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Commentaire genèse de la cité, Aristote

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Par   •  31 Octobre 2017  •  Commentaire de texte  •  2 293 Mots (10 Pages)  •  2 898 Vues

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          Commentaire de texte : LA GENESE DE LA CITE, SELON LA NATURE, Aristote

     Aujourd'hui, l'état, la Cité au sens grec ne semble plus capable de fédérer, nombreux sont les citoyens à ne plus remplir leurs devoirs d'électeurs et ils sont nombreux à se détourner d'une politique qui ne les intéresse plus, la place de l'Homme dans la cité semble remise en cause. Aristote, dans ce texte extrait du chapitre 2 de La Politique s'interroge sur la nature humaine, sur la place de notre espèce dans la Cité grecque et sur la possibilité d'une existence sans politique. Il évoque le paradigme d'une cité essentiellement naturelle, immanquablement politisée. Aristote en déduit donc que l'Homme est naturellement un animal politique. Nous verrons dans un premier temps que la Cité est un phénomène dans l'ordre des choses de la nature et que par conséquent, l'Homme est un animal politique. Enfin nous montrerons la distinction que fait Aristote de l'espèce humaine, des autres animaux.

   

     Dés la première phrase du texte, Aristote définit ce qu'est la Cité, elle est «  une communauté formée de plusieurs villages », promettant une existence dans le seul dessein de donner une vie heureuse à ses citoyens. La cité est l'organisation sociale parfaite, elle permet le bonheur de chacun et l'autarcie,  de son peuple, subsistant ainsi aux besoins de tous.  Aristote au début du texte insiste sur une cité naturelle, pour lui la Cité n'est pas un état contre nature. Pour Aristote l'Homme par nature incline à vivre en société, en Cité. D'autres penseurs, plus tard, s'opposeront à cette idée. Freud évoque, lui, la difficulté et les sacrifices qu'incombent à l'Homme la vie civile, en société. Pour Aristote, la polis c'est d'abord la ville par opposition à la campagne. Les «  villages » se fondent en une unique cité, la cité est un territoire civilisé, politisé, « indépendant économiquement ( ligne 2). Aristote propose donc une cité  ayant pour but la vie heureuse ( « bien vivre » ligne 3) de ces citoyens. Il est peut être important de rappeler que pour Aristote une vie heureuse est une vie selon la justice, un gouvernement et une vie politique sont donc obligatoires.  

          Aristote, dans le second paragraphe, après avoir défini la cité, introduit l'idée que la Cité est un «  fait de nature » ( ligne 4).   Rappelons que pour Aristote, une Cité est «  formée de plusieurs villages » ( ligne liminaire), formées  eux mêmes de  familles, de villages ou d' anciennes tribus . Dans l'hypothèse où ces premières communautés étaient aussi un fait de nature, ce qu'Aristote avance, la Cité, étant une communauté formée de plusieurs de ces premières organisations sociales, est donc indéniablement un «  fait de nature ». Aristote est persuadé que la nature ne fait rien en vain, que la nature est la finalité d'une chose. La ligne 5 étaye la démonstration d'Aristote «  la cité est la fin de celles-ci (premières communautés), et la nature d'une chose est sa fin », qui affirme ici que la naissance et l'existence des cités ne peut être qu'un phénomène naturel. Si la cité est la finalité de toutes les premières communautés, si elle est la version la plus aboutie pour l'Homme de la vie en communauté et que la «  nature d'une chose est sa fin » ( ligne 5), alors, la cité est la nature  ( des premières organisations sociales) car elle est la fin, la finalité, l'aboutissement des premières organisation sociales. Ce syllogisme montre que si la cité est la nature, elle ne peut donc pas ne pas être naturelle. Le philosophe ligne 7, précise sa définition de la «  nature d'une chose », évoquant  qu'elle est«  chaque chose ayant atteint son parfait développement ». La Cité est donc irréfutablement naturelle, elle est le parfait développement des premières communautés,  et étant le «  parfait développement d'une chose ».La cité est même pour Aristote le «  le meilleur bien » ( ligne 9) car pour lui c'est ce qu'est «  la fin d'une chose » ( ligne 9), elle a atteint la «  pleine suffisance » étant à la fois « une finalité et un bien par excellence » ( ligne 9).

       Pour Aristote la cité est naturelle car elle est le complet développement des premières communautés, étant ainsi la nature de ces premières organisations sociales. Les premières communautés étant naturelles, Aristote l'explique dans le chapitre 2 de La Politique, évoquant que le village est par «  sa forme la plus naturelle, une extension de la famille » , répondant à nos besoins les plus primitifs. La cité englobant les premières communautés elle ne peut être que naturelle. Aristote répond aux philosophes avançant que la cité n'est pas naturelle, car les lois, les valeurs qui la composent ne sont que des conventions humaines, qu'ils se trompent car elle est la continuité des premières sociétés répondant à nos besoins primitifs, domestiques... Le philosophe évoque aussi l'image d'une cité se suffisant à elle même, rendant l'Homme heureux, car notre espèce dans l’anthropologie aristotélicienne ne se suffit pas à lui même, il lui faut vivre en communauté pour exister. La cité est donc pour Aristote une phénomène naturel, permettant aux hommes de vivre heureux.  Pour Aristote l'Homme tend donc à vivre naturellement en cité, parce que c'est pour lui l’accomplissement de sa nature, Aristote affirme dans Éthique à Nicomaque «  que personne ne choisirait de posséder tous les biens de ce monde pour en vivre seul, car l'Homme est un être politique et naturellement fait pour vivre en société. ».

   Ce qui s'apparente à un axiome pour Aristote, la cité est naturelle et l'homme est un animal politique, nous amène à réfléchir sur la notion d' Homme en tant qu'animal politique que nous évoquerons maintenant.

Dans ce troisième paragraphe Aristote s'attache à démontrer que l'Homme est un animal politique.  Après avoir montré que la cité est un fait de nature, le philosophe explique ligne 11  «  ces considérations montrent que l'Homme est un animal politique ». L'Homme est naturellement un animal politique car il vit dans la cité qui est un fait de nature. Aristote donne comme définition essentielle de l'Homme qu' en plus d'être un animal « rationnel », il est un animal «  politique ». Il affirme, ici, que la nature ou la perfection de l'Homme consiste à vivre avec ses semblables, l'être isolé étant soit un dieu, soit un être dégradé, puni, exclu. La politique,surtout à travers le langage, est obligatoire au fonctionnement d'une cité, servant le bien-vivre, la liberté, le citoyen vivant dans une cité politique est donc un animal politique. Cette idée avancée par Aristote que le fait d'être un Homme politique est en soit naturel est contestée par d'autres philosophes. Hobbes affirme par exemple que l'Homme ne naît pas homme politique, qu'il le devient, la politique est artificielle pour lui et doit être imposé aux hommes pour assurer leur propre survie mais ce n'est pas un fait naturel. Lorsque Érasme affirme bien plus tard, au quinzième siècle, qu'on ne « naît pas Homme, on le devient », il s'oppose aussi à l'idée aristotélicienne d'un héritage politique et libertaire naturel.

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