Enfin, nous déterminerons si la résignation les définit plus que la révolte.

Il ne fait pas de doute que les deux personnages ont dû se résigner à des conditions d’existence particulièrement pénibles. Dans la première partie de son monologue, Madeleine ne fait pas un bilan positif de sa vie marquée par l’ennui, la maladie et l’angoisse. Au départ, elle confie à Claude : « Quand ton père est disparu depuis des jours pis que ta sœur est partie travailler, ça m’arrive de m’ennuyer. C’est sûr. » (l. 5-6) Elle témoigne d’une solitude qui la laisse inactive : « La télévision est plate, la lecture m’a jamais beaucoup intéressée... » (l. 7). De plus, la pauvre vit avec l’inquié- tude de la maladie : « [...] j’me retrouve immanquablement ici, dans le salon, sur le sofa, avec les mains croisées sur les genoux pis un verre de lait [...] au cas où une douleur me prendrait... » (l. 9- 11) Cette douleur, c’est ce qu’elle appelle son « mal au côté » (l. 22). Sa souffrance est aussi reliée à la peur (l. 14) et à l’angoisse (l. 16). L’extrait comporte même une didascalie qui associe au silence l’angoisse de Madeleine : « Silence. On la sent angoisser. » (l. 20) Pour sa part, le Léopold d’À toi pour toujours... se perçoit aussi comme victime de ce qui l’entoure. Il se sent en particu- lier exploité par son patron :

Ça fait vingt ans que j’travaille pour c’t’écœurant-là... Pis j’ai rien que quarante-cinq ans...C’est quasiment drôle quand tu penses que t’as commencé à travailler pour un gars que t’haïs à l’âge de dix-huit ans pis que t’es t’encore là à le sarvir. (l. 7-9)

Même s’il a la chance d’avoir un emploi régulier, il souffre d’être déshumanisé, esclave de sa machine : « Tu viens que t’es tellement spécialisé dans ta job steady, que tu fais partie de ta tabarnac de machine ! C’est elle qui te mène ! C’est pu toé qui watches quand a va faire défaut, c’est elle qui watche... » (l. 15-17) On doit donc constater que pendant des années, Madeleine aussi bien que Léopold sont restés enfermés dans des conditions de vie auxquelles ils ont dû se résigner.

Par contre, chez l’un et l’autre cette détresse engendre aussi la révolte. Madeleine fuit la réalité dans un silence qui symbolise à ses yeux sa force et contient sa violence intérieure. Elle avoue à son fils : « [...] dans le milieu du silence, la tempête arrive. » (l. 21). À l’intérieur d’elle-même, elle « [fait] des scènes qui durent des heures », elle précise : « des scènes tellement violentes [...] J’démolis

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