La folie

La folie

Pourquoi ai-je revêtu hier ce costume obsolète, Tu le sauras si tu m’écoutes de tes deux oreilles.

Tu as deux oreilles, c’est pour écouter deux fois plus que tu ne parles.

Mais de plus, n’utilise pas tes oreilles que te sont données pour écouter le son de vagues et du vent.

N’utilise pas non plus ces oreilles que te sont données pour écouter les bouffons et les camelots,

N’utilise pas non plus les oreilles du Roi Midas qui se sont changées en oreilles d’âne.

Ecoute le fond de ton cœur et le fond de ton âme, c’est le meilleur moyen pour écouter le fond de ton esprit.

Ecoute les mythologies qui convergent vers une réalité unique déclinée sur d’autres chemins.

Tu entendras ainsi un éloge, non celui d’Hercule, ni celui de Salomon, mais le tien, celui de ta Folie.

Ou celui du Grand Tout.

Écarte les sages, qui jalouse celui qui fait son propre éloge.

Ecarte les sots qui ne comprennent pas ta logique.

Si c’est être fou, que de regarder au fond de soi. Alors je suis fou et cela me convient à merveille pour rechercher le Grand Tout au fond de moi.

Quoi de mieux pour la Folie que de se dire à elle-même sa puissance de recherche et d’introspection et finalement de se servir elle-même sans qu’un autre ne les lui serve.

Qui me dépeindrait mieux que moi ?

L’autre en face de moi avec son regard spéculaire. Peut-être !

Mais restons modeste et n’écoutons pas les louanges.

Restons dans l’ombre pour mieux capter au bout du trajet

La lumière.

En plagiant Erasme, je déclare qu’on a raison de se louer soi-même quand on ne trouve personne pour le faire.

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