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Étude du second chapitre de l'ouvrage de Gérard Mauger: Enquêter en Milieu Populaire

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Par   •  14 Novembre 2012  •  1 068 Mots (5 Pages)  •  1 163 Vues

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Dans cet ouvrage, Gérard Mauger a rassemblé, organisé et partiellement réécrit un ensemble d’articles ou de contributions à des colloques rédigés entre 1983 et 2005, articles qui reposent sur deux enquêtes menées à Paris et dans sa proche banlieue dans la seconde moitié des années 1970 pour la première et à la fin des 1990 et prolongée jusqu’aux « émeutes » de 2005 pour la seconde. Distantes d’une trentaine d’années, ces deux investigations empiriques permettent donc une mise en perspective historique des modes de sociabilité déviantes des jeunes des classes populaires. Les articles et contributions retenues forment autant de chapitre de l’ouvrage.

2Dans une solide introduction, l’auteur rappelle les changements de contexte social et de contexte intellectuel intervenus entre les années 70 et les années 90 et resitue les différents chapitres dans leur moment d’écriture, modalisant parfois ses propos initiaux.

3Dans la première partie, Enquêter, Gérard Mauger s’interroge sur les conditions de production de recherches sociologiques sur « le peuple » et ses marges. On retrouvera d’ailleurs ce questionnement dans la plupart des chapitres de l’ouvrage. Dans le premier chapitre (Le sociologue et les jeunes des classes populaires), il fait un inventaire des classements et des questionnements préconstruits qui font obstacle à l’investigation sociologique. Le second chapitre (Enquêter en milieu populaire) est plus directement méthodologique. Il est centré sur les interactions enquêteurs/enquêtés.

• 1 Maurice Agulhon, Le Cercle dans la France bourgeoise 1810-1848. Étude d’une mutation de sociabilit(...)

4La seconde partie est consacrée au monde des bandes. Le chapitre 3 (Bandes et cercles) ne pouvait que retenir l’attention de l’historien, auteur de cette recension. Partant du fait que ce sont la sociabilité entre pairs et les activités de loisir et non les activités délinquantes qui sont au principe de la formation des bandes, Gérard Mauger peut « soustraire l’étude des bandes à l’obédience de la sociologie de la déviance pour l’inscrire dans une historiographie des formes de sociabilité « populaire ». En s’appuyant sur les travaux de Maurice Agulhon1, il compare notamment la bande de la seconde moitié du 20ème siècle et le « cercle » dans la France du premier 19ème siècle et souligne les continuités et les ruptures. La lecture de ces dix pages de comparatisme diachronique invite au comparatisme synchronique. La mise en parallèle des formes de sociabilité de la jeunesse populaire et des formes de sociabilité de la jeunesse des « élites » serait sