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FONCTIONNEMENT DU MARCHE DE CAFE-CACAO EN COTE D'IVOIRE

Dissertation : FONCTIONNEMENT DU MARCHE DE CAFE-CACAO EN COTE D'IVOIRE. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  23 Février 2016  •  Dissertation  •  3 717 Mots (15 Pages)  •  2 119 Vues

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La Côte d’Ivoire est le premier producteur mondial de cacao et le 11ème mondial de café, avec respectivement près de 40% et 4% de l’offre mondiale qui correspondent respectivement à environ 1,2 millions de tonnes et 200000 tonnes1. Le café vert constitue le troisième produit d’exportation et génère près de 100 milliards FCFA par an à ce pays (BNETD 2005). Le café et le cacao sont produits à petite échelle par une multitude de paysans agricoles (environ 700.000 pour le cacao et 440.000 pour le café) dont la plantation fait moins de 5 hectares, pour la plupart.

Les filières café et cacao sont essentiels pour l’économie ivoirienne. Avant la crise de 2002, elles contribuaient pour environ 15% du PIB et représentaient 45% du total des exportations du pays. Ces deux cultures concernent environ 700 mille paysans et font vivre près d’un quart de la population.

Les filières café et cacao ont été administrées, depuis les années 60, par un organisme étatique (appelé communément Caistab), qui contrôlait la commercialisation du bord champ à l’exportation. Face à des déficits publics et sous la pression de la Banque Mondiale et du FMI, la Caistab a été supprimée et la commercialisation intérieure du café a été totalement libéralisée en octobre 1998, suivie de celle du cacao en août 1999. L’on enregistra alors l’arrivée sur ces marchés de grands groupes étrangers, spécialisés dans le broyage des fèves et dans la transformation du café vert, en concurrence avec des firmes locales peu efficaces et des paysans inorganisés. Ces multinationales vont donc dominer fortement les filières café et cacao, du bord champ jusqu’à l’exportation en passant par la transformation, tout en évinçant les opérateurs nationaux (Losch 2001).

Notre étude cherchera donc à illustrer les principaux marchés du café-cacao, ensuite analyser la structure du fonctionnement  du marché national du café et du cacao et enfin à faire sortir les autorités du marché café-cacao.

  1. LES PRINCIPAUX MARCHES
  1. LE MARCHE  DU PHYSIQUE

Le marché du physique est le marché qui traite de fèves de café et de cacao ou de produits dérivés du café et du cacao de qualités et d’origines données, dont les quantités, délais de livraison, emballage et conditions de prix et de paiement sont négociés de gré à gré entre les différents acheteurs et vendeurs. Il est également connu sous le nom de marché réel ou marché au comptant.

Quiconque à les moyens, l’occasion et le désir de se lancer dans ce type d’activité peut le faire. À l’inverse du marché à terme, sur lequel les prix sont publiés dès la vente, les négociations entre acheteurs et vendeurs sur le marché du physique sont confidentielles. Les termes et conditions de ces contrats ne peuvent être divulgués sans le consentement des deux parties.

Le marché du physique du café et du cacao exige également une bonne connaissance du traitement réel du café et du cacao, en d’autres termes des divers procédés de production, de préparation, de conditionnement, de stockage et de transport, ainsi que des différences de qualité et du caractère saisonnier de la culture. À cet égard, le café et le cacao sont des produits de base exigeant, et les nouveaux venus devraient être préparés à apprendre dans le détail les aspects physiques du produit avant de se lancer seuls.

Le marché du physique présente des risques liés aux variations des prix. Il présent aussi des risques de pertes physiques, de non-exécution des obligations contractuelles et de détérioration de la qualité.

  1. LE MARCHE A TERME

Par opposition, le marché à terme est un marché restreint, sur lequel un individu doit utiliser les services d’un intermédiaire pour acheter ou vendre des produits de base. Ceci passe par un contrat standard clairement spécifié pouvant être acheté ou vendu uniquement à un endroit donné au cours d’heures de cotation fixées à l’avance. Seul le prix et un mois donné pour la livraison sont négociables. Tous les autres éléments (quantité, qualité, emballage, lieu de livraison et modalités de paiement) sont standardisés et non négociables.  Le marché à terme offre des contrats prédéterminés avec engagement de livrer – ou de recevoir – des quantités données de café et de  cacao à l’expiration du contrat, par exemple après deux mois. L’origine ou les propriétés relatives à la qualité ne sont pas spécifiées mais le paire café -cacao doit passer avec succès certains tests de qualité et de taille des fèves.

