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Voyage au bout de la nuit, Céline. Quel regard le héros porte-t-il sur la guerre ?

Commentaire de texte : Voyage au bout de la nuit, Céline. Quel regard le héros porte-t-il sur la guerre ?. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  9 Décembre 2019  •  Commentaire de texte  •  2 788 Mots (12 Pages)  •  2 077 Vues

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Commentaire de texte Voyage au bout de la nuit de Louis-Ferdinand Céline (times new 12)

Quel regard le héros porte-t-il sur la guerre ?

        Voyage au bout de la nuit est un roman écrit par l'auteur Français Louis-Ferdinand Céline en 1932, pendant la période d'entre-deux-guerres. Ce roman retrace ce que Louis-Ferdinand a vécu pendant la Première Guerre mondiale où il a combattu pour la France. Il est une critique complète de la guerre, de l'absurdité de celle-ci et que se battre jusqu'à y laisser la vie relève de la folie. En effet, le personnage principal de ce roman se nomme Ferdinand Bardamu, en référence à l'auteur, qui raconte à la première personne du singulier ses différentes péripéties au cours de la Première Guerre mondiale, l'horreur du colonialisme en Afrique et de la vie aux États-Unis. Dans le passage que nous allons étudier, Ferdinand Bardamu, le héros principal, se retrouve à l’hôpital psychiatrique suite au traumatisme lié à une blessure lorsqu'il participait à la guerre. Il discute avec Lola sa compagne infirmière américaine qui est venue lui rendre visite à l'hôpital, à propos des horreurs de la guerre .

        Quel regard le héros porte-t-il sur la guerre ?

        Dans un premier temps nous observerons que le héros porte un regard de frayeur et de lâcheté vis-à-vis de la guerre, qui dans un second temps relève finalement du bon sens et de la survie.

        Le héros Ferdinand Bardamu porte tout d'abord un regard d'effroi,de peur et de lâcheté à propos de la guerre.

        Tout d'abord, on remarque dans ce passage que le héros, qui indirectement se trouve être l'auteur, commence par définir ce que la peur a engendré sur sa personnalité. Il définit cette peur comme une maladie : « _Alors, ils vont vous soigner ici ? _On ne soigne pas la peur, Lola » l.3-4. En effet, l'auteur se trouve dans un hôpital psychiatrique et la guerre a conçu en lui une peur qu'il ne peut effacer de sa mémoire. Ainsi il commence donc par expliquer dans ce texte que lors de la guerre il a attrapé cette maladie incurable qu'est « la peur ». Il justifie cette incurabilité de la peur en utilisant la négation « ne... pas » ainsi que l'emploi du terme « soigner », comme s'il était condamné à vivre dans cette peur.

        Par ailleurs, Ferdinand Bardamu, justifie par son expérience et son point de vue sur la guerre, que celle-ci est un synonyme de mort. Il explique tout au long du texte l'effroi que provoque la guerre comme avec cet exemple : « si je Meurs de Ma Mort à Moi » l.6. Dans ce passage, le héros emploie une allitération en « m » afin d'appuyer l'importance de la mort et des conséquences de la guerre,  la peur. De plus, il emploie aussi le champ lexical de la mort tout au long du texte appuyant son argumentation sur la peur que provoque celle-ci : « mort » l.6, « brûle » l.7, « pourrir » l.7, « cimetière » l.7, « cendres » l.8, « squelette » l.9 et « tués » l.21. Ainsi l'emploie du vocabulaire de la mort fait de ce passage du roman une critique apeurée et sombre de la guerre.

        Avant de se retrouver dans cet hôpital psychiatrique, Ferdinand Bardamu au cours de son service militaire, s'est vu confié une mission de reconnaissance où il a fait connaissance de Robin Léon qui a tenté de s'enfuir, et comme lui a tenté de déserter mais s'est retrouvé blesser. Ainsi la lâcheté de Ferdinand se manifeste bien avant se passage mais ici il se confie et avoue sa lâcheté et la justifie. Néanmoins, sa compagne temporaire Lola,elle, ne comprend pas cette lâcheté et comme beaucoup de personnes, accepte la guerre. Ainsi elle critique Ferdinand, le rabaisse et l'insulte moralement à cause de sa lâcheté : « Vous êtes lâche, Ferdinand ! Vous êtes répugnant comme un rat... » l.12. En effet, on remarque ici que Lola insiste sur la lâcheté de Ferdinand avec l'emploi de « tout à fait » , le rabaissant. De plus elle le compare à un rat, un animal qui dégoûte tout le monde, qui vit dans l'ombre, se cache et qui fuit au moindre bruit et à la lumière, l'équivalent d'un lâche.

        Cependant cette lâcheté, selon Ferdinand Bardamu, est au contraire non pas un signe de faiblesse mais un signe de bon sens.

        

        La peur, l'effroi et la lâcheté sont selon Lola des signes de faiblesses qui la dégoûte au plus haut point,  et la déçoivent de la personnalité de Ferdinand Bardamu. Cependant, lui, ne justifie pas ces critiques comme de la faiblesse mais plutôt comme une forme de bon sens.

        Ferdinand Bardamu entame ainsi une argumentation afin de comprendre pourquoi être lâche est sensé selon lui. En effet, il commence son argumentation par « oui » et explique qu'il refuse la guerre : « Oui, tout à fait lâche, Lola, je refuse la guerre et tout ce qu'il y a dedans… Je ne la déplore pas moi… Je ne me résigne pas moi… Je ne pleurniche pas dessus moi… Je la refuse tout net, avec tous les hommes qu'elle contient » l. 13-14-15. Ce passage du texte est finalement le bilan de ce que Ferdinand a retenu de son parcours sur la guerre et est le passage du point de vue précis de Louis-Ferdinand Céline sur la guerre qu'il veut faire comprendre au lecteur. L'emploie de la négation , du refus, de « tout » ce que contient la guerre, appuie son raisonnement sur le fait que la guerre est absurde. Il nous fait comprendre précisément ici, qu'il n'est pas fou, il est dans cet hôpital car justement il est sensé et qu'au contraire ce sont les hommes au combat qui sont fous.

        Afin d'appuyer sa thèse sur l'absurdité de la guerre, le héros emploie des questions rhétoriques, une des caractéristiques principales de l'argumentation : « Vous souvenez-vous d'un seul nom par exemple, Lola, d'un de ces soldats tués pendant la guerre de Cent ans ? ... Avez-vous jamais cherché à en connaître un seul de ces noms ? ... Non, n'est-ce pas ? ... Vous n'avez jamais cherché ? Ils vous sont aussi anonymes. » L.20-21-22-23 On remarque dans cette partie du texte, que le héros répond tout seul à ses questions, non pas à cause de sa folie, mais de son bon sens. Il explique qu'il ne veut pas devenir l'un de ces soldats certes courageux mais oubliés par tout le monde. En utilisant ces questions rhétoriques, il appuie donc ses idées comme quoi il ne veut pas devenir cette personne « anonyme » mort au combat mais préfère être un lâche qui survie, qui profite de la vie.

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