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Peut-on parler, aujourd'hui, d'une fin du travail ?

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Par   •  10 Septembre 2017  •  Dissertation  •  2 820 Mots (12 Pages)  •  3 427 Vues

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Peut-on parler, aujourd’hui, d’une fin du travail ?

Introduction

« L’informatique et les télécommunications menacent des dizaines de millions d’emplois dans les années à venir » a déclaré Jeremy RIFKIN en 1997. La théorie du déversement est aujourd’hui invalidée par la troisième révolution industrielle qui détruit des emplois dans tous les secteurs y compris dans les services en raison de l’informatisation de ces activités. Selon RIFKIN nous sommes aujourd’hui en présence d’un chômage d’origine technologique. Au sens économique, le travail est l'activité rémunérée qui permet la production de biens et services avec l’utilisation de capital et de l’effort fourni par des employés en échange d'un salaire. Le processus d'entrée et de sortie de l'emploi se fait par le marché du travail.

Jeremy RIFKIN parle de La fin du travail, qui est le titre de son ouvrage publié en 1996, dans lequel il explique que l’automatisation et la numérisation ont touché d’abord l’industrie, puis les services. Cela a permit l’émergence d’un capitalisme de plateforme. Or les firmes de ce capitalisme concentrent d’énormes capitalisations boursières, mais ne possèdent presque aucun moyen de production. Le nombre de leurs salariés est infime au regard de leurs profits. Cela met en évidence l’idée de penser une fin du travail.

Par exemple des plates-formes comme Uber sont des entreprises de courtage mondialisé du travail.

Uber s’accapare 20 % du prix de chaque course. Un chauffeur d’Uber n’est pas salarié, Il ne bénéficie pas de protection sociale et fournit les moyens de production : voiture, smartphone, GPS. Il est « entrepreneur de lui-même ». Nous pouvons donc nous demander si il est possible et nécessaire de parler d’une fin du travail. Car aujourd’hui en France le salariat n’est pas en déclin et l’on a pas encore une très forte augmentation du nombre de travailleurs indépendants ou précaires. De plus le capitalisme de plateforme est encore récent et a pour l’instant créé peu d’activités véritablement nouvelles. Il est alors légitime de s’interroger sur la fin du travail car aujourd’hui on fait face à un paradoxe ou les nouvelles technologies peuvent être mises au service des conditions de travail ou à l’augmentation de la productivité. Cependant elles peuvent aussi mettre en danger certains salariés étant peu qualifié dans le marché du travail avec l’automatisation des emplois. Ce sont ces enjeux que sont l’automatisation, la numérisation et l’émergence d’un capitalisme de plateforme qui nous incite à s’interroger sur l’évolution du travail aujourd’hui.

Dans quelle mesure pouvons nous envisager le travail aujourd’hui ?

Nous étudierons dans une première partie la numérisation de l’économie et les mutations du travail.

Puis nous analyserons les possibilités d’adaptation de notre système de droit du travail et de protection sociale à ces mutations.

I La numérisation de l’économie et les mutations du travail

Les innovations et leurs influences sur l’emploi et la nature du travail

De nouvelles formes de travail

II Les possibilités d’adaptation de notre système éducatif, de droit du travail et de protection sociale face à ces mutations.

A) L’Ecole et l’entreprise des acteurs majeurs dans cette mutation du travail

B) De nouvelles réformes favorisants la flexibilité du marché du travail

C) Repenser la sécurité sociale ?

I La numérisation de l’économie et les mutations du travail

Les innovations et leurs influences sur l’emploi et la nature du travail

L’emploi et le travail ont historiquement été affectés par l’intensification des échanges mondiaux. Depuis les années 1980, la concurrence mondiale accrue a d’abord pesé sur la production industrielle puis sur les services. La mondialisation a dès lors eu des impacts très concrets occasionnant un processus de destruction (d’emplois industriels) et créatrice (d’emplois de services) influant sur la structure de l’emploi. Un emploi sur deux était exercé dans les services durant les Trente Glorieuses, deux sur trois à la fin des années 1980, et près de quatre sur cinq aujourd’hui. La désindustrialisation s’est accompagnée de la croissance de nouveaux secteurs de services ayant des conditions d’emploi moins favorables (rémunérations moins élevées, usage de contrats courts, de temps partiels, etc.) et où la représentation syndicale est moins développées que dans les secteurs plus traditionnels tels que l’industrie. La mise en concurrence mondiale des travailleurs peu ou moyennement qualifiés, notamment industriels, a également eu un impact sur les salaires. Parallèlement, l’apparition du chômage de masse a transformé le rapport de force salarial avec des conséquences sur les salaires et les statuts d’emploi tandis que la financiarisation et la dérégulation de l’économie ont accru le pouvoir de marché des entreprises. Cela a favorisé la constitution d’oligopoles et le déséquilibre du partage de la valeur ajoutée entre le capital et le travail, au profit du premier contribuant à creuser les inégalités.

C’est ce que souligne notamment Thomas PIKETTY dans un livre intitulé Le Capital au XXIe siècle, publié en 2013. Aux États-Unis et en Europe, la part des 1 % les plus riches (voire des 10 % dans le cas américain) s’est fortement accrue. Les innovations ont donc contribué d’une certaine façon à renforcer les inégalités et à précariser les emplois du secteur tertiaire.

L’introduction des machines à commandes numériques et les nouvelles possibilités de surveillance du flux accélère les changements. L’intensification du travail et la perte d’autonomie du fait de l’automatisation et de la numérisation se manifestent dans l’activité des caissières et des préparateurs de commandes. L’introduction des codes-barres permettant de scanner

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