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Commentaire Aristote

Commentaire de texte : Commentaire Aristote. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  14 Février 2018  •  Commentaire de texte  •  2 865 Mots (12 Pages)  •  6 711 Vues

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Commentaire

Aristote grand philosophe grec de l’Antiquité s’est longtemps interroger sur la question de la vie bonne et celle du bonheur. Dans son œuvre, Ethique à Nicomaque, il cherche à y répondre et va s’intéresser pour cela au rôle de l’amitié dans la quête de ce dernier. Il réfléchit, dans son livre VII, à savoir si les individus méchants, qui recherchent la compagnie d’autrui pour oublier leurs mauvais actes, peuvent être heureux et si pour cela ils peuvent avoir des amis. Or ils semblent n’éprouver aucun sentiment, aucune compassion et d’amour envers eux-mêmes. Ils ne sont pas heureux car être heureux c’est être en accord avec soi-même or, ces individus ne s’aiment pas et sont donc en désaccord avec eux-mêmes. De plus, l’amitié est un pré-requis indispensable, selon Aristote, pour être heureux et occupe même un grande place dans la vie d’un homme bon. Cependant les méchants ne semblent pas être capables d’avoir une relation saine avec une autre personne. En effet, pour Aristote, seul celui est bon peut s’aimer lui-même. Et seul celui qui peut s’aimer lui-même peut aimer les autres. Autrement dit il n’y a pas d’amitié possible pour l’homme méchant. Les méchants sont donc condamnés à être malheureux.

Aristote va d’abord montrer que les méchants ont besoin de la compagnie d’autrui dans leur quête du bonheur mais que ces hommes vils, semblent dans l’incapacité de s’aimer eux-mêmes et d’aimer l’autre car ils sont tiraillés intérieurement entre différents sentiments contradictoires. Les méchants sont donc des êtres instables, miséreux et sont donc des êtres malheureux.

        Les méchants, comme les qualifie Aristote sont des personnes qui font le mal par opposition aux gentils. Ils produisent des désaccords avec le monde et avant tout avec eux-mêmes car ils ne sont pas heureux et donc pas en accord avec eux-mêmes. On parle de mal souverain car le bien souverain consiste au bonheur, ce qu’ils semblent jamais n’atteindre du fait de leur définition.  Les méchants semblent rechercher «  la société d’autres personnes », de la compagnie, du lien avec des gens partageant plus ou moins des idées, un but et une finalité commune. Ils désirent ainsi trouver un accord potentiel avec ces personnes, peut-être avec des individus comme « eux » car pour Aristote, il y a amitié lorsqu’il y a communauté. Et cette communauté comporte des gens ayant des intérêts, des pensées ou réflexions communes, or seuls des méchants peuvent partager ces idéaux avec d’autres méchants. C’est donc une mise en commun entre deux individus qui cherchent chacun à apporter à l’autre. De plus, ils ne veulent pas s’occuper temporairement mais définitivement, en effet, Aristote parle de passer « leurs journées », ce n’est pas seulement un besoin furtif mais de longue durée. L’auteur, vient également souligner que les méchants n’apprécient pas la solitude et recherchent donc une présence. Ils ont besoin d’autrui, d’amitié dans leur quête du bonheur qui est bien sûr illusoire car l’amitié s’entretient comme toutes les relations sociales et pour Aristote, elle suppose une réciprocité : chacun des amis doit participer pour que l’amitié reste vivante. Elle est donc une pratique et se cultive. Aristote nous explique donc que le méchant ne peut pas être heureux mais cherchent cependant à se divertir et à entretenir des relations « normales » alors qu’il en est incapable avec lui-même. On peut se demander alors, pourquoi recherchent-ils absolument cette compagnie ?

