La modélisation et la résolution des problèmes issus des échecs par les mathématiques
Dissertation : La modélisation et la résolution des problèmes issus des échecs par les mathématiques. Recherche parmi 302 000+ dissertationsPar Unly • 5 Juin 2025 • Dissertation • 1 151 Mots (5 Pages) • 23 Vues
Comment les mathématiques permettent-elles de modéliser ou résoudre des problèmes issus des échecs ?
Introduction
Les échecs… ce jeu millénaire, né probablement en Inde il y a plus de 1 500 ans, a traversé les continents et les siècles. Plus qu’un simple jeu de société, il est devenu un véritable symbole de réflexion, de stratégie et d’intelligence. Aujourd’hui encore, il continue de fasciner, que ce soit dans les clubs, sur Internet ou dans les grandes compétitions internationales.
Mais derrière ces 64 cases noires et blanches et ces 32 pièces, se cache en réalité un terrain de jeu extraordinaire pour les mathématiques. À travers les échecs, on peut illustrer des notions profondes comme la combinatoire, la théorie des graphes, les heuristiques, les matrices, ou encore l’intelligence artificielle.
Alors, comment les mathématiques peuvent-elles modéliser et résoudre des problèmes issus des échecs ? Pour répondre à cette question, nous allons voir trois grands axes : d’abord la complexité du jeu lui-même, puis la manière dont les mathématiques aident à le résoudre de façon approximative, et enfin, deux exemples de problèmes célèbres : le parcours du cavalier et le placement des tours.
1. Un jeu combinatoire d’une complexité vertigineuse
Dès les premiers coups d'une partie, le nombre de possibilités explose. On estime qu’après seulement 3 coups de chaque joueur, il existe déjà des milliers de positions différentes. Et plus on avance, plus ce chiffre devient démesuré.
Le mathématicien Claude Shannon, l’un des pères de l’informatique, a proposé une estimation célèbre : le nombre de parties possibles aux échecs, qu’on appelle aujourd’hui le nombre de Shannon, serait d’environ 10^120.
Cela signifie un 1 suivi de 120 zéros… À titre de comparaison, on estime qu’il y a environ 10^80 atomes dans l’univers observable. Autrement dit, il y a plus de parties d’échecs possibles que d’atomes dans tout l’univers !
Mais comment arrive-t-on à ce chiffre ?
Shannon s’est appuyé sur deux observations :
En moyenne, un joueur a 30 choix à chaque coup.
Une partie « raisonnable » dure environ 40 coups (donc 80 demi-coups).
Cela donne une estimation de (30 × 30)^40, soit environ 10^120.
C’est une estimation, car certaines parties durent plus longtemps, d’autres moins, mais cela donne une idée de l’immense complexité combinatoire du jeu d’échecs.
2. Résoudre grâce aux mathématiques : heuristiques et approximations
Face à cette complexité, il est impossible, même pour les ordinateurs les plus puissants, d’explorer toutes les parties possibles. Il faut donc trouver des méthodes plus intelligentes, plus rapides, plus « humaines » en quelque sorte.
C’est là qu’interviennent les heuristiques.
Une heuristique, c’est une règle empirique. Une méthode qui ne garantit pas la solution optimale, mais qui permet de trouver une bonne solution rapidement. On sacrifie la perfection pour gagner du temps et de la clarté.
Prenons l’exemple des moteurs d’échecs, comme Stockfish, un des plus puissants programmes actuels.
Ces moteurs utilisent une fonction d’évaluation mathématique :
Ils attribuent des valeurs numériques aux pièces :
1 point pour un pion
3 pour un cavalier ou un fou
5 pour une tour
9 pour une dame
Puis ils tiennent compte d’autres critères comme :
la sécurité du roi
le contrôle du centre
l’activité des pièces
Ainsi, plutôt que de calculer tous les coups possibles jusqu’à la fin de la partie, le programme évalue rapidement chaque position et choisit les coups les plus prometteurs.
Et cette logique, on la retrouve aussi… chez les joueurs humains !
Quand un joueur dit : « Je joue ce coup pour contrôler le centre » ou « Je développe mes pièces rapidement », il applique en fait des heuristiques.
Par exemple :
Il faut toujours protéger son roi
Il faut contrôler le centre
Il
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