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Commentaire du texte de Freud Sur La Conscience

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Par   •  12 Janvier 2014  •  3 135 Mots (13 Pages)  •  1 198 Vues

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Commentaire du texte de Freud

L’idée aujourd’hui banale d’un psychisme inconscient, c’est-à-dire de l’existence d’une pensée qui ait tout les attributs de la pensée d’un sujet (qui serait, par exemple, doté de volontés inconscientes), n’était, à l’époque de Freud pas du tout évidente. C’est d’ailleurs le succès de Freud et de la psychanalyse qui a répandu cette thèse, à tel point qu’aujourd’hui des notions comme celles de lapsus révélateur, d’acte manqué ou de complexe d’Oedipe font partie de la culture élémentaire commune. Mais cette réussite, le freudisme la doit au rude combat que dut mener Feud contre des adversaires qui, de « tous cotés », contestaient son intuition fondamentale. En effet pour la majorité des philosophes de son temps, l’héritage cartésien, qui voulait que l’idée d’une pensée inconsciente soit une contradiction dans les termes, prévalait. Cela, Freud aurait encore pu l’accepter d’un cœur léger comme faisant partie de la joute intellectuelle normale : avoir un contradicteur nous force d’ailleurs à argumenter et à progresser. Mais du coté scientifique également venait des critiques sévères, puisqu’aussi bien le matérialisme, ne serait-il que méthodologique, imposait de tout ramener au corps : ici, ce n’était pas l’adjectif inconscient qui gênait dans la notion de psychisme inconscient, mais bien le terme de psychisme lui-même. Or Freud ne pensait pas les scientifiques comme des adversaires car il se voulait lui-même, en tant que médecin, aliéniste, un scientifique.

Dans ce texte, Freud défend « l’hypothèse » d’un psychisme inconscient. Ce terme d’hypothèse n’est pas du au hasard et il ne signifie pas que Freud est prudent et a des doutes concernant sa propre théorie : il manifeste que Freud se place dans le champ de la science, use de la méthode expérimentale, et que c’est cette dernière qui le conduit, parce qu’il est un bon scientifique à inférer cette hypothèse de l’inconscient, comme Newton dut un jour forger l’hypothèse de la gravitation, que personne non plus ne voyait, mais qui, par les succès qu’elle devait rencontrer, finit par s’imposer comme une théorie fondamentale.

Pour convaincre ceux que l’on pourrait qualifier de partenaire naturel, d’allier potentiel, à savoir les scientifiques, Freud expose dans un premier temps son hypothèse puis argumente ensuite en sa faveur. La première raison qui justifie l’adhésion à cette idée est tout simplement la faiblesse de l’hypothèse contraire : si l’idée de psychisme uniquement conscient ne fonctionne pas, alors, par nécessité logique, c’est le contraire qui doit être vrai. Et de fait dans un troisième moment, il peut expliquer à quel point l’hypothèse du psychisme inconscient cadre, et lui seul, avec toute les observations. Enfin, et c’est là son argument scientifique le plus fort, il fait état de succès quand à l’épreuve de la vérification expérimentale, ce qui devrait permettre à l’hypothèse de devenir, acceptée par tous de ce fait, une théorie scientifique avérée.

Si Freud en est venu à admettre « l’hypothèse » d’un « psychisme inconscient », c’est qu’il y a en quelque sorte été contraint par sa pratique quotidienne. A la fin du XIX siècle, les psychiatres n’étaient pas des médecins heureux. Tout d’abord, ils étaient presque totalement dépourvu de ressources pratiques pour soigner les patients : on enfermait les fous dangereux pour eux-mêmes ou pour leur entourage, on bricolait comme on pouvait et les différentes techniques de chocs, comme celle de plonger le patient dans l’eau froide, était éprouvantes pour les deux parties, et sans succès notable. Ensuite ils étaient dans une relative détresse théorique : s’il était clair que le cerveau était le siège de la pensée, il était revanche impossible, de savoir comment le cerveau fonctionnait pour produire cette pensée, et la théorie des localisation cérébrales (les fonction mentales étaient localisées dans des zones spécifiques qui les produisaient) balbutiait et rencontrait même des démentis : nombre de malades mentaux qu’on autopsiait ne présentaient aucune lésion cérébrale susceptible de rendre compte de leur état. Cette situation extrêmement frustrante conduisait certains psychiatres à essayer de voies moins orthodoxes pour progresser. On peut citer ici le français Charcot qui usait de l’hypnose : cela pouvait sentir le souffre, sembler renvoyer à des pratiques occultes ou magiques, mais donnait des résultats parfois exploitables. Ainsi l’hystérie de conversion voyait certains de ses effets physiques abolis sous hypnose, ce qui tendait à prouver l’origine purement psychique de la maladie.

Ce sont de tels cas qui conduisent Freud et quelques autres à émettre l’hypothèse d’une pensée inconsciente et l’idée que l’origine des troubles est dans cette pensée inconsciente, c’est-à-dire ni dans la conscience, ni dans le corps. Mais que signifie exactement travailler scientifiquement avec cette hypothèse ? Ni plus ni moins qu’utiliser la méthode expérimentale pour élaborer la connaissance. Cette dernière implique une phase d’observation, où l’on réunit de façon neutre et objective un ensemble de données dont chacun, notamment les collègues scientifiques, peuvent constater l’existence. On réfléchit ensuite sur ces données brutes pour élaborer des lois, des concepts explicatifs qui rendent compte de ces données. Ces hypothèses sont ensuite vérifiées par des expériences au protocole clairement défini et dont chacun peut reproduire les effets. Or c’est bien cette méthode que Freud met en œuvre : il tâtonne, avance, revient en arrière, hésite, rectifie, tout au long d’une vie où sa pensée évolue non au grée d’une imagination créatrice comme ce serait le cas pour un artiste, mais au fil des observations et des expériences, ce qui oblige à se tenir au plus près de la réalité, le nez collé à la souffrance des patients. On comprend que le fait de contester la scientificité de ce travail de tous les jours soit pour Freud une attaque injustifiée et désagréable, alors qu’il se soumet constamment à la rude discipline de la science. Cependant, de même qu’il publie régulièrement les observations qui sont les siennes sur les différents cas qu’il est conduit à traiter, il peut faire état des raisons sérieuses qui le conduisent à forger ses diverses hypothèses.

Au centre de ces dernières trône la notion centrale d’inconscient psychique. Elle est la clef et la base de la psychanalyse qu’invente Freud, une science nouvelle, encore jeune, qui se donne pour tache d’explorer ce nouveau contient, d’en donner la carte

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