Le contrat offre l’assurance que le seul risque auquel l’acheteur ou le vendeur sont exposés est le changement du niveau de prix général du produit. Il est par conséquent particulièrement indiqué pour ceux qui souhaitent assumer ce risque, mais qui ne souhaitent pas s’impliquer dans tous les détails du négoce du physique.

 

  1. FONCTIONNEMENT DU MARCHE

  1. INTEGRATION VERTICALE DU TRANSFORMATEUR SUR LE MARCHE DU CAFE ET DU CACAO

  1. Présentation du modèle café-cacao

Dans ce modèle, nous considérons une forme très simplifiée de la chaîne de commercialisation locale de grains de café et/ou de la fève de cacao ivoirienne, avec la possibilité pour le transformateur de se procurer le grain de café et/ou la fève de cacao directement auprès des paysans.

  1. Les acteurs et leurs rôles

Nous considérons donc cinq types d’acteurs dans la filière café-cacao qui sont :

  • Les paysans : ce sont les offreurs de grains de café et/ou fèves de cacao au bord champ;
  • Une coopérative exportatrice (Coopex) : c’est une coalition des paysans qui décide d’intégrer verticalement la chaîne de commercialisation. Elle se charge de collecter la production de grains de café et/ou de fèves de cacao des membres, au bord champ, pour la commercialiser directement sur le marché mondial de grain et/ou la fève brute, pour le compte des paysans adhérents;
  • Une multinationale : c’est une firme étrangère à forte capacité financière qui dispose de deux divisions ; une division ‘‘grain brut’’/“fève brute” qui achète les grains de café et/ou les fèves de cacao sur le marché local de fèves et les commercialise sur le marché mondial de grain brut et/ou la fève brute, et une division “semi transformé”, qui elle achète le grain de café et/ou la fève de cacao, en fait localement une première transformation pour ensuite revendre du produit semi-transformé sur le marché mondial du semi-fini ;
  • Les exportateurs de grains bruts et/ou de fèves brutes (exportateurs non transformateurs) : ce sont des firmes privées qui achètent également les grains de café et/ou les fèves de cacao sur le marché local de grains et/ou de fèves pour les revendre par la suite sur le marché mondial du brut. Ils sont constitués de firmes locales et de filiales de maisons de négoce. Les filiales de maisons de négoce ont la puissance financière de la multinationale, même si ces dernières ne font pas de la transformation de grain et/ou la fève ni en amont ni en aval de l’industrie du café- cacao.
  • Les intermédiaires : ils sont constitués de coopératives non exportatrices et de “traitants”. Ils se procurent les grains de café et/ou les fèves de cacao au bord champ pour les revendre ensuite aux exportateurs de brut sur le marché local de grain brut et/ou de la fève brute.

  1. Le fonctionnement du marché de café-cacao

Nous supposons que la commercialisation du grain de café et/ou de la fève de cacao suit une chaîne à quatre étapes qui s’établissent comme suit :

  • Etape (1) : Adhésion du paysan à la Coopex : Lorsqu’un paysan produit une certaine quantité de grain de café et/ou de fève de cacao, il a deux choix distincts pour écouler sa production : soit il décide d’adhérer à la Coopex, soit il décide de ne pas y adhérer.

  • Etape (2) : Chaque paysan adhérent de la Coopex livre la totalité de sa production à cette dernière et obtient dans ce cas un profit. Les paysans non-adhérents livrent les firmes privées, c'est-à-dire les intermédiaires ou la division “semi-transformé” de la multinationale. Ils obtiennent chacun un profit.
  • Etape (3) : Les grains de café achetés et/ou les fèves de cacao achetés par les intermédiaires auprès des paysans agricoles, sont ensuite revendues aux exportateurs privés de grains bruts et/ou de fèves brutes (exportateurs non transformateurs et la division ‘‘grain brut’’ et/ou “fève brute” de la multinationale).
  • Etape (4) : La Coopex et les exportateurs de grains bruts et/ou de fèves brutes revendent à leur tour le grain acheté et/ou la fève achetée sur le marché mondial de grain brut et/ou de la fève brute. La division “semi-transformé” de la multinationale transforme partiellement et localement sa quantité de grains de café et/ou de fèves de cacao achetée pour revendre du produit dérivé sur le marché mondial du semi-transformé.

Ainsi, de ce qui précède, nous pouvons représenter la chaîne de commercialisation locale de grain de café et/ou de la fève de cacao comme décrit par le schéma ci-dessous.

Chaine de commercialisation simplifiée du Café-Cacao

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