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La conscience peut elle échapper à ses illusions?

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Par   •  26 Novembre 2018  •  Dissertation  •  1 437 Mots (6 Pages)  •  1 476 Vues

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Le propre de l’illusion est d’apparaitre comme réel. Elle est accompagnée d’un puissant sentiment de réalité et de certitude. Qu’il s’agisse d’une illusion d’optique ou, plus grave, d’une conception du monde (religieuse ou idéologique). Or il s’agit d’illusions produites par la conscience immédiate à son insu. En ce cas, il semble donc impossible de distinguer illusion et réalité. Néanmoins, il semble que la conscience (la même ?) puisse douter : alors elle traque ses propres illusions (DESCARTES). Mais PLATON semble plus radical : le prisonnier libéré, contre son gré, doit être tiré hors de la caverne. Ma conscience serait donc incapable d’échapper à ses illusions sans le secours d’autrui. Il semble en effet contradictoire qu’une conscience, depuis l’enfance, puisse à la fois produire ses illusion et les dissiper par sa seule initiative.(problème) Ne suis-je pas plus dépendant d’illusions et de certitudes qui proviennent de moi que de celles que je perçois chez d’autres ?

Ce qui est en jeu concerne notre capacité à connaitre le réel au-delà des illusions de notre conscience.

Thèse A : la conscience ne peut pas échapper à ses illusions

L’illusion est une interprétation erronée d’une perception consciente. Cette interprétation est produite par la conscience qui accompagne mes perceptions. C’est par la conscience que je « décide » si ce que je perçois est conforme à la réalité. Ainsi, si je vois le soleil à l’Est le matin, à l’Ouest le soir, ma conscience peut me convaincre, par son interprétation, que le soleil se déplace. C’est donc bien la conscience qui produit des interprétations parfois erronées : des illusions. Pourquoi ? (=expliquer) Selon BERGSON, la conscience a pour fonction l’adaptation vitale et non la connaissance de la réalité telle qu’elle est. Ce qui importe, c’est l’efficacité de nos actions quotidiennes. La conscience est donc nécessairement sélective : « mes sens et ma conscience ne me livrent donc de la réalité qu'une simplification pratique ». Peu importe que le soleil se déplace ou soit immobile « réellement » : ce qui compte, c’est que je puisse, par exemple, me repérer dans le temps en regardant la position du soleil. Si on suit BERGSON, la conscience ne garantit pas un accès à la réalité : elle ne produit que des illusions utiles à l’adaptation, à la vie.

(Si conscience : activité de construction d’images mentales)

Mais la conscience ne se contente pas de sélectionner, elle construit comme une image mentale du réel. Celle-ci est si puissante qu’elle peut produire des perceptions. La conscience construit des mondes virtuels qui ont toutes les « apparences » du monde réel. Il en va ainsi pour certaines personnes amputées d’un membre douloureux : le souvenir du membre perdu (et blessé) est tel qu’il produit une sensation de douleur (en l’absence d’une réelle cause physiologique). Le « membre fantôme » reconstitué par la conscience produit des perceptions qui s’imposent à la conscience. La conscience ne peut échapper à cette douleur : elle est trompée…par elle-même.

Certes, la personne amputée sait que son membre n’est plus là mais sa conscience est incapable de dissiper la perception du membre absent et de la douleur. Elle ne peut échapper à l’illusion qu’elle a produite.

En résumé, on peut dire que si la conscience est sélection des perceptions à des fins d’adaptation vitale, elle peut se contenter d’interprétations erronées : les hommes ont vécu 2 millénaires dans un système géocentrique illusoire ! On peut dire d’un tel système qu’il était une image mentale inventée par la conscience. On comprend sur cet exemple à quel point la conscience peut s’emprisonner parfois longtemps dans ses propres illusions tout en éprouvant un sentiment de totale certitude.

Thèse B : la conscience peut échapper à ses illusions

(Si conscience = capacité à se diviser soi-même = à se critiquer)

Il est vrai que la conscience peut produire des illusions. Il faut distinguer néanmoins conscience immédiate et conscience réfléchie. La première accompagne nos perceptions : je vois et je sais que je vois. La conscience réfléchie, en revanche, implique un retour volontaire sur soi : je ne m’observe plus, je me juge, je me critique. La conscience –et ma personne- semble donc posséder la capacité à se diviser : je peux me prendre moi-même pour objet de jugement et de critique. C’est ainsi que ma conscience

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