La conjonction de coordination « mais » vient nous mettre en garde contre une mauvaise interprétation, en effet il ne faut pas croire que les méchants sont des gens « normaux » et qu’ils recherchent une présence pour de bonnes raisons. C’est ce qu’Aristote va éclaircir avec le verbe  « passeront » qui s’appuie sur des faits réels dont il a fait l’expérience sensible. « Ils se fuient eux-mêmes » nous montre que les méchants recherchent systématiquement la compagnie car ils ne supportent pas de se retrouver face avec eux-mêmes, ne se supportent pas eux-mêmes. Ils cherchent une échappatoire à leur propre existence, à leur propre personnalité car ils se connaissent et savent que « seuls avec eux-mêmes » ils seront tenter de répéter leurs mauvais actes passés. En s’occupant dans de multiples activités, ils font diversion cela « leur permet d’oublier ». Ils se voilent la face de ce qu’ils connaissent d’eux-mêmes d’après leurs actes antérieurs, de ce qu’ils les hantent. Par la présence de personnes, ils fuient la connaissance qu’ils ont d’eux-mêmes. Ils éprouvent des regrets et des remords cependant on ne comprend plus Aristote car il affirme que les méchants ont des regrets et que ce qu’ils ont fait les accable, les met au plus bas, mais qu’à tout moment, ils peuvent recommencer et que pire, ils le prévoient car ils savent qu’ils ne pourront pas se contrôler. Ils possèdent comme une « force » intérieur qui les pousse à faire du mal. Aristote en vient donc à penser qu’ils sont méchants par nature par opposition à Socrate qui lui affirmait que « Nul n’est méchant par nature, c'est-à-dire en connaissance de cause », puisque l’homme recherche le souverain bien soit le bonheur. De plus, le méchant n’aime pas être méchant, il souffre et en est malheureux. Pour Aristote, ils utilisent les gens comme des pansements, pour s’empêcher de mal agir et fuir leur mauvaise conscience et ne sont donc pas digne d’avoir des amis car un ami est une personne à part entière qui n’existe pas au seul titre d’être un réconfort pour eux. Il faut donc être vertueux pour construire une amitié et les méchants ne sont pas sincères. Et c’est sur le malheur éprouver par les méchants qu’Aristote va continuer sa thèse.

Dans la deuxième partie du texte, Aristote  va venir expliquer en quoi les méchants ne s’aiment et va en donner la raison pour enfin approfondir pourquoi  ils sont chargé de regrets.

Les méchants ne s’aiment pas, ils n’ont « aucun sentiment d’affection pour eux-mêmes » car ce qu’ils sont ne peut pas être aimé. En effet, notre nature humaine nous recommande de rechercher le bonheur, le souverain bien, ils nous aient donc contradictoire et impossible d’aimer la méchanceté.

Ils ne sont pas « aimable » et ne possèdent aucunes vertus, il n’y a rien chez eux qui est possible d’aimer ou d’apprécier, ils ne sont que méchanceté. Ils ont commis des actes vils et malsains dans le passé qu’il est impossible d’oublier ou de pardonner. Le méchant ne peut donc pas s’aimer lui-même car il est en opposition avec ce que sa nature lui recommande de chercher. « Par suite », Aristote va avancer ses arguments, et insister sur les faits que ces hommes se sentent « étrangers » à leur propre existence. Ils sont « étrangers » à leurs joies et à leurs peines, ils ne ressentent aucunes émotions, ni bonheur ni malheur. Ils sont comme « anesthésier », ils n’ont plus de sensations, ils sont en quelque sorte déshumaniser ; l’humanité d’un homme se trouvant dans sa capacité à éprouver des émotions face aux difficultés et choix de la vie. Aristote nous donne l’impression que leur corps et âme sont divisés et qu’ils leur sont impossible de ressentir quelque chose, comme si ces deux parties n’appartenaient pas à la même personne. Les hommes méchants n’ont donc aucune considération pour eux-mêmes et sont donc malheureux car ils sont conscients qu’il est étranger à sa nature humaine.

 Aristote va expliquer par la conjonction de coordination « car », la cause de leur mal être et de leur malheur. En effet leur âme, c'est-à-dire ce qui leur permet de se mettre en mouvement, est déchirée en différentes factions. En effet, l’âme est composée de différentes parties, l’âme nutritive qui consiste à satisfaire nos besoins, l’âme sensitive qui correspond aux plaisirs et déplaisirs et pour finir l’âme intellective (propre à l’homme) qui lui permet de comprendre le bien et le mal. Or un  groupe factieux est un groupe allant contre la société, qui cherche à renverser le pouvoir établi. Si le méchant est tel qu’il est c’est parce que sont âme est divisé en factions, et donc qu’il ne peut pas être en accord avec lui-même car ces  parties le tire réciproquement dans des directions différentes. L’homme est par définition « le vivant doué de raison », il éprouve donc des désirs qui peuvent s’avérer parfois contradictoires comme pour le méchant mais c’est grâce à sa raison justement qu’il est capable de les ordonner et des les hiérarchiser. Cependant, le méchant est malheureux car il n’arrive pas à maitriser ses désirs.  En effet « une des parties »  le fait souffrir car il est conscient de son comportement dénaturé et de sa conduite immorale, ils voudraient être capables de contrôler ses désirs mais il en est incapable. Et d’un autre côté, il se réjouit car il a réussi à se contrôler et à agir comme un être humain « gentil » au moins une fois. C’est une situation qui rend le bonheur impossible car le méchant est en constant désaccord avec lui-même, il est « pour ainsi dire en pièce » car leur âme les empêchent de construire une vie stable, elle les détruit intérieurement, les met au plus bas et les torture. Ils ont beau cherché à dépasser cela, ils en sont incapables. Elle est la source de leurs souffrances.

