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Histoire du travail

Fiche de lecture : Histoire du travail. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  21 Juillet 2016  •  Fiche de lecture  •  2 196 Mots (9 Pages)  •  908 Vues

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Alain DEWERPE «  HISTOIRE DU TRAVAIL »

INTRODUCTION.

Le travail occupe une place centrale dans nos sociétés contemporaines. C’est l’un des éléments essentiels de l’économie moderne. C’est une source de revenu et une voie nécessaire pour l’insertion sociale. Le travail est omniprésent dans les débats politiques. Il structure par ailleurs nos catégories socio-professionnelles. En résumé, le travail est une activité humaine ayant une valeur sociale très forte.

Malgré cette dimension universelle, l’avenir du travail est souvent remis en cause, car il ne paraît plus répondre aux attentes de nombre de salariés. Ces derniers déclarent en effet ne plus croire dans l’entreprise comme lieu d’épanouissement personnel ou moteur du progrès social[1]. Dans l’entreprise, la crise du sens prend de l’ampleur, car « le profit est devenu une fin en soi et le travail un moyen permettant de le maximiser »[2]. Cette crise touche à la fois les liens hiérarchiques, les modèles de management et les rapports de l’individu au travail. Face à cette situation, certains auteurs soulignent qu’une révolution du travail est désormais indispensable[3]. Or, pour transformer le travail, il est nécessaire de comprendre ses dimensions essentielles. Le retour à la source, c’est-à-dire à l’histoire du travail, apparaît dès lors incontournable.

M. Alain DEWERPE nous offre une parfaite occasion pour se projeter dans le passé. Directeur d’études à l’Ecole des hautes études en sciences sociales (EHESS), M. A. DEWERPE est un historien reconnu du monde industriel et des mouvements sociaux et politiques en Europe. Ses thèmes de prédilection ont aussi concerné  l’histoire de la classe ouvrière et le monde de renseignement[4]. En 2006, avec « Charonne, 8 février 1962 », il signe une œuvre magistrale, fruit d’un rigoureux travail d’historien. Dans « Histoire du travail », il  revient sur de nombreuses organisations du travail que les sociétés ont su fabriquer dans le temps.

RESUME.

  1. Les cadres durables associés au travail: les outils sociaux, matériels et mentaux.

L’histoire du travail est étroitement liée à celle de la société et des outils de production. Elle est aussi le reflet des modes de pensées, des normes juridiques et des valeurs morales, qui se sont succédé au fil du temps.

Dans les sociétés primitives, le travail concerne les activités de chasse, de pêche et de cueillette. Il est gratuit et repose sur des rapports de collaboration, d’échange et de partage entre les hommes. Il est associé à un groupe domestique, défini comme un « ensemble d’individus accomplissant en commun et quotidiennement les tâches de production nécessaires à leur survie et consommant ensemble le produit de leur travail »[5].  

Dans les sociétés préindustrielles, le travail connait plusieurs divisions. Il est d’abord sexué, en lien avec la domination masculine. Il se spécialise ensuite par territoire : dans les villages, l’on cultive des grains tandis que les activités commerciales prospèrent en ville. Les flux migratoires organisés de la périphérie vers le centre participent aussi à la division du travail. Quant à la distinction d’âge, celle-ci n’existe pas : la seule coupure est celle qui sépare les inaptes au travail des valides.

La révolution néolithique, appelée aussi « révolution agricole » marque le passage de la prédation à la production. Elle donne naissance aux paysans et éleveurs, à l’artisanat. Elle reconfigure les relations du travail en instaurant de nouvelles formes de subordination. Ces nouvelles relations, basées sur le pouvoir et l’autorité, ont pour contrepartie des luttes sociales. Toutefois, celles-ci ne constituent nullement des mouvements collectifs prémédités mais témoignent d’une résistance ponctuelle exprimée au jour le jour.

Le progrès technique est quasi inexistant pendant cette période, à l’exception de quelques découvertes réalisées au Moyen Age. Le respect des règles du groupe et de la coutume joue un rôle essentiel dans les relations de travail de cette époque.  Mais très souvent ce travail est méprisé, surtout lorsqu’il est manuel.

  1. Travail et marché dans les sociétés préindustrielles

De méprisé, le travail devient progressivement une valeur universelle et source de richesse. A la fin de l’époque préindustrielle, il représente même une « occupation journalière à laquelle l’homme est condamné par son besoin, et à laquelle il doit en même temps sa santé, sa subsistance, sa sérénité, son bon sens et sa vertu peut-être »[6].

La propagation des logiques du marché est à l’origine de ce bouleversement majeur. Le monde rural connaît l’apparition du capitalisme agraire avec la transformation des paysans en entrepreneurs de la culture et le développement des techniques de travail novatrices. Une importante main d’œuvre rurale est par ailleurs mobilisée pour une production des biens industriels de masse, dans le cadre de la proto-industrialisation. En ville, le métier du marchand évolue de manière notable. Il exige désormais la maitrise totale des produits, des prix et des instruments de paiement.

Au 15ème siècle, la production est assurée dans un atelier artisanal, qui regroupe des compagnons et apprentis dirigés par un maître. Progressivement, un autre modèle de production - la manufacture - fait travailler un grand nombre d’ouvriers dans un même lieu. Ce modèle met en place la parcellisation des tâches et la discipline contraignante. En parallèle, des groupements professionnels puissants - les « corps » - s’installent en ville. Dotés d’une personnalité juridique, ces entités disposent d’un pouvoir disciplinaire leur permettant de surveiller les conditions de travail des artisans et d’imposer les règles nécessaires pour gérer la production.

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