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Le Travail Est Il Une Servitude, Une Libération Ou Un épanouissement ?

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Par   •  12 Février 2014  •  1 949 Mots (8 Pages)  •  8 660 Vues

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A vos yeux, le travail est-il une servitude, une libération, ou un épanouissement ?

Le travail est une contrainte vitale pour l’Homme. C’est pour faire face à ses besoins biologiques de nourriture, de protection contre les animaux et les intempéries que l’Homme a travaillé et c’est cette nécessité qui fait du travail une action forcée. Le terme de « travail », désignait, autrefois, un ustensile du maréchal-ferrant qui servait à maintenir l’animal destiné à être ferré dans une position immobile, demandant un effort, une résistance de la part de la bête. Par la même découle symboliquement le caractère contraignant du travail.

Nous tenterons, tout d’abord, de soulever ce qui pour le travail est une servitude. Puis nous nous engagerons à expliciter ce que nous qualifions, toujours pour le travail, de libération et enfin nous nous interrogerons sur l’épanouissement que nous prodigue celui-ci.

Dans cette première partie nous allons voir que le travail a été longtemps considéré comme une servitude.

Le « travail », au sens où nous pouvons l’entendre, était absent de la vie des citoyens grecs, qui se consacraient essentiellement aux activités jugées plus nobles telles que la politique. Les tâches étaient confiées aux esclaves. L’individu chargé des tâches matérielles perd totalement son rang d’Homme. Travail et servitude (servus signifie esclave en latin) sont alors indissociablement liés. L’étymologie même du mot « travail » est troublante : la source en serait le tripalium des latins, instrument de coercition employé sur le bétail. Aujourd’hui encore, on parle du « travail » de l’accouchement ; on dit le bourreau de « travail ». Le travail apparait donc comme une nécessité. Effectivement, l’individu pour combler ses besoins et survivre dans un milieu naturel qui lui est hostile, ne peut s’y soustraire. Il semble que pêche, cueillette ou agriculture soient indispensable Le travail s’il est ainsi une contrainte, apparait comme une entrave à la liberté. Le 19e siècle a connu une explosion de la durée du travail, tandis que ses formes évoluaient très rapidement : de nouveaux modes de production se sont mis en place. Le monde des marchandises et du salariat apparait, ce qui aboutit, comme l’explique Karl Marx, à une évolution vers un travail « aliéné ». Contraint à vendre sa force de travail, l’homme vend son temps donc son être. Il est en outre « exploité ». Le salaire qui lui est versé est le minimum nécessaire à la restauration de la force de travail et à sa survie. En fait Karl Marx explique que c’est l’objet fabriqué qui devient « quelqu’un ». Lorsque seul l’objet compte, le travailleur n’est plus lui-même devant son action, mais il est autre, à la limite il n’est plus personne et c’est donc l’objet qui est le plus important. Dans cette optique, nous donnons à cet objet un « état civil », c’est-à-dire une fiche avec des indications qui le suivront tout au long de sa fabrication. L’ouvrier est le maitre de ses méthodes de travail. C’est lui qui connait les secrets du métier, tels qu’ils ont été transmis de génération en génération et qui constituent le « grand capital de sa vie ». Avec l’avènement du Taylorisme, les méthodes de travail font l’objet d’une analyse rigoureuse qui permet de découvrir un certain nombre de lois concernant les gestes à accomplir, les rythmes à respecter et les outils à utiliser. L’ouvrier n’aura à faire preuve d’aucune créativité. Le machinisme a dégradé les conditions de vie des travailleurs et a bouleversé les structures sociales. Rappelons-nous de Charlie Chaplin dans « Les temps modernes » : on a pu observer un homme –robot, un homme complétement aliéné. Peu à peu il s’abrutit, se mécanise, sent monter le feu de la folie, abandonne son poste, détraque la machine, poursuit les passantes en serrant des boulons imaginaires. D’ailleurs selon, Gilbert Simondon la cause de l’aliénation serait la méconnaissance des machines tout simplement. Bref les cadences accélérées, l’absence d’initiative, des tâches et des gestes répétitifs ont rendu l’être humain absent et inerte. L’ouvrier d’usine est soumis au rythme implacable de la chaine instauré par la taylorisation. Les premières générations ouvrières ont payé de leur complet asservissement au travail des fabriques. Le statut du salarié est celui qui souligne le plus la dépendance à la fois sociale, économique et technique. Le travail de l’ouvrier consiste à servir les machines très spécialisées, il est subordonné à cette machine. Nous pouvons nous référer à texte de Jean Fourastie où il décrit que les ouvriers sont au service des machines. En fait au lieu de libérer l’Homme, la machine les a asservit. C’est la machine qui contrôle l’Homme et non l’inverse comme on aurait pu l’espérer. Nous avons une image négative du taylorisme. Par ailleurs, le produit de son travail échappe alors au travailleur, qui ne peut découvrir le fruit de ses efforts. Donc le travail apparait bien comme une servitude.

Dans cette deuxième partie, nous essaieront de montrer, bien que cela puisse sembler étrange, qu’il y a dans le travail un mouvement vers plus de liberté.

En effet, dans le produit de son travail, mais aussi dans le fait même du travail, l’Homme peut trouver plus de liberté. Le travail joue un rôle majeur pour l’individu. Max Weber dit « l’Homme est comme l’intendant de Dieu ». Il serait chargé de régenter la Terre, confié à lui par le Tout-Puissant. Pour remplir cette fonction et transformer le monde, une seule arme : le travail. Le travail, c’est-à-dire l’obéissance au divin, apparait ainsi, dans une vision religieuse comme un moyen d’affranchissement : une libération du péché originel par l’obéissance à Dieu. En outre le travail a une multiplicité de rôles, dont son premier est un rôle social. C’est dans le travail que l’Homme découvre l’importance de son appartenance au corps social. La spécialisation des Hommes au sein de la société a permis une grande efficacité car si l’Homme satisferait l’ensemble de ses besoins lui- même (comme construire

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