Mais très vite, l’âme souffre de ce qui l’a diverti, et aurait voulu que ses plaisirs n’aient jamais eu pour elle d’agrément. En effet, le méchant éprouve très vite des regrets, suite à ces actes malsains et regrette d’avoir pris du plaisir à les réaliser. Il est affligé d’avoir eu si peu de force de conviction et d’avoir succombé à ces désirs mauvais qu’il n’a pas réussi à contrôler et à faire disparaître. C’est ainsi une marque de faiblesse de caractère. De plus, il souffre également d’avoir pris du plaisir et d’avoir joui et aurait aimé que cela ne soit pas agréable pour lui car en étant plaisant, il sait qu’il sera pousser de recommencer malgré les regrets qu’il éprouve. Son plaisir ressenti sur le moment semble être si important qu’il en oublie les regrets. Il est lui-même en contradiction avec ses émotions mais il en est malgré tout conscient et c’est pour cela qu’il est malheureux. Il est conscient de ce qui est bien et de ce qui est mal, et il sait que ces actes ne sont pas bien. Voila là toute la cause du malheur de ces individus. C’est pour cela que « les hommes vicieux sont chargés de regret ». Le vice par opposition à vertu est ce qui contient un défaut et notamment ici la méchanceté. Les méchants sont des hommes vicieux et ressentent du plaisir à accomplir des actes mauvais du fait de leur vice qu’ils possèdent en eux. Mais, ils éprouvent des regrets, ils en sont mêmes chargés car ce n’est pas ce qu’ils veulent, ce n’est pas ce que leur nature leur recommande de chercher. Les méchants ne semblent pourtant pas pouvoir y échapper, cela étant du peut-être non pas parce qu’ils sont « méchants par nature » comme disait Aristote mais seulement parce qu’ils n’ont pas reçu une éducation suffisante ou qu’ils n’ont pas la force de caractère suffisante pour contrôler et ordonner leur vie de désirs.

Dans la troisième partie d’Ethique à Nicomaque, Aristote va nous montrer que le méchant porte en lui seul, toute la misère et le malheur qu’un individu peut contenir.

Premièrement, Aristote change de mot et utilise le mot pervers pour qualifier les personnes faisant du mal, ce mot possède un sens un peu divergent du premier. Le pervers étant celui dont une partie de l’âme est dépravé, c'est-à-dire éprouve du plaisir à faire le mal. Il se rend compte « qu’il n’a en lui rien qui soit aimable », il le sait car il est tout simplement un être mauvais ne pouvant pas être aimé et ne pouvant pas aimer.  L’homme pervers aime donc faire du mal aux gens et en éprouve du plaisir contrairement au méchant qui lui ne ressent aucun plaisir à blesser autrui. C’est là, la grande différence qu’il faut voir. L’homme méchant souffre car il n’est pas en harmonie avec lui-même, il est déchiré par ses passions, par ses désirs contradictoires qui le conduisent à agir d’une façon, puis à regretter ce qu’il a fait en comprenant qu’il s’est dégradé en agissant ainsi. L’homme méchant éprouve des regrets, il ne s’aime pas lui-même et ne ressent aucun sentiment positif envers lui-même car il sait que ce qu’il fait est en contradiction avec sa nature qui le recommande de rechercher le bonheur et d’être en accord avec lui-même soit avec ses désirs, ses actes, ses envies. Les méchants sont donc sans trêve la proie du regret et possède malgré ce que l’on peut penser « une morale » puisqu’ils sont conscients de la méchanceté de leurs actes et n’en éprouvent aucun plaisir.

