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Peut-on parler d’une «révolution» des corps au XVIIIe siècle?

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Par   •  27 Novembre 2023  •  Dissertation  •  1 798 Mots (8 Pages)  •  70 Vues

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Peut-on parler d’une «révolution» des corps au XVIIIe siècle?

Le XVIIIème siècle est également appelé siècle des Lumières en référence aux riches apports intellectuels et culturels que cette période a apporté. Ce mouvement des Lumières a pour objectif de diffuser des savoirs et donc d'en découvrir et d'en créer de nouveaux. A cette période donc, de nombreux changements s'opèrent notamment au niveau du corps. Lorsque l'on parle du corps comme objet d'histoire, on parle de ce qu'il est, son apparence, sa perception par les autres et par soi même, ses représentations, les savoirs autour de celui ci ainsi que les pratiques qu'il implique, son utilisation. Ces changements se sont fait progressivement depuis le XVIIème siècle et continue également en s'accélérant et en se perfectionnant au XIXème siècle. Nous allons donc parler d'un XVIIIème siècle légèrement élargi en se permettant de mentionner également des éléments de la fin du XVIIème siècle. En effet, un découpage par siècles n'est pas forcément pertinent étant donné que de nombreux changements opérés au XVIIIème siècle commencent au XVIIème siècle ou en sont des héritages. Le XVIIIème siècle est une période fondamentale et marque un tournant dans l'histoire de corps mais le terme de «révolution » pourrait plus être appliqué au XIXème siècle. Toutefois, le siècle des Lumières est une période fondamentale car d'une grande richesse en évolutions et en progrès.

En quoi le XVIIIème siècle marque-t-il un tournant dans l'histoire du corps ? Nous analyserons dans les deux premières parties les changements opérés au niveau du corps au XVIIIème siècle, que ce soit donc dans sa perception, sa représentation et son utilisation. Puis, dans une troisième partie nous nous focaliserons sur le XIXème siècle en montrant en quoi ce siècle ci peut plus être considéré comme celui d'une « révolution » des corps.

I- Changements des représentations et des perceptions du corps au XVIIIème siècle

Le XVIIIème siècle est marqué par un développement des savoirs et une certaine rationalisation qui entraîne un regard nouveau sur le monde et les gens en général. A cette période, on commence à analyser de façon scientifiques des éléments considérés comme mystiques en quelques sorte auparavant. Par exemple, au XVIIIème siècle, on arrête d'enterrer les corps sous les églises car on réalise que c'est un désastre sanitaire. On fait alors passer en priorité les éléments pratiques et sanitaires liés au corps, ici au cadavre, avant la symbolique de l'enterrement. Des cimetières sont agrandis et d'autres sont créés, souvent en périphérie des villes, encore une fois pour des raisons sanitaires. Dans le même ordre d'idée, celui de la rationalisation, on commence à accepter les personnes considérés comme des monstres de part leur apparence physique hors normes. Au XVIIIème siècle, on tend plus à analyser ces corps différents par le prisme de la science, ce qui entraîne de nouvelles perceptions et représentations de ceux ci.

Le XVIIIème siècle est également le siècle du naturel en ce qui concerne le corps. En effet, une nouvelle façon de faire et de voir est adoptée. Celle ci rejette l'idée d'un corps passif qu'il faut contrôler, avec par exemple l'emmaillotement des nourrissons. Au contraire, il y a une volonté de laisser faire le corps et de faire confiance à la nature. Jean-Jacques Rousseau tient ce discours dans Emile ou de l'éducation en 1762 en disant qu'il vaut mieux laisser les bébés libre de leurs mouvements dans un berceaux. Les logiques médicales vont dans le sens du laisser-faire, à d'autres niveaux également. On considère qu'il ne faut pas se retenir d'aller au toilette car cela est dangereux pour le corps. Les médecins encouragent même les manifestations corporelles qui sont naturelles et donc acceptables. Paradoxalement, des règles de bienséances se mettent en place à cette période, règles qui tolèrent mal par exemple les gaz, comme l'écrit Jean-Baptiste de la Salle en 1729.

La notion du naturel se retrouve aussi dans les nouveaux critères de beauté. En effet, au XVIIIème siècle, l'aristocratie est fortement critiqué pour son manque de simplicité. On estime même que les cosmétiques utilisés par cette catégorie de personnes ne sont pas hygiéniques et servent même à masquer leurs défauts, et donc implique un manque de transparence. Marie-Antoinette adopte alors par exemple en 1781 une coiffure dite « à l'enfant », plus simple que les perruques qu'elle pouvait porter auparavant. Les parfums changent également, on va plutôt apprécier les senteurs discrètes et légères.

Une chose importante change au XVIIIème siècle, c'est la pratique du jeûne qui diminue. Cela participe au fait de rationaliser les choses et donc ici prendre en compte le fait que manger est important pour la santé, et cela passe avant le fait de jeûner pour être un bon chrétien.

II- Progrès médicaux au XVIIIème siècle

Aux XVIIème et XVIIIème siècles, il n'existe pas réellement de consensus autour des savoirs médicaux. Il existe donc plusieurs écoles qui ne sont pas toujours d'accord entre elles. Cela montre à quel point on cherche à cette époque à comprendre le corps. Tous les apports de ces différentes écoles ne sont pas forcément bons et valides mais les démarches illustrent un réel tournant de la médecine qui s'opère au XVIIIème siècle. En effet, de nombreuses théories et façons de penser le corps voient le jours à cette époque, nous allons en citer quelques unes.

Après que la théorie humorale ai été au centre des préoccupations des médecins depuis

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