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Dissertation démocratie directe ou représentative

Dissertation : Dissertation démocratie directe ou représentative. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  6 Octobre 2015  •  Dissertation  •  3 057 Mots (13 Pages)  •  10 915 Vues

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Une démocratie doit-elle être directe ou représentative ?

Originaire du grec ancien, le mot démocratie provient de la contraction de demos qui signifie le peuple & de kratos qui veut dire le pouvoir. Selon la formule classique mais peu claire de Lincoln « la démocratie est le gouvernement du peuple, par le peuple, pour le peuple ». Il s’agit en conséquence d’un régime politique dans lequel la souveraineté et le pouvoir appartiennent au peuple qui l’exerce lui-même. Dès lors, la quintessence même de la souveraineté populaire se traduirait par un idéal de démocratie directe, sans avoir recours à l’intermédiaire d’un organe représentatif. En effet, cette ingérence d’un tiers ou d’une quelconque représentativité qui déciderait et agirait au nom du peuple ou de la nation, caractérise une deuxième forme de démocratie, indirecte ou représentative. Ce système étant néanmoins critiqué car il altérerait le pouvoir du peuple. Ce dilemme quant au choix de la souveraineté populaire ou nationale, suscite ainsi de nombreuses questions dans les Etats modernes.

Néanmoins, la démocratie directe et la démocratie représentative, a priori opposés, sont toutefois semblables sur certains points. De ce fait, quel système démocratique est-il plus apte à adopter au sein d’une société ?

Ainsi, il paraît essentiel de comprendre ces deux différentes formes de démocratie afin d'envisager leurs différences, mais également leurs limites (I). En outre, il faut également s'interroger sur leurs effets singuliers, amenant ainsi les Etats dits démocratiques à rechercher un équilibre entre ces deux systèmes. (II)

I. Deux systèmes démocratiques aux fondements antagonistes

Afin de comprendre ces deux systèmes, il paraît nécessaire de les étudier distinctement en soulevant néanmoins que dans les faits, la forme directe n’est qu’un modèle théorique (A) et que dès lors, dans la pratique effective d’une démocratie, s’impose la nécessité de mettre en place une forme représentative (B).

A. La démocratie directe, un modèle théorique

La démocratie directe est un régime politique dans lequel le peuple est souverain, il participe au gouvernement des affaires publiques et exerce directement le pouvoir sans avoir recours à un quelconque intermédiaire, à l’inverse de la démocratie représentative. Dès lors, la démocratie directe est à la source même d’un idéal démocratique dans la mesure où il répond nécessairement à une ambition populaire puisque les gouvernés deviennent également les gouvernants, débouchant ainsi à la théorie de la souveraineté populaire. Cette théorie est défendue par l’auteur du Contrat social, Rousseau, de telle sorte qu’il est vu comme étant à son origine. Ainsi selon l’auteur « toute loi que le peuple n'a pas ratifié est nulle. Ce n'est pas une loi. » Pour le philosophe, le pouvoir appartient au peuple souverain et chaque citoyen en détient une part. : « Le souverain n’est formé que des particuliers qui le composent », elle est la « totalité concrète des individus ». Afin que cette souveraineté puisse s’exercer, l’individu a le droit de voter. Dès lors, ce système doit nécessiter le suffrage universel, la souveraineté populaire devenant ainsi effective lorsque le citoyen dispose du droit de s’exprimer ou de participer directement aux décisions. En outre, si la taille de la population est beaucoup trop importante pour faire intervenir l’ensemble des citoyens, ce système peut avoir recours à des représentants élus par le suffrage universel. Ces derniers disposeraient alors d’un mandat impératif, toujours sur une conception démocratique car ce recours suit bien le principe « d'un homme égale une voie. ». En effet, le peuple reste ici souverain et contrôle directement ses mandataires, les « représentants » ne sont donc que des commissaires appliquant les décisions du peuple et peuvent de ce fait, être destitués à n’importe quel moment. Par conséquent, la séparation des pouvoirs n’apparaît pas nécessaire. La volonté du peuple étant maintenue, tout ce qui est voté conserve donc un caractère inaliénable. La souveraineté populaire conférant une primauté à la loi.

Historiquement, ce système démocratique est au fondement de la démocratie athénienne, à la fois directe et égalitaire entre les citoyens. Ces derniers étaient amenés à se réunir pour décider de la gestion des affaires communes au sein de l’Ecclésia, une assemblée composée de citoyens. Cette assemblée exerçait le pouvoir législatif et avait pour rôle premier de voter les lois, ici en présence de 6000 citoyens. Néanmoins, l’une des premières limites de cette démocratie directe résidait dans le nombre limité de citoyens, au regard des 380000 autres personnes que comptait Athènes. En effet, il est judicieux de préciser qu’en réalité, seulement une minorité exerçait le pouvoir législatif, le « reste » du peuple n’étant pas disposé à exercer la souveraineté populaire. Ces conditions restrictives de citoyenneté rendent ainsi discutables dans la pratique l’idée de la mise en place d’une démocratie directe. En effet, l’effectivité complète de cette forme démocratique peut paraitre irréalisable. Et ce, malgré l’éventuel recours au mandat impératif : chaque citoyen étant souverain, de ce fait, il convient à chacun et donc à l’ensemble des citoyens le soin de décider et d’exprimer son opinion, or le mandataire ne peut représenter l’ensemble de ses électeurs aux avis divergents. De plus, pour des raisons pratiques évidentes, la participation de tous les citoyens à la vie démocratique serait inconcevable sur un territoire à grande échelle, et en outre, serait beaucoup trop long à mettre en place. De plus, il convient de soulever que tous les citoyens ne disposent pas forcément des connaissances nécessaires quant au vote des lois qui porteraient sur un sujet technique. De surcroît, ces mêmes citoyens pourraient être tentés de privilégier leur propre intérêt, cela au détriment de la vocation première de ce système démocratique, tendant à rechercher l’intérêt général.

Au vu de ces nombreuses difficultés quant au plein exercice de la souveraineté populaire, la mise en place d’une démocratie directe ne peut sembler qu’utopique dans sa pratique effective. Ce pourquoi le peuple doit alors désigner des individus chargés d’agir en leur nom. Le mandat ici n’étant plus impératif mais représentatif, la souveraineté populaire s’oppose de ce fait à la souveraineté nationale, impliquant ainsi un régime représentatif.

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