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La finance et l'industrie

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Par   •  28 Décembre 2019  •  Cours  •  1 316 Mots (6 Pages)  •  332 Vues

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La société par actions a été depuis la fin du XIXème siècle une des institutions majeures du capitalisme, puisque les actionnaires sont importants pour les entreprises, notamment au travers du capital risque + croissance externe. Initialement, au nom de la propriété privée, l’entrepreneur, qui est aussi propriétaire des capitaux, dispose du droit de diriger son entreprise.

Or, l’apparition de l’actionnariat a dissocié les détenteurs de titres de propriétés et les dirigeants, les managers, sans que le transfert de pouvoir de direction vers les managers soient questionnés. Ainsi, l’actionnariat permet à tout individu de posséder une part de l’entreprise. La société par actions doit être gérée uniquement dans le seul intérêt des actionnaires (ou tout au moins donner la priorité à l’intérêt des actionnaires). Cela a donc défini la stratégie d’entreprise : la maximisation de la valeur actionnariale doit être l’objectif prioritaire pour les dirigeants de la société.

 Les actionnaires sont pleinement légitimes pour définir les objectifs de l’entreprise et nomme et contrôler les dirigeants puisqu’au nom des droits de la propriété, ils sont les seuls à supporter le risque financier de l’entreprise, les autres parties prenantes/apporteur de ressources ont des rémunérations contractuellement fixées.

On parle alors de la théorie de l’agence : les actionnaires détiennent les pouvoirs, ils laissent cependant le soin aux managers de maximiser le profit pour les comptes. Cette théorie a également été reprise par différents économistes libéraux tel que Friedman qui dit que la seule responsabilité des dirigeants est d’accroitre les profits pour les actionnaires

Il y a 2 points essentiels qui viennent appuyer la légitimité de ce modèle :

  1. Tout d’abord, juridiquement, les actionnaires sont propriétaires de l’entreprise, le rôle de gestion est en revanche assuré par les managers. Ces derniers ont pour obligation de servir les intérêts des actionnaires et n’ont de compte à rendre qu’aux actionnaires. Cependant, cela pose plusieurs problèmes.

 D’une part, les actionnaires n’ont pas le pouvoir de vendre l’entreprise ni même d’avoir un droit d’intervention directe sur la conduite de l’entreprise, les managers étant les seuls à pouvoir s’en charger. Par ailleurs, ils n’ont pas non plus la possibilité de choisir le montant des revenus qui doit leur être perçu.

D’autre part plus, ils ne sont pas même propriétaires des actifs de l’entreprise, ils ne possèdent donc qu’un simple titre d’action et donc des droits qui y sont rattachés.

  1. Également, certaines théories défendent l’idée selon laquelle l’efficacité économique est la plus grande est lorsque les managers sont bien les agents des actionnaires et que les intérêts entre la direction-actionnaires sont alignés.

Par conséquent, cela revient à ignorer l’importance des autres parties prenantes, seule la relation entre la direction et les actionnaires intervient dans cette théorie.

Cependant, dans les pays anglo-saxons, c’est le primat du dirigeant qui prédomine sur celui de l’actionnaire. Ainsi, la priorité est donner à l’entreprise et non aux actionnaires, ce qui donne lieu à de nouveaux modèles de gestion d’entreprise. 

Aucun modèle n’est parfait mais il ressort de nombreux points qu’il vaudrait mieux de corriger afin de définanciariser l’industrie :

  1. Plutôt que d’assurer la croissance ou la compétitivité/parts de marché, les entreprises ont plutôt tendance à favoriser les actionnaire via la création de valeur actionnariale. Cela conduit à une désindustrialisation car le problème ne provient pas de la rentabilité des sites de production, ils ne sont juste pas assez rentables pour justifier le maintien de l’activité.

  1. Il faut arrêter de maximiser la valeur actionnariale et éviter la valeur actionnariale à court terme. Cependant, les managers doivent toujours chercher à maximiser le bénéfice pour les actionnaires mais doivent également avoir une vision à long terme. Ainsi, pour ce faire, les managers devraient donc interagir avec les différentes parties prenantes.

  1. Comme certains actionnaires ont une vision court-termiste, on peut assister à un dysfonctionnement des différents organes de décision et donc à des erreurs stratégiques pour les entreprises. Ce problème est notamment induit par la liquidité des marchés qui permet aux actionnaires de vendre/d’acquérir des titres rapidement, la vision à long terme est donc délaissée
  1. Aux yeux de la finance, les sociétés à actions ne sont que de simple actifs financiers (plus ou moins spéculatifs). Par conséquent, les enjeux sociaux, environnementaux et économiques ne sont pas importants, seule compte la valeur de l’action et le retour sur investissement (ROI)
  1. Pour rémunérer les actionnaires, la société réduit son spectre d’activités et réduit les dépenses salariales/coûts de production. La plupart des grandes entreprises passent par un  système de rachat d’actions :ce dernier les pénalise mais augmente le bénéfice par actions et donc les dividendes.
  1. Le versement de dividendes excessifs est également un frein majeur au développement des industries, on assiste également à une forte montée des inégalités salariales ainsi qu’à la migration de capitaux vers des paradis fiscaux.
  1. Les entreprises sont très endettées alors que les taux d’emprunts sont relativement faibles. Cela représente plusieurs risques, comme une faible résistance à de potentiels chocs financiers. C’est également un frein à la

rentabilité car si les taux d’intérêt remontent, la charge financière augmente également (Les charges financières sont des charges qui correspondent au coût des ressources d'emprunt obtenus auprès des différents créanciers bancaires et financiers. Les charges financières varient en fonction du niveau d'endettement d'une entreprise et des taux d'intérêt qui lui sont consentis). Les entreprises ont également utilisé les effets de leviers sur les emprunts, aggravant encore davantage cette situation

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