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Suis-je responsable de ce que je suis?

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Par   •  9 Janvier 2022  •  Dissertation  •  2 569 Mots (11 Pages)  •  3 536 Vues

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BADICHI

Nihad

T 05

DISSERTATION.

SUIS-JE RESPONSABLE DE CE QUE JE SUIS?

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        L’intitulé de sujet est posé sous forme de question; ici, il s’agit donc de savoir si l’on est responsables de de ce que l’on est.  L’étymologie latine du mot responsable, « responsum », définit une personne qui doit « répondre de ses actes ». En outre, c’est une action liée à la prise en conscience de ses propres actions ou de celles des personnes dont on possède la garde ou la charge. C’est-à-dire assumer les conséquences que nos gestes vont engendrer. Par définition, une personne responsable  reconnaît son obligation morale et intellectuelle de remplir des engagements et elle est entièrement consciente de devoir réparer les fautes qu’elle ait pu commettre. Mais de quelle responsabilité s’agit-il exactement? Ce choix concerne un sujet, une personne et un individu. Je suis responsable de ce que je fais, de mes actions, ou je suis le résultat de mon environnement et de mon habitat? Le « je » sert donc à inclure tous les Hommes qui dépendent de leurs actes et de ce qu’ils sont capables de faire. Si donc je suis responsable de ce que je fais, est-ce que je suis aussi responsable de ce que je suis ?  Être responsable est-il un devoir ? Pour être responsable faut-il que j’accomplisse l’action de manière consciente ? Peut-on juger tout homme conscient et  responsable de ses actes ? Nous aborderons tout d’abord comment notre propre conscience nous amène à nous affirmer responsables de ce que nous sommes ce qui va nous permettre dans un second temps de mieux comprendre que nous ne sommes pas tous responsables de tout ce que nous sommes. Et pour conclure, nous analyserons la complexité de notre sujet en résumant les idées principales sur la liberté des hommes.

        Un être responsable est tout d’abord un être avec une conscience (du latin « cum / scire » savoir, connaître) réfléchie, c’est-à-dire qui possède une faculté de discerner le bien du mal, et de fixer des normes correspondant à une certaine conception du bien et du mal.  Selon Descartes, la conscience réfléchie donne la capacité de faire ou de ne pas faire, et son idéologie rejoint les écritures religieuses qui ont toujours affirmé une existence omniprésente du mal parmi les êtres humains. Dieu a créé les hommes tous égaux, certes, mais ils sont libres de devenir ce qu’ils désirent devenir. Ils sont doté de libre arbitre de leurs actes et donc ils peuvent choisir la voie du mal ou celle du bien. De cette manière l’église influençait les croyants, en promettant aux bons croyants le Paradis et aux malfaiteurs l’Enfer. Avoir la capacité d’accéder à la conscience réfléchie consiste à prendre conscience d’un premier vécu intime et personnel d’une personne et cela constitue l’expérience sensorielle comme un éveil de nos facultés. Parler de « connaissance de soi » comme être au monde, revient à introduire une distanciation entre soi et le monde. Délimiter son moi reviendra toujours à se situer dans le rapport d’une opposition au monde : la conscience se situe toujours comme position d’existence.  Descartes formule l’expérience du doute et cette découverte est affirmé sous la forme « je doute donc je pense, je pense donc je suis ». Pour Descartes en effet, l’identité du sujet est fondée sur le fait qu’il est capable de penser, et qu’il est doté d’une âme dont la caractéristique essentielle est de penser. En tant que être pensant je suis donc responsable de ma personnalité et de ce que je suis culturellement et au sein d’une société ou d’un groupe d’êtres. Tout d’abord je suis responsable de mes qualités morales, ensuite de mes compétences, de mon savoir faire et ce que je appris et je suis aussi responsable de ce que je suis socialement, par mes efforts car je suis le seul et unique créateur de mon entité. Selon le philosophe Sartre, « être c’est devenir », on devient donc selon lui quelqu’un, on devient un être morale. Chez l’Homme donc « l’existence précède l’essence ». Même lorsqu’on n’a pas le courage de choisir, lorsqu’on se persuade que l’on ne peut pas choisir, on choisit quand même. « Refuser de choisir, c’est choisir de ne pas choisir », écrit Sartre. L’Homme naît tel qu’il est, et il choisit de devenir homme. Il n’existe pas un principe préétabli d’homme, et donc je ne peux pas m’inspirer à qui que ce soit. Je suis libre et je le serais tout au long de ma vie. J’existe en tant que « je »seul et unique, différent des autres. « L’homme est seulement, non seulement tel qu’il se conçoit, mais tel qu’il se veut » affirme, à nouveau, Sartre. L’homme, en ce sens, décide lui-même de sa vie parce qu’il n’est soumis à aucun principe supérieur, religieux ou autre, et qu’en conséquence, il décide lui-même du sens de sa propre vie. Nous sommes la somme de nos actes, de nos échecs. Si j’échoue dans ma vie, la faute sera seulement la mienne et celle de personne d’autre. En grandissant, notre environnement est ce qui réellement forme notre personnalité. D’un point de vue culturel, « ce que  je suis » représente son propre patrimoine, sa vie sociale, sa famille. D’un autre point de vue, cela peut décrire notre personnalité et le caractère qu’on possède. Nos choix déterminent délibérément notre destin, pour le meilleur ou pour le pire. Nous sommes donc à cent pour cent responsables de nos vies et des résultats de nos choix. Comme nous sommes conscients de nous-même, nous sommes donc responsables de qui nous sommes en tant que personne.  Ce que nous pensons déterminera ce que nous ferons.

