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L'évolution du regard que l'on porte sur l'autre au fil du temps

Dissertation : L'évolution du regard que l'on porte sur l'autre au fil du temps. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  13 Mai 2021  •  Dissertation  •  2 588 Mots (11 Pages)  •  457 Vues

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SUJET DE REFLEXION

Les XVe et XVIe siècles sont des périodes importantes dans l'histoire du monde car elles assistent à la naissance d'une première mondialisation. Des échanges existaient déjà entre les continents, mais ils se multiplient alors. Ce sont les Occidentaux qui vont prendre l'avantage, en particulier l’Amérique, abordée par hasard en voulant gagner les Indes par une route maritime occidentale. L'expansion européenne entraîne plusieurs conséquences : la découverte par les Occidentaux d'autres peuples et d'autres cultures, l'émigration d'aventuriers et de colons européens vers d'autres continents qu'ils vont commencer à s’approprier en apportant leurs valeurs, leur culture et leurs croyances aux peuples dominés.

À la même époque, les savants et les philosophe redécouvrent les textes de l'Antiquité grecque et romaine. De ces textes émerge une vision du monde qui place l'homme au premier plan. On donne à ces savants le nom d’humanistes. Ils contredisent dans tous les sens du terme les dires de l’Église, qui prône le théocentrisme ( ou Dieu est au centre de tout). Les Européens voyaient la Terre comme un espace fini avec des animaux mythologiques. Ils rêvaient de contrées mythiques. Avec les grandes découvertes, ce regard est totalement dépassé : le monde et ses richesses s'ouvrent à eux. C’est donc dans une grande période de bouleversement et de remise en questions que ces grandes découvertes se font.

Le contact avec de nouvelles cultures, de nouvelles civilisations fondées sur des valeurs et des modes de vie radicalement différents alimente la réflexion de certains philosophes et penseurs sur la place de l'homme dans l'univers, mais aussi sur le fonctionnement des sociétés. Ici, on définira l’Européen dit « civilisé » et « instruit » comme « l’Homme » et les peuples dits « primitifs » et « sauvage » comme « l’Autre ».

Au fil des siècles, de nombreux écrivain se sont aventurés à décrire, comprendre et ressentir l’Autre : Montaigne, Diderot, Montesquieu, Las Casas, Lévi-Strauss, Léry, ect…Dans des temps plus actuel, Toni Morrison a dit un jour : « Quand je rencontre autrui, je rencontre la différence, l’inconnu, c’est une découverte qui m’emmène là où je ne suis pas, là où parfois je ne veux pas aller, d’où des émotions souvent fortes comme la surprise voir la répulsion. Mais, plus profondément, rencontrer l’Autre, c’est aussi une autre forme de rencontre avec soi-même ». Toni Morrison est une romancière, critique littéraire, dramaturge, librettiste, professeure de littérature et éditrice américaine. Elle est lauréate du prix Pulitzer en 1988 et du prix Nobel de littérature en 1993.

Pour comprendre cette citation, nous verrons dans un premier temps la rencontre traumatisante de l’Homme avec l’Autre puis nous verrons ensuite comment cette rencontre choquante devient source de richesses. Pour approfondir et guider notre réflexion, nous pouvons nous poser quelques questions supplémentaires : En quoi les découvertes modifient-elles les représentations du monde et de l’Autre ? Comment cette vision de l’altérité va-t-elle évoluer dans le temps ? Quelles en sont les étapes ? Que peut-on apprendre de l’Autre et que peut-il nous apporter ?

La rencontre de l’altérité pour deux peuples de cultures différentes est souvent, pour les deux, traumatisante et choquante. Nous verrons dans cette partie le rapport au monde de l’Homme déterminé par l'éducation et les conséquences de ces croyances.

L’Homme est un être symbolique, il n’est jamais dans un rapport immédiat au monde. Pour l’appréhender, il passe par une culture ( langues, savoirs, croyances, etc…) qui construit sa représentation du monde. La représentation du monde est une idée, une image ou une conception que l’on se fait de lui, c’est l’ensemble des savoirs qui nous permettent d'expliquer l’homme, le monde, la société, etc… L’Homme a un rapport au monde totalement déterminé par l’éducation, il est conditionné dès le plus jeune âge par la culture. La culture définit un peuple, elle fait son identité. À ce titre, elle n’est jamais de l’ordre du momentané ou du périssable, elle s’inscrit au contraire dans la permanence et dans la durée.

L’éducation est mené par l’école, les parents, l’entourage, tous ceux qui peuvent nous apporter le savoir. Ainsi, tout au long de notre vie, nous sommes influencés par les idées des autres qui agissent sur notre propre représentation du monde. Lorsque l’on vit dedans, seulement une existe : la notre.

L’Essaie sur la coutume de Montaigne, grand philosophe du XVIe siècle, illustre parfaitement cette idée. Ces écrits prennent la forme d’un panorama de la culture humaine qui prend l’aspect d’un essaie sur la diversité de l’Homme. Il y explique que l’origine de la force de la culture vient de l'éducation donné aux enfants : « Nous le humons avec le lait de notre naissance », « Infuse en notre âme par la semence de nos pères ». Il émet alors l’idée que, puisque l'éducation est différente entre les nations, les coutumes seront alors différentes. L’humanité étant plurielle, il existe alors de nombreuses représentations du monde. Mais cette pluralité n’a pas été perçue comme une richesse : de la diversité est né le conflit.

Comme l’Homme ne connait que sa propre vision du monde, il n’est pas en capacité à remettre en question qui il est. On ne peux pas remettre en question des habitudes de vie dans lesquelles on se morfond depuis l’enfance puisqu’on ne les remarques plus, elles font partie de nous. La rencontre de l’Autre, qui représente la différence la plus totale, suscite alors la peur et le danger. « D’ou des émotions souvent fortes comme la surprise voir la répulsion » souligne Toni Morrison en parlant des rencontres avec Autrui. Cette peur « permet » de maltraiter ce qu’on accepte pas. La culture de l’Autre peut être vu comme une agression. C’est donc un rejet de l’altérité, une réaction naturelle et spontanée : comme l’Homme est habitué a sa culture, il n’en accepte pas d’autres car elle remet en question qui il est et son rapport a tout.

L’altérité, qui se définit comme antonyme de l’identité, le «caractère de ce qui est autre», est le plus souvent rejeté du fait de sa différence. La différence est le plus souvent pensée en terme de hiérarchie, « ce qui est different est inférieur ».

Ce comportement revient en quelques sortes à évaluer la coutume de l’Autre en fonction de sa propre culture,

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