Projet intrapreneurial

PROJET INTRAPRENEURIAL

DEFINITIONS ET ENJEUX DE L’INTRAPRENEURIAT

Au début de son ouvrage Intrapreneuriat. Innovation et croissance, Véronique Bouchard nous offre une première définition globale du terme :

« Adoption d’attitudes et de pratiques entrepreneuriales au sein d’organisations constituées ».

La notion d’intrapreneuriat est née à la fin des années soixante avec les grandes entreprises américaines et les premières entités liés au « Corporate Venturing ». Mais alors que plus de 30 ans sont passées depuis son apparition, la différence entre son application pratique et l’idée que l’on s’en fait semble nécessite de l’attention. Beaucoup de confusions sont faites entre l’intrapreneuriat le corporate venturing, l’essaimage et l’entrepreneuriat.

L’intrapreneuriat s’apparente à l’Internal Coporate Venturing définit comme « la création de nouvelles activités au sein d’une organisation existante grâce à l’innovation produit ou marché » d’après Block et McMillan, et, au Corporate entrepreneurship (ou entrepreneuriat organisationnel) décrite par divers auteurs comme Zahra, en 1991 :

« Une activité formelle ou informelle dont le but est la création de nouvelles activités à travers l’innovation produit ou processus et le développement de nouveaux marchés. »

Enfin la définition qu’aura retenue V.Bouchard dans son ouvrage de l’intrapreneuriat est celle de Sharma et Chrisman dans un article parue en 1999 :

« L’intrapreneuriat est le processus par lequel un individu (ou un groupe d’individus), en association avec une organisation existante, crée une nouvelle organisation ou génère le renouvellement ou l’innovation au sein de cette organisation. »

On comprend que l’intrapreneuriat est l’activité d’un ou plusieurs individus au sein même d’une entreprise qui ont pour objectif d’apporter une innovation ou une transformation majeure au sein de ce même groupe.

Cette idée de construction d’idée innovante donne beaucoup de liberté aux membres de cette organisation mais elle doit suivre des règles précise car si innover demande de la liberté il reste que les individus sont des employés tributaires de règles contractuelles et morales. Les apports entre les deux parties sont différents mais complémentaire ; alors que l’individu apporte sa créativité, son talent, son expertise, son influence et son réseau personnel, l’organisation, elle, apporte ses ressources, son expertise, un cadre stratégique, des méthodes et des récompenses.

L’individu est engagé personnellement à la réussite du projet, tandis que l’organisation encourage, guide, évalue et soutient les porteurs de projets.

Toutefois, il est important de souligner que dans un projet intrapreneuriat, l’individu est grandement mis en avant. Il doit être libérer au maximum de toute contrainte afin de pouvoir exprimer des idées novatrices. Il agit en partenaire de l’organisation, il n’est pas dans un rouage. Cela nécessite de l’autonomie et un fort engagement personnel. On ne peut pas décrire un intrapreneur comme un spécialiste, car il doit changer régulièrement de rôle au fur et à mesure qu’il avance dans son projet. Néanmoins, il est primordial que ce dernier soit capable de vendre son projet en interne, le rendre vivant pour avoir accès aux ressources de l’entreprise. D’une manière générale, un intrapreneur agit en parallèle de son travail, il est même possible que son supérieur direct ne soit pas au fait de ses activités.

L’intrapreneuriat diffère de l’innovation conventionnel sur plusieurs points :

• La légitimité du projet se fait au cours du projet
• Son financement n’est pas assuré
• Le lieu n’est pas clairement défini. On ne peut affirmer que le projet se fera au sein du département Marketing ou Recherche & Développement
• Les efforts sont individuels et s’appuient sur des réseaux informels
• Il n’y a pas à proprement parler de spécialisation, tout s’effectue de manière improvisée
• L’incitation est liée à la réussite du projet

Comme indiqué dans l’ouvrage, pour mieux définir l’intrapreneuriat, il peut être utile de dire ce qu’il n’est pas. Nous connaissons beaucoup de moyen d’innovation dans une entreprise.

Intrapreneuriat Vs Corporate Venturing

Le Corporate Venturing est peut-être à la fois interne ou externe, et leur traduction change en français bien que le sens reste très proche l’un de l’autre. External Corporate Venturing est l’équivalent de « start-up externe » en français : il s’appuie essentiellement sur les efforts d’employés de l’entreprise. Comme nous l’avons vu l’Internal Corporate Venturing se traduit par intrapreneuriat en français. Qu’il soit « Internal » ou « External » le Corporate Venturing a pour but d’étudier son environnement aussi bien interne qu’externe afin de pouvoir imaginer des projets prometteurs, les filtrer puis d’accompagner et accélérer le développement de start-up.

Pour se faire, l’intrapreneuriat se concentre sur les ressources interne de l’entreprise. L’external corporate venturing ou star up externe vont plutôt voir ce qu’il se fait à l’extérieur en matière de technologie et/ou savoir-faire pour pouvoir le mettre en place en interne. Nous pouvons donc affirmer que les deux pratiques se complète dans leur action d’innover.

Intrapreneuriat Vs Essaimage

L’essaimage a vu jour dans les années quatre-vingt. Cette idée est venue lorsque des entreprises françaises étaient en surnombre d’employés et espérer trouver un moyen moins radical que le licenciement de diminuer leur effectif. Les participants pouvaient aussi se porter volontaire à cette entreprise nouvelle s’ils le souhaitaient. Qualifiés comme dispositifs intrapreneuriaux, il s’avère que cela n’était pas vraiment le cas et qu’il s’agirait plus d’une méthode « extrapreneuriat », du fait que les employés étaient par la suite contraints de quitter leur lieu de travail.

Toutefois, la confusion est rentrée dans les mœurs, et en France l’intrapreneuriat est, à tort, mal vue. On ne devrait pas assimiler l’essaimage à l’intrapreneuriat, car ce dernier ne joue aucun rôle sur l’effectif d’une entreprise. Il peut arriver que les individus engager dans un processus intrapreneurial quitte sa compagnie mais cela n’est pas une finalité, ce qui est le cas de l’essaimage. En effet l’intrapreneuriat aurait plutôt une finalité de croissance et d’innovation. D’autant plus, que dans l’intrapreneuriat, les employés sont incités à fournir des efforts qui vont dans le sens stratégique de leur entreprise ou d’optimiser l’exploitation de ses ressources.

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