        S’il est vrai qu’en un certain sens notre liberté individuelle nous permet de décider et donc d’être maîtres totalement responsables de notre être avec une possibilité d’accomplir des gestes, ce qui nous engage et nous rend responsables de nos choix, en un autre sens, il semble que nous soyons pas constamment responsables de ce que nous sommes. Étais-je responsable de ce que j’ai toujours été ? Telle est la question qu’on peut maintenant se poser.

        On a précédemment vu que l’être humain est responsable de ce qu’il est, mais on ne peut pas le définir comme responsable de sa constitution qui dérive de ses parents.  Du simple point de vue organique, une personnalité porte en elle toute une lignée biologique où elle s’inscrit. En quoi peut-on être définis comme responsables de notre physique ? Si on a une malformation, une maladie o un membre qui manque, nous pouvons en être tenus coupables ? De même manière, on ne choisit pas sa famille, ni son patrimoine ou son sexe, mais ces derniers vont inévitablement influencer notre comportement. L’homme est le produit de l’homme, et non pas au sens où chacun d’entre nous ne dépend que de lui même, mais au sens où l’intégralité de l’humanité lui est transmise par héritage. On est destinés de vivre une variété de situations qui peuvent impacter la façon dont on est aujourd’hui. Karl Marx écrivait dans sa « Critique de l’Économie politique »  que « Ce n’est pas la conscience des hommes qui détermine leur existence, c’est au contraire leur existence sociale qui détermine leur conscience. » Marx s’interroge donc, tout est fondé sur la conscience de l’Homme ou sur des lois sociétales qui sont obligatoires et qui imposent des changements nécessaires ? Nos sociétés d’aujourd’hui sont basées sur des préjugés et des normes sociales déséquilibrées qui contribuent à la formation des êtres et qui les conduisent à des jugements de valeur. Les inégalités entre hommes et femmes peuvent représenter un exemple. Une femme qui désire atteindre un poste de travail très réputé et important, se sentira dire tout au long de ses études qu’elle n’y arrivera pas, que c’est un travail conforme aux hommes. Et quand elle l’aura atteint, il y aura à ce moment des rumeurs qui lui chuchoteront qu’elle n’est pas à sa place.  Dans l’inconscient collectif, une femme sera immédiatement associée à l’image de la mère au foyer qui devrait s’occuper des enfants, et les autres donc lui construisent un nouveau statut social. Mais qu’est-ce que c’est l’inconscient ? Le « ce que je suis » est modelé, non seulement par l’environnement social où on a grandi, mais par le groupe parental très étroit. La « création de soi par soi » n’est peut-être pas grand chose comparée au « surmoi », c’est-à-dire l’intériorisation des interdits parentaux. Le « surmoi », dit Freud, dérive de l’influence exercée par les parents. Or, ce « surmoi » modèle chacun. Bien loin de décider de devenir quelqu’un, n’obéit-on pas aux exigences de ces interdits familiaux, de sa « structure inconsciente » si déterminante ? L’inconscient est cette distance entre ce que le sujet, conscient, croit de lui, de ses actes et ce qu’il ignore de/en lui-même. La conscience et l’inconscient ne sont alors que deux instances psychiques parmi d’autres. Ainsi, pour Freud : « Le moi n’est pas maître dans sa propre maison ».Or l’inconscient est cet abîme entre la croyance ou l’interprétation naïves du comportement humain et sa signification la plus profonde que aucun d’entre nous ose reconnaître. Chacun est constitué, à divers degrés par des tendances inconscientes non maîtrisées. Freud comprend l’inconscient comme un monde de pulsions primaires qui habitent les profondeurs de l’Homme. Le Moi doit lutter contre l’inconscient (le ça) où résident les refoulés inacceptables à la conscience et au surmoi. Au sens propre  l’inconscient  freudien est l’existence de certaines habitudes ou mécanismes telles que « les petites perceptions », qui existent en nous sans que nous le sachions vraiment (on est conscients du bruit de la mer, mais non conscients du bruit de chaque vague). Il représente à la fois une dynamique de refoulement ( processus dont on ne se rend pas compte) et des contenus conscients et inconscients (qui agissent en nous, en état normal, mais peuvent nous rendre malades tant qu’on n’en prend pas conscience).

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