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Commentaire littéraire "Le chant des partisans"

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Par   •  30 Octobre 2023  •  Commentaire de texte  •  1 720 Mots (7 Pages)  •  127 Vues

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Le chant des partisans

Ami, entends-tu le vol noir des corbeaux sur nos plaines ?
Ami, entends-tu les cris sourds du pays qu'on enchaîne ?
Ohé, partisans, ouvriers et paysans, c'est l'alarme !
Ce soir l'ennemi connaîtra le prix du sang et les larmes...

Montez de la mine, descendez des collines, camarades
Sortez de la paille les fusils, la mitraille, les grenades...
Ohé, les tueurs à la balle et au couteau, tuez vite !
Ohé, saboteur, attention à ton fardeau, dynamite !

C'est nous qui brisons les barreaux des prisons pour nos frères
La haine à nos trousses et la faim qui nous pousse, la misère...
Il y a des pays où les gens au creux des lits font des rêves
Ici, nous, vois-tu, nous on marche et nous on tue, nous on crève…

Ici chacun sait ce qu'il veut, ce qu'il fait quand il passe...
Ami, si tu tombes un ami sort de l'ombre à ta place.
Demain du sang noir séchera au grand soleil sur les routes.
Sifflez, compagnons, dans la nuit la Liberté nous écoute…

Ami, entends-tu ces cris sourds du pays qu’on enchaîne ?
Ami, entends-tu le vol noir des corbeaux sur nos plaines ?
Oh oh oh oh oh oh oh oh oh oh oh oh oh oh oh oh... 

Commentaire de texte / Le chant des partisans / STAV1

        Le chant des partisans (aussi nommé chant de la libération) est une œuvre composée pendant la Seconde Guerre Mondiale (1943) par Joseph KESSEL et Maurice DRUON, sur une musique d’Anna MARLY. Ce chant deviendra rapidement l’hymne de la Résistance Française (elle est surnommée La Marseillaise de la Résistance). C’est à la même époque que la Résistance Française Intérieure est unifiée par Jean Moulin.

        Ce chant, parachuté par les aviateurs britanniques et diffusé clandestinement (par le bouche-à-oreille ou « sous le manteau »), chanté ou sifflé par les résistants, dans les maquis, dans les prisons, ou même par des condamnées à mort au moment de leur exécution, s’étendra à l’Europe entière. Il sera diffusé comme générique de l’émission « Honneur et Patrie » sur la BBC, la radio libre de Londres, chanté par Germaine Sablon.

Anna MARLY (1917 - 2006): chanteuse et guitariste d’origine russe, réfugiée à Londres.

Joseph KESSEL (1898 – 1979) : journaliste et romancier français, connu à l’époque pour ses romans « Belle de jour » et « Fortune Carré ». Élu à l’Académie française en 1962.

Maurice DRUON (1918 – 2009) : écrivain et homme politique français. Neveu de Joseph KESSEL. Il sera connu pour ses œuvres : Les Grandes Familles, et Les Rois Maudits. Il deviendra ministre de la Culture de 1973 à 1974 et sera élu à l’Académie Française en 1966.

        Le manuscrit original – rédigé à l’encre bleue sur trois feuillets de cahier d’écolier – est classé Monument historique depuis 2006. Ce chant est donc un élément du patrimoine français.

        De fait, il est régulièrement repris, par divers artistes et à diverses occasions : par Léo Férré, Yves Montand, Zebda (dont les paroles sont légèrement modifiées pour en faire une chanson de lutte sociale) ou Camélia Jordana (lors d’une soirée commémoratives des éventements du 13 Novembre 2015) qui impliquerait que le devoir de résister reste intemporel.

I / Un chant dénonciateur engagé

Composé de 4 strophes de 4 vers (quatrains), avec des rimes suivies/plates, la mélodie répétitive et plutôt lente se retient facilement et rappelle une marche militaire.

Dès le début, l’œuvre nous plonge dans le contexte historique du moment : l’occupation de la France pour les forces allemandes du IIIème Reich.

Ainsi, les métaphores « pays qu’on enchaîne » et « nos plaines » représentent la France occupée, les résistants en prison et même fusillés… L’utilisation du pronom possessif « nos » relève un point de vue important : la France appartient aux résistants, c’est leur terre, et leurs actes contre l’occupant Allemand deviennent alors légitimes.

L’ennemi d’ailleurs n’est jamais directement mentionné : il s’agit de l’Allemagne, l’occupant, et éventuellement, le gouvernement de Vichy (= Pétain) et les collaborateurs (= « collabos »).

La métaphore « le vol noir des corbeaux » renvoi aux bombardiers (vol noir) allemands (corbeaux). Le noir étant également la couleur symbolique de la peur, du désespoir, voire du mal (couleur que l’on retrouve à la fin : « le sang noir séchera », vers 15)

Cette chanson s’inscrit ainsi dans la mouvance de la « poésie engagée » : « Liberté » de Paul Eluard, « Oradour » de Jean Tardieu, « Ce cœur qui haïssait la guerre » de Robert Desnos, etc...

Aussi, elle dénonce l’état dans lequel est la France et sont les français, ils souffrent : « enchaîne », « prison », « faim », « misère », « on crève »...

II / Un appel à la lutte armée

La chanson des partisans est très clairement un appel au soulèvement, plusieurs éléments dans le texte confirment cette volonté :

- L’anaphore « Ami, entends-tu » située au début de la chanson est un appel direct à l’auditeur, qui souligne la proximité entre les résistants, même dans l’anonymat (par l’utilisation très fréquente de pseudonymes dans la résistance) les résistants sont liés par un pacte d’amitié.

- La proposition « C’est l’alarme (vers 3) » continu cet appel ! Étymologiquement, le mot remonte au XIVème siècle « A l’arme ! » Il signifiait que l’ennemi approchait, et qu’il fallait au plus vite se munir de son arme, de son équipement.

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