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Suis-je responsable de ce dont je ne suis pas conscient ?

Dissertation : Suis-je responsable de ce dont je ne suis pas conscient ?. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  3 Mai 2021  •  Dissertation  •  1 407 Mots (6 Pages)  •  564 Vues

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En 1991, dans les tornades naissantes des affaires du sang contaminé, Georgina Dufoix (Ancienne ministre des affaires sociales et de la Solidarité nationale) écrit une longue phrase qui fut vite résumé par « Responsable mais pas coupable ». En effet, il faut distinguer le fait d’être responsable et le fait d’être coupable, car être responsable est le fait de devoir répondre de ses actes alors qu’être coupable signifie avoir commis volontairement un acte considéré comme répréhensible. Ainsi, Il ne faut pas confondre le fait d’être responsable et le fait d’être coupable. Mais alors, dans le contexte de cette polémique, on pouvait se poser la question « Suis-je responsable de ce dont je n’ai pas conscience ?».

Pour répondre à cette question, il nous faudra d’abord définir la conscience puis expliquer ce que représente le mot « je». Ensuite nous nous demanderons en quoi je suis responsable de ce dont je n’ai pas conscience et enfin nous verrons que cette responsabilité a des limites.

Tout d’abord, en psychologie, la conscience est la capacité de se percevoir, s’identifier, de penser et de se comporter de manière adaptée ; elle est ce que l’on sent et ce que l’on sait de soi, d’autrui et du monde. On peut assimiler le mot « je » au soi; le soi est composé d’une ou de plusieurs substance(s)(le corps chez les êtres humain) et conscience(s). Mais il faut bien comprendre que la conscience n’est pas contenue dans la substance, elle l’accompagne. On peut maintenant utiliser ce que Locke à écrit dans l’ Essai philosophique concernant l’entendement humain livre II, chapitre 27, § 17, on y lit: « C’est la conscience qui accompagne la substance,[…] de même en va-t-il par rapport à des substances éloignés dans le temps. Celle avec qui peut se joindre la conscience de la chose pensante actuelle fait la même personne, elle forme un seul soi avec elle, et avec rien d’autre ; elle s’attribue ainsi et avoue toutes les actions de cette chose, qui n’appartiennent qu’à elle seule aussi loin que s’étend cette conscience (mais pas plus loin), comme le comprendra quiconque y pensera.». On comprend alors que la conscience accompagne la substance du présent comme celle du passé et donc que le soi forme un seul soi avec la substance du présent et celle du passé. Autrement dit, le « je » est tout ce que j’ai été et tout ce que j’ai fait. Mais alors, dans quelle mesure suis-je responsable de ce dont je n’ai pas conscience ?

Inévitablement, je ne peux que être responsable d’un acte dont j’ai conscience, car en un sens, on peut dire que je suis responsable d’un acte à partir du moment où c’est ma conscience qui de son gré a fait agir mon corps pour réaliser l’action. Ainsi, même si je n’ai plus conscience d’un acte, à l’instant où je l’ai réalisé c’est ma conscience qui a fait agir ma substance; donc puisque j’en était responsable dans le passé, j’en suis responsable maintenant. On peut prendre l’exemple d’une personne atteinte de la maladie d’Alzheimer : même si elle oublie une action qu’elle a réalisée et donc n’en n’a plus conscience, au moment des faits elle en avait pleinement conscience et en est donc responsable. Mais nous pouvons alors agrandir cette responsabilité ; car selon Lévinas E. dans « L’ontologie est-elle fondamentale ? » in Revue de morale et de métaphysique, 1951, p 17-18, « Nous sommes ainsi responsables au-delà de nos intentions », on peut traduire cela par le fait d’être responsable de ce dont nous n’avons pas conscience dans le sens où nous sommes responsable de ce qui découle des actions dont nous sommes responsable ; par exemple, si je raye le parquet sans m’en rendre compte lorsque je tire ma chaise alors j’en suis responsable car je suis responsable d’avoir tiré ma chaise. Mais qu’en est-il si ma conscience a été dénaturée ? Si mon soi n’était plus vraiment lui même ? On peut donner l’exemple d’une personne ivre: en étant ivre, une personne détruit un bien public. Plus tard, même si sa conscience a été dénaturée par l’alcool, il est bien responsable. Même si la conscience de cette personne ivre était dénaturée, c’est cette même personne qui en a fait le choix en consommant

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