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Bergson, la conscience et la vie.

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Par   •  23 Décembre 2016  •  Dissertation  •  2 502 Mots (11 Pages)  •  2 323 Vues

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ETUDE DE TEXTE  - BERGSON, LA CONSCIENCE ET LA VIE

        La conscience est le fait de penser et d'en être conscient, il s'agit d'une expérience radicalement subjective et privée : ainsi, nous ne pouvons pas savoir si les êtres différents de "Moi" sont conscients. A quel moment la conscience est-elle présente, et lorsqu'elle l'est, se manifeste-t-elle à différents degrés d'intensité ? Henri Bergson, un philosophe français de la fin du 19ème siècle et du début du 20ème siècle, publie en 1919 L'énergie spirituelle, un recueil de textes ayant pour premier chapitre La conscience et la vie, où il expose sa thèse : selon lui, la conscience est présente dans chaque situation qui implique un choix, et que celle-ci varie en fonction de nos actions et du contexte. Dans un premier temps, nous allons étudier la présence de la conscience, puis dans un second temps nous allons voir que la conscience disparaît dans certaines situations, puis dans un troisième temps nous allons nous pencher sur sa variation d'intensité.

        Tout d'abord, Bergson affirme que la conscience est "originellement immanente à tout ce qui vit" (l.4-5) : ainsi, la conscience est présente naturellement dans tout ce qui est vivant, qui résulte de la nature d'un être, et qui n'est pas provoqué par une action externe. Elle est présente dans toutes les actions spontanées lorsque nous en sommes l'auteur, et lorsque nous sommes confrontés à faire un choix parmi plusieurs possibles "le rôle de la conscience est de se décider" (l.1-2). En effet, nous sommes conscients lorsque l'on nous pose des questions, par exemple lors d'un entretien professionnel ou lors d'un QCM (Questionnaire à Choix Multiples), nous maîtrisons nos mots et décidons de ce que nous allons donner comme réponse.

        Mais la conscience n'est pas présente au même degré chez tous les organismes, elle "s'endort là où il n y a plus de mouvement spontané" (l.5) c'est-à-dire là où nous avons provoqué une situation, lorsque nous ne sommes pas acteurs, et où il n y a aucun choix à effectuer.

        Toutefois, si la conscience est inscrite dans tout ce qui vit, les premiers êtres vivants tels que les êtres unicellulaires sont donc dotés de conscience, mais ils sont incapables d'agir spontanément, comme les plantes par exemple, à l'inverse des animaux. Cette conscience est donc endormie, mais elle ne peut être réveillée puisqu'ils ne sont pas capables d'agir spontanément : peut-on donc en conclure qu'ils n'ont pas de conscience si celle-ci ne peut-être réveiller ?

        

        La conscience est présente chez tous les êtres vivants, mais ne l'est pas au même degré chez tous les organismes, elle est ancrée chez tous ceux qui peuvent se mouvoir spontanément et qui peuvent être confrontés à prendre des décisions, et si ce n'est pas le cas, elle se retrouve donc endormie, lorsque leurs actions cessent d'être spontanées pour devenir machinales.

        Ensuite, Bergson démontre que lorsque "une de nos actions cesse d'être spontanée pour devenir automatique" (l.7-8) la conscience n'est plus présente : ainsi, avec l'habitude et la répétition, ces actions deviennent automatiques. Une action est automatique lorsqu'elle s'accomplit d'elle-même, lorsque nos faits et gestes deviennent mécaniques. Par exemple, lorsque nous apprenons quelque chose pour la première fois, nous sommes attentifs à chaque nouvelle information "nous commençons par être conscients de chacun des mouvements que nous exécutons" (l.9-10).  Cette phase d'apprentissage peut durer plusieurs jours, mois ou années, mais une fois qu'elle est acquise, elle est imprimée dans nos faits et gestes, dans notre esprit et "la conscience que nous en avons diminue et disparaît" (l.14) au fur et à mesure. Quand les actions que nous réalisons deviennent une habitude, alors nous les réalisons sans en prendre conscience "nous dispensant ainsi de nous décider et de choisir" (l.13-14). Par exemple, lorsque nous apprenons à conduire, nous apprenons à quoi servent les boutons, les pédales, etc. Quand nous conduisons pour les premières fois, nous sommes donc confrontées à des choix : passer la vitesse, mettre un clignotant ou non, etc. Une fois cette phase d'apprentissage passé et finit, lorsque nous avons été confrontés à toutes les situations, alors nos actions deviennent automatiques à cause de l'habitude.

        Aussi, Descartes, un philosophe français du 16ème siècle, dans Discours de la méthode, Partie V et dans la lettre qu'il adresse au marquis de Newcastle, expose sa thèse sur les animaux-machines. Il affirme que les animaux sont des machines sans esprit, et qu'ils ne font que mettre en oeuvre un instinct mécanique : ils ont un comportement déclenché automatiquement, mais qui n'est pas pensé. Ainsi, leurs mouvements sont automatiques, donc leur conscience n'est plus présente. Par exemple, si nous reprenons la thèse de Bergson, la conscience serait endormie lorsque les chats ou les chiens grattent la terre pour ensevelir les excréments sans jamais les ensevelir complètement : il s'agirait là d'une action mécanique sans conscience, donc celle-ci se retrouve endormie.

        Cependant, si nous prenons l'exemple de la vie quotidienne généralisé d'un Homme, celui-ci répète chaque jour les mêmes actions : celles nécessaires pour vivre comme manger, boire ou dormir, ou bien encore travailler pour subvenir à ces besoins, et ces actions se transforment en habitude. La conscience de l'Homme est-elle donc plus proche de l'Endormissement que de l'Eveil ? Sommes-nous donc plus proches de la machine que nous le pensions ?

        Une fois le stade de l'apprentissage dépassé, nos actions deviennent automatiques et réalisées sans conscience, menant donc à l'endormissement. Lorsque nous sommes donc dans cette phase d'apprentissage, la conscience est plus éveillée : elle varie selon les situations.

        Enfin, Bergson déclare que "les moments où notre conscience atteint le plus de vivacité" (l.15) sont les moments de "crise intérieure" (l.16) : cela signifie que la conscience est à son paroxysme lorsque nous sommes exposés à un dilemme. Ce dilemme est d'autant plus renforcé lorsque le choix qui doit être fait aura un impact important sur notre avenir et déterminera notre futur "notre avenir sera ce que nous l'aurons fait" (l.17-18). Ainsi, nous anticipons chaque impact que chaque différent choix engendrerait, afin d'effectuer une décision grâce à une réflexion : la conscience est la capacité à choisir.

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