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Kitty Genovese et le Bystander Effect

Cours : Kitty Genovese et le Bystander Effect. Recherche parmi 297 000+ dissertations

Par   •  3 Février 2019  •  Cours  •  1 332 Mots (6 Pages)  •  465 Vues

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b) Le déficit d’empathie dans le rapport à autrui : Kitty Genovese et le Bystander Effect

        En Mars 1964, une jeune femme de 28 ans appelée Kitty Genovese rentre de son travail et gare sa voiture devant l’immeuble dans le Queens à New York, dans le quartier de Kew Gardens, où se trouvait son appartement. Tout d’un coup, un homme appelé Winston Moseley commence à lui courir après et va la poignarder dans le dos à deux reprises. Kitty, en pleine souffrance, va crier et appeler à l’aide, et un voisin va crier « Laisse cette fille tranquille ». Après avoir entendu le voisin, le tueur va s’échapper et laisser la jeune femme mourante qui rampait vers son appartement.

Le pire dans cette histoire c’est qu’en enquêtant, on a découvert qu’en réalité, 38 voisins de Kitty Genovese avaient en réalité assisté à la course poursuite entre elle et son ravisseur, durant laquelle elle appelait à l’aide. Mais personne n’a appelé la police. Alors, il est vrai que certains de ces témoins ignoraient que la femme avait des blessures mortelles et pensaient que les cris provenaient d’un passant ou bien d’un couple en plein ébats sexuels, mais quand même, certains voisins savaient pertinemment ce qu’il se passait. D’ailleurs, leurs témoignages ont permis de préciser qu’après être parti, le tueur est revenu sur le lieu du crime dix minutes plus tard, et en voyant sa proie au sol, l’a poignardé une douzaine de fois et a violé son corps.

Du coup, suite à la parution du récit sordide de 38 personnes ignorant le meurtre qui se produisait sous leur fenêtre par le New York Times à l’époque, de nombreuses personnes ont été choquées et indignées par les faits. Pourtant, la haine publique contre ces témoins n’est pas si légitime si l’on se réfère aux études des deux psychologues sociaux travaillant alors à l'université Columbia aux États-Unis appelés John Darley et Bibb Latané. Ces derniers, à la suite de cet évènement tragique ont entrepris une série d’expériences afin de reproduire l’effet observé dans la rue lors de l’affaire Kitty Genovese, en simulant une situation d’urgence. Ils en ont déduit le fait que la présence des autres peut nous empêcher indirectement d’agir et ont ainsi prouvé expérimentalement en 1968 le « bystander effect ». Est-ce que quelqu’un sait ce que signifie bystander en Français ? Oui, en somme c’est l’effet témoin.

La première de leurs expériences consistait à convier leurs élèves à remplir un questionnaire quelconque et à observer leur réaction face à de la fumée sortant de la salle d’à côté.

Dans une première situation l’élève était seul dans la salle et dans un second temps un autre élève était accompagné de deux élèves, complices des professeurs et qui devaient être totalement passif face à la situation de potentiel danger. Les résultats sont assez surprenants : les trois quarts des élèves remplissant ce questionnaire seuls réagissent et préviennent quelqu’un de la situation en moins de 6 min tandis que seulement 10 % des élèves entourés des deux complices se mobilisent et rapportent cet évènement qui peut s’avérer être une urgence.

Le second test était une discussion entre deux élèves. Un élève physiquement présent devait parler avec un autre étudiant, étant en réalité un fichier audio préalablement enregistré. Cependant cet enregistrement audio simulait une crise d’épilepsie, du coup on y entendait la personne suffoquer etc.

Plusieurs cas de figures sont exploités :

  • Celui où l’élève pense être seul à discuter à l’autre étudiant,
  •  Celui ou l’étudiant est face à 2 enregistrements (et donc potentiellement à un autre témoin pouvant intervenir)
  • Celui ou l’étudiant pense discuter avec 4 interlocuteurs

Dans le premier cas 85% des élèves réagissent en 52 sec en moyenne /                                          quand un autre interlocuteur est capable de prévenir 65% réagissent en 93 s/                                    et quand 4 autres témoins sont présents seulement 31 % interviennent en 166s en moyenne.

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