Le méchant doit acquérir des vertus pour se débarrasser de sa perversité. En effet, Aristote indique que l’état d’esprit évoqué plus haut est le comble de la misère morale puisqu’il est en complète contradiction avec la nature de l’homme qui est pour Aristote, le vivant doué de raison. Il émet bien une supposition avec le mot « si » lorsqu’il évoque le monde cruel dans lequel nous vivrions si tout le monde pensait et agissait comme ces individus. En effet, les pervers ne semblent pas avoir d’éthique et aiment tout ce qui peut nuire à autrui or en tant qu’être humain nous recherchons le bonheur c'est-à-dire à être en accord avec nous même et cela est possible qu’on ayant une vie raisonnable. Vivre raisonnablement signifie être vertueux. Pour cela, nous devons fuir la perversité et essayer d’être d’honnêtes gens, car c’est la perversité qui pousse les pervers à mal agir et qui corrompt l’être humain. Pour cela nous devons être honnêtes c'est-à-dire acquérir une vertu très importante qui n’est pas naturelle mais qui s’apprend, se cultive. Etre méchant, est pour Aristote un malheur et un état qu’il considère comme un des plus misérables de la condition humaine et comme le « comble de la misère morale ». Aristote nous encourage donc à bien agir, et à s’aimer soi-même. Pour lui, le fait de s’aimer soi-même ne relève pas de l’égoïsme mais d’une sainte relation à soi-même fondée sur des donnés objectives car seul le vertueux peut s’aimer lui-même ayant de bonnes raisons de le faire. Il pense l’homme d’assez lucide pour savoir au fond de lui, ce qu’il vaut vraiment.

S’aimer soi-même semble donc être la clé du bonheur pour Aristote, car nous serions en accord avec nous-mêmes et avec nos désirs. Mais pour cela, Aristote précise qu’il faut respecter certains critères : il faut être honnête et vertueux ce qui ne semble ne pas être le cas des méchants. Et c’est seulement en devenant de bons hommes que nous pourrons apprendre à nous aimer, à être fier de nous et à nous estimer. Nous possèderions un côté aimable car nous aurions, sans forcément, été l’homme le plus bon du monde, du moins essayer d’emprunter le bon chemin et de devenir une personne respectable. Nous nous comporterions avant tout comme un ami envers nous-mêmes car nous serions en harmonie avec notre âme et notre conscience. Nous pourrions par la suite seulement, devenir pour quelqu’un d’autre un ami. Il nous dresse ainsi le portrait de l’homme équilibré et l’exemple que devrait suivre le méchant pour sortir de sa misère morale. En effet, au lieu de se fuir en se voilant la face, il devrait faire face à ses défauts et essayer de les contrôler grâce à un apprentissage ou à l’éducation. Car en ne changeant pas, l’homme méchant s’enferme dans un cercle vicieux du malheur car il ne sera jamais en accord avec lui-même. En effet, il est conscient que ces actes sont mauvais et donc ne trouvera jamais le bonheur. Or le bonheur est la finalité de notre condition humaine, celui qui donne un sens à notre vie et qui nous donne l’envie chaque jour de vivre. Ces êtres sont tourmentés par leur propre être, et semblent donc condamnés à être malheureux.

        Pour Aristote, être heureux signifie être en accord avec soi-même. Or, les hommes méchants semblent en désaccord avec eux-mêmes mais cherchent cependant dans un premier temps à être heureux en recherchant la compagnie d’autrui. Mais, c’est tentative n’est pas concluante car même si en présence de personnes ils oublient temporairement leurs actes passés, ils reviennent à la seconde où ils sont seuls. En effet, les hommes méchants sont conscient de leur méchanceté et en souffre, car elle est en opposition avec ce que leur nature leur recommande de chercher : c'est-à-dire le bonheur. Ils éprouvent des regrets, c’est ce qui fait d’eux, le comble de la misère morale. Aristote affirme donc qu’ils sont condamnés à être malheureux car ils ne peuvent pas aspirer au bonheur, du fait de leur désaccord constant avec eux-mêmes. Ils éprouvent des désirs qui se contredisent et qui sont en contradiction avec leur nature humaine. L’homme méchant ne peut donc pas être heureux.

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