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Commentaire de texte, Lettres à Lucilius I 2-3 et 5, Sénèque

Commentaire de texte : Commentaire de texte, Lettres à Lucilius I 2-3 et 5, Sénèque. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  8 Janvier 2021  •  Commentaire de texte  •  1 256 Mots (6 Pages)  •  6 307 Vues

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En quel sens peut-on dire que le temps nous appartient, si celui-ci ne fait que passer ?

Sénèque, dans ce texte « Lettres à Lucilius, Lettre I, 2-3 et 5 »,

évoque le thème du temps et du bonheur, en soutenant l’idée que le temps nous appartient, et qu’il faut donc en faire bon usage. Nous allons essayer de l’expliquer en répondant à la problématique que nous avons exposée précédemment.

Sénèque nous montre d’abord pourquoi nous n’estimons pas le temps à sa juste valeur, puis qu’il dépend de nous de nous en saisir.

Dans un premier temps, de la ligne une à cinq, Sénèque cherche à démontrer la manière dont l’Homme sous-estime le temps, et nous invite à nous questionner sur l’importance que nous lui donnons.

Le texte débute donc par un questionnement sur la valeur du temps, sur notre capacité à estimer son coût au sens propre, monétaire, et peut-être également au sens figuré : tout ce que le temps nous permet de faire, de ressentir, d’apprendre : de vivre. Car sans le temps nous n’existerions tout simplement pas : l’homme étant un être temporel, existant à travers le temps, bien que certains philosophes comme Bergson vont jusqu’à affirmer que nous sommes le temps. Le temps semble être seul à permettre la notion d’existence, se faire être, mais également celle de vivre. C’est ainsi que le philosophe semble être convaincu que le temps est inestimable en tous points.

Ensuite, une chose capitale selon lui : le temps passé, derrière nous, est mort. La mort serait donc passée et non future, ce qui peut paraître bien paradoxal avec la vision commune de cette dernière, qui la voudrait comme achèvement de notre existence, comme une finalité, et donc devant nous. Cela ne se présente plus comme un continuum, une progression de nos états avec les différentes étapes de vie devant nous, mais comme une allumette qui brule, dont toute la partie touchée par le feu n’est plus, et ce qui n’a pas encore été consumé se voit rattraper par ces flammes, jusqu’à disparaître. Perdre sa jeunesse serait alors perdre tous ces fragments de temps, irrécupérables. La mort serait ainsi principalement faite des instants écoulés, ces moments de vie qui n’existent plus.

Dans un second temps, de la ligne six à treize, Sénèque tient à montrer que nous ne sommes pas tenus d’être passifs face au temps, mais qu’au contraire, il dépend de nous de nous en saisir.

Il invite donc Lucilius, et de la même manière, chaque être humain, à saisir chaque opportunité, à apprécier chacun de ces instants qui sont voués à mourir et à nous rapprocher de notre propre mort. Le philosophe ne se montre ainsi pas fataliste par son approche du temps qui passe, et semble nous amener vers une appréciation de celui-ci. Les idées du stoïcisme semblent fortement mises en avant dans ce texte. Accepter le temps qui passe et notre finitude n’amène pas ici vers une lamentation de l’être humain qui conscientise le caractère éphémère de son existence, mais plutôt vers une reconnaissance de sa valeur inestimable, de sa fragilité, et de son potentiel intrinsèque.

Il incite ainsi à ne pas procrastiner, à utiliser le temps à bon escient afin de ne pas gaspiller ce bien unique.

De même, il conseille de prendre la maitrise du présent, puisque, le futur étant incertain, nous ne pouvons être sûrs que nous aurons l’opportunité de réaliser des actions ou prendre des décisions plus tard. Il évoque ensuite le fait que nous ne possédons rien. C’est assez paradoxal dans notre société moderne où dans la majorité des pays d’Europe occidentale, d’Amérique et d’Océanie, la propriété et ses droits - usus, abusus, fructus (utiliser, détruire,

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