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Histoire des institutions publiques du 13e siècle à la convention nationale

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Par   •  30 Octobre 2016  •  Cours  •  24 565 Mots (99 Pages)  •  1 040 Vues

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Histoire des institutions publiques du 13e siècle à la convention nationale

Introduction générale : Ce cours d’histoire permet de comprendre comment la souveraineté de l’Etat s’est lentement consolidée autour des institutions de la monarchie. Cette dernière est la monarchie capétienne et sera la plus vieille d’Europe car elle  commence en 987 et fini le 10 aout 1792 par la prise du Château des Tuileries par les volontaires républicains. Les origines de cette monarchie capétienne plonge donc dans un temps immémorial et aussi dans un arsenal mythologique qui lui confère une forte charge charismatique. En effet, cette Monarchie capétienne s’identifie à travers de grands événements : le baptême de Clovis, l’empereur Charlemagne, la cérémonie du sacre, la sainte ampoule (huile que l’on dispose sur le corps pour sacrer les rois) toujours régénérée et miraculeusement transportée par une colombe (qui fait l’intermédiaire entre l’évêque et Dieu), le miracle capétien (succession interrompue d’héritiers directs mâles entre 987 et 1316 car les rois ont toujours un fils qui leur succède). Les rois de France détiennent aussi des pouvoirs guérisseurs miraculeux : ils sont dit « thaumaturges » c'est-à-dire que ces rois de France ont le don divin de soigner les écrouelles. Cette royauté capétienne tire sa légitimité, son modèle dans sa conformité à la religion chrétienne et le fait que le pouvoir du roi provienne de Dieu confère au roi une puissance supérieure : le roi est donc une autorité intermédiaire entre Dieu et son peuple et par le roi, du fait du sacre, passe l’inspiration et la protection divine. Le roi est donc le trait d’union entre Dieu et son peuple. Cette fonction royale est un office : le roi a plus de devoirs que de droits. Il a le devoir d’assurer le Salut de son peuple, d’assurer les secours divins, d’assurer la justice et la protection au plus faible et à l’Eglise.

L’objet de ce cours sera donc d’étudier la formation, sous bassement idéologiques des institutions monarchiques qui ont la particularité de s’incarner dans un homme et dans une famille. Cette famille royale, dynastie à bien des égards est semblable à toutes les familles : elle est fondée sur le mariage et sur la filiation légitime. Mais dans le même temps, cette famille est donnée au public et cette famille capétienne a la lourde tache de conserver le pouvoir, les institutions et de les transmettre de manière dynastique de sorte que la famille royale appartient à l’Etat et qu’en sens inverse, l’Etat est parfois conçu comme une grande famille et le roi comme le père de la nation. En effet, lors du sacre du roi l’évêque de Reims lui remet des insignes et un anneau qui symbolise le mariage mystique entre le roi et le peuple. Au cours des siècles, l’idée que le roi épouse le peuple est de plus en plus affirmée jusqu’à affirmé qu’il est le père de la nation : Louis 12 est le premier à avoir ce titre. Cette autorité paternelle va donner naissance à une conception organique du royaume qui va au cours des siècles se rationnalisée et s’institutionnalisée. La première rupture importante dans cette longue histoire de plus de 8 siècles de la dynastie capétienne est marquée par le règne de Philippe II (ou Philippe Auguste) (1180 – 1223) surnommé suprême d’Auguste car il a agrandi le territoire. Sous son règne, la monarchie capétienne parvient à s’affirmer autant à l’extérieur du royaume par des victoires militaires contre les puissances concurrentes comme le roi d’Angleterre ennemi juré du roi de France et l’Empereur du saint empire romain-germanique qu’à l’intérieur des frontières du royaume car Philippe Auguste va initier le mouvement de maitrise royale de la féodalité et ainsi initier la lente construction d’une unité territoriale. Jusqu’au 15e siècle, les institutions monarchiques sont en constant progrès et se bâtissent par l’effet d’un fonctionnement coutumier mais au cours de cette période la monarchie est confrontée à d’importantes épreuves : la guerre de cent ans qui commence en 1328 et aussi la Guerre civile entre deux branches de la famille royale qui sont les Armagnacs et les Bourguignons. Mais de ces épreuves la monarchie s’en sort renforcée de sorte qu’à la fin du 15e siècle, à partir du règne de Louis 11 l’Etat moderne est né. Les trois siècles qui suivent malgré des épreuves terribles tels que les guerres de religion entre catholiques et protestants vont voir s’épanouir la maturité d’un Etat monarchique bâtit sur une organisation administrative et centralisée. Ces institutions monarchiques vont toutefois déclinées rapidement au 18e siècle par le progrès de la philosophie des lumières et les principes de l’absolutisme monarchique ne résisteront pas aux aspirations de la liberté et de l’émancipation individuelle. La Révolution de 1789 va alors opérer un transfert de souveraineté allant du roi de droit divin à un peuple laïcisé et autonome. Pour autant cette révolution qui va emporter l’Etat monarchique ne va pas détruire l’Etat.

Pour conclure, ce cours va donc avoir pour ambition d’étudier les données qui sous tendent la genèse de l’Etat et de son droit qui explique l’ordonnancement des structures, ses éléments constitutifs, les fonctionnements de son gouvernement. Nous verrons ainsi comment s’écrit une histoire de la souveraineté du pouvoir de l’Etat confié au roi de France qui décide de tout en dernier ressort. Nous chercherons enfin à évoquer l’esprit des institutions monarchiques et la prise de conscience de ce qui caractérise le pouvoir d’Etat.

Première partie : Les fondations de la modernité monarchique (fin du 12e siècle – 16e siècle) (nous verrons comment le pouvoir du roi va s’organiser)

Chapitre 1 : l’affermissement de l’institution royale

Le règne de Philippe Auguste va correspondre à un important renforcement territorial et aussi à l’affirmation de la suprématie féodale du roi. Cette manière de maitriser « le système politique et institutionnel » va être poursuivit par son petit fils Louis 9 (1226 – 1270) et ce progrès de l’affermissement de l’institution royale continuera jusqu’au règne de Louis 11 (1461 – 1483). Cette suprématie féodale va transformer le royaume en effet, longtemps dominé par le pluralisme et la concurrence à outrance des pouvoirs des seigneurs et des villes, ce royaume va évoluer vers un ensemble solide et unitaire placé sous l’autorité d’un monarque dont la puissance ne cesse de s’imposer. Mais ce progrès n’est pas linéaire et au cours de cette période, les crises sont nombreuses, profondes et l’instabilité demeure pendant longtemps une réalité avec laquelle les rois de France doivent composer.

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