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Dissertation Discours Direct, Discours Indirect.

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Par   •  4 Janvier 2018  •  Dissertation  •  1 418 Mots (6 Pages)  •  1 909 Vues

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« L’important n’est pas de convaincre, mais de donner à réfléchir. » Affirme Bernard Werber dans Le Père de nos pères. « L'écrivain engagé sait que la parole est action : il sait que dévoiler, c'est changer et qu'on ne peut dévoiler qu'en projetant de changer. » Exprime Jean-Paul Sartre dans Qu'est-ce que la littérature ?. Ainsi, de nombreux écrivains choisissent la littérature argumentative pour dénoncer les Hommes et leur société. Nous pouvons donc nous demander si un texte explicitant des idées concrètes est plus favorable à la réflexion du lecteur. Afin d’y répondre, nous mettrons en avant les points forts de l’argumentation directe dans les textes, ensuite, l’efficacité de l’argumentation indirecte sera étudiée, enfin, nous mènerons l’analyse sur les limites de ces deux argumentations pour déterminer laquelle est la plus adepte à faire méditer le lecteur.

Pour commencer, l’argumentation directe est employée dans plusieurs genres littéraires différents. Chacun d’entre eux va servir de support à l’auteur pour délivrer sa thèse efficacement.

Tout d’abord, l’argumentation directe vise à exposer un message de manière explicite et concrète ; l’auteur choisit le genre adéquat au message qu’il souhaite transmettre. Par exemple, Montesquieu choisit l’essai dans De l'esprit des lois, afin de présenter ses opinions politiques, tel que son avis face à la traite négrière. L’auteur s’engage alors personnellement, et utilise essentiellement le registre didactique dans le but de transmettre de nombreuses connaissances. Un essai se définit alors par son domaine généralement historique, comme dans Remontrance au Roi du Cardinal de Retz, mais aussi par son contexte, son sujet et sa prise de position. L’argumentation directe est également présente dans de nombreux discours, comme dans celui de Hugo devant l’Assemblée en 1849. Ce type de littérature peut alors avoir une portée plus ou moins large en fonction du genre utilisé.

Ensuite, l’argumentation directe est à la fois claire, précise et rigoureuse. La thèse défendue par l’auteur est toujours mise au premier plan et expliquée exhaustivement. Ainsi, dans plusieurs ouvrages tels que Les Caractères de La Bruyère, et plus précisément dans le portrait de « la Cour » de Louis XIV et de « la Ville » dans lequel l’auteur évoque son mécontentement face à une société qui « se nuit réciproquement ». Ce type de littérature est privilégié, car il ne prête pas au contresens et minimise les risques d’erreur, il est alors souvent employé pour aborder des sujets importants tels que la religion ou les mœurs comme le fait Voltaire dans son Traité sur la tolérance en 1763. Malgré la tentative d’objectivité absolue de l’auteur, il ne peut s’empêcher d’ajouter son point de vue personnel afin de faire délibérer le lecteur.

De façon à pallier plusieurs contraintes, les auteurs ont également recours à l’argumentation indirecte.

C’est pourquoi, un grand nombre de genres littéraires s’offrent à l’utilisation d’un style argumentatif indirect. La thèse de l’auteur sera alors camouflée derrière une histoire ou des personnages imaginaires.

Avant toutes choses, « il faut instruire et plaire » affirme La Fontaine dans « Le pâtre et le lion ». Ainsi, les auteurs délivrent leur thèse par le biais de fables, de contes philosophiques, d’apologues ou de théâtres dans le but d’instruire le lecteur de manière ludique. Par exemple, Voltaire choisit d’incarner le personnage de Zadig dans son conte philosophique Zadig ou la Destinée. Il y dénonce implicitement les travers sociaux et judiciaires de son temps. Plus particulièrement dans le chapitre « L’Envieux », où l’auteur critique la jalousie, et le fait qu’aucune défense ne soit accordée face à une justice trop autoritaire. Le message porté par l’auteur peut également prendre une forme morale lorsque l’auteur choisit la fable, comme Jean de La Fontaine qui, dans « Le Loup et l'Agneau », nous transmet à l’aide d’animaux personnifiés une morale forte : « La raison du plus fort est toujours la meilleure ». La thèse est alors dissimulée dans une histoire mettant en scène des personnages fictifs dans une utopie afin de faire réfléchir le lecteur tout en lui offrant un récit attrayant.

De plus, l’argumentation indirecte joue sur l’imagination du lecteur et de son affection portée aux personnages. Il retrouve alors cet aspect d’histoire parfois merveilleuse qu’il attend d’un récit. De nombreux registres sont envisageables dans une littérature indirecte, tels que le registre ironique, polémique, comique ou pathétique ayant pour effet de toucher un public très divers. À l’inverse, ce type d’argumentation évite le registre didactique, permettant d’intéresser même les plus jeunes. Ainsi, les fables telles celles de La Fontaine plaisent aux plus jeunes comme aux plus âgés tout en ayant une arrière-pensée critique sur des sujets sensibles. Pour finir, la censure faisant rage sous le règne de Napoléon III plusieurs auteurs tels que Hugo dans « Fable ou histoire » utilisèrent le style argumentatif indirect afin de critiquer l’Empereur sans risquer la censure. Montesquieu en fit de même dans Les Lettres persanes en 1721 dans le but de critiquer la société française. L’argumentation indirecte sert alors de camouflage pour se protéger contre la censure.

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