Mémoire sur la gestion des talents

La France est un pays moderne, où les mentalités évoluent au fil des années, cependant certains sujets restent sensibles. C’est le cas du handicap, il existe depuis toujours mais il est encore, actuellement, méconnu et engendre donc de nombreux préjugés. Au fil des années, des associations et structures se sont crées pour aider les personnes en situation de handicap et faire tomber ces préjugés. Mais peu d’entre elles aident les entreprises à connaître le handicap pour mieux intégrer les salariés en situation de handicap.

Le mot handicap vient de la contraction de trois mots anglais : « hand in cap » qui signifie « la main dans le chapeau ». A Londres, dans les années 1660, un système de troc avait été mis en place. Deux personnes s’échangeaient des objets, de même valeur. Pour cela, « l’handicapé » était chargé de déterminer la valeur de chaque objet. La personne qui avait un objet de plus petite valeur devait compléter son troc par une somme d’argent qu’elle place dans un chapeau. Par la suite le mot handicapé a été appliqué à la compétition équestre. Lorsque deux chevaux de calibre différent concourraient ensemble, le meilleur des deux était lesté d’un poids appelé « handicap » pour qu’ils aient les mêmes chances de victoire. Cette application du mot handicap a conduit à employer le terme « être handicapé » pour les participants désavantagés au départ d’une course.

Aujourd’hui, il existe plusieurs définitions du handicap mais toutes signifient une déficience : il peut être inné, donc génétique ou s'acquérir au cours de la vie, suite à un accident ou à une maladie. Selon le dictionnaire le handicap est « une infirmité ou déficience congénitale ou acquise. Cela signifie que l'on a une altération définitive d'une fonction de l'organisme ou une insuffisance physique ou intellectuelle ». L'Organisation Mondiale de la Santé, institution spécialisée de l'Organisation des Nations Unies pour la santé publique, rejoint la définition du dictionnaire en expliquant que le handicap comporte trois dimensions qui révèlent autant de composantes du handicap : la déficience, l’incapacité et le désavantage. Enfin la Loi du 11 février 2005, dans son Article 114, donne la définition suivante du handicap : « Constitue un handicap, toute limitation d'activité ou restriction de participation à la vie en société subie dans son environnement par une personne en raison d'une altération substantielle, durable ou définitive d'une ou plusieurs fonctions physiques, sensorielles, mentales, cognitives ou psychiques, d'un polyhandicap ou d'un trouble de santé invalidant ».

L’AGEFIPH définit six grands types de handicaps: la déficience visuelle, auditive, intellectuelle, physique, le handicap moteur et enfin les maladies invalidantes. L’Organisation mondiale de la santé compte trois types de handicaps supplémentaires : le plurihandicap qui associe déficiences

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motrices et sensorielles, le traumatisme crânien et la maladie dégénérative. Ces différents types de handicaps peuvent avoir plusieurs origines. La majeure partie des handicaps proviennent des maladies non-professionnelles et d’autres origines, telles que le vieillissement. Ensuite, les handicaps sont liés aux accidents du travail et maladies professionnelles, ainsi qu’aux accidents de la vie privée. Enfin, certains handicaps sont présents dès la naissance ou l’enfance mais c’est l’origine la moins fréquente. 85% des handicaps sont acquis après l’âge de 15 ans. En 2006, on comptait en France 9,6 millions de personnes handicapées. Seulement 1,8 millions de personnes en situation de handicap ont un statut de travailleur handicapé, ce qui est très peu. Cette différence s’explique par le fait que certains travailleurs ne veulent pas faire reconnaitre leur handicap , par peur du regard et des préjugés de leurs collègues et de la hiérarchie. Ils ont peur de perdre leur emploi si, ils se font reconnaitre travailleur handicapé.

Certains handicaps sont très invalidants, ce qui explique le fort taux de chômage des personnes en situation de handicap. Fin 2013, il était de 10,9% en France ce qui représentait environ 403 000 personnes. Le handicap fait peur car il est méconnu de la population. Ceci explique la difficulté des personnes en situation de handicap de s’insérer dans la société et dans le monde professionnel. Pour pousser les entreprises à faire des actions en faveur des travailleurs handicapés, l’Etat a mis en place en 1987, une loi obligeant les entreprises de plus de 20 salariés à embaucher l’équivalent de 6% de son effectif total en personne handicapée. Si elles ne remplissent pas les 6 %, elles doivent payer une contribution. Pour atteindre ce quota les entreprises ont quatre possibilités : le première est de recruter des personnes handicapées, la seconde est d’accueillir des stagiaires handicapés, la troisième solution est de sous-traiter une partie du travail à des entreprises qui emploient des personnes handicapées. Dans mon entreprise nous utilisions ce principe car nous hébergeons des étudiants et les draps sont nettoyés dans une blanchisserie employant des personnes handicapées. La quatrième solution est de déduire toutes les dépenses liées à l’insertion d’une personne handicapée et liées à l’aménagement de poste pour le maintien dans l’emploi d’une personne reconnue inapte à son poste de travail. Les entreprises n’ayant pas rempli leur quota doivent payer une contribution aux AGEFIPH. Avant la loi de 2005, c’était la DIRECCTE qui la collectait. Cela correspond au nombre d’unités manquantes multipliées par le SMIC horaire. La loi de février 2005 prévoit une sur contribution pour les entreprises n’ayant pas fait d’actions en faveur des personnes handicapées durant les trois années précédentes.

Les Ressources Humaines sont un acteur important, car c’est grâce à ce service que le quota d’embauche de 6% va pouvoir être atteint. Les RH sont d’autant plus concernées qu’elles

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doivent gérer le capital humain de l’entreprise, elles ont un réel intérêt pour l’homme, sa réussite et son évolution. Elles vont devoir adapter le poste de travail du salarié handicapé et le faire évoluer en fonction de ses besoins, faciliter son intégration et le maintenir dans son emploi tout au long de sa carrière dans l’entreprise. Les RH véhiculent l’image de l’entreprise, il est donc important qu’elles communiquent sur le handicap, qu’elles informent les salariés. Cependant, les entreprises ont du mal à remplir leurs quotas d’embauche de 6% de travailleurs en situation de handicap et pour cause les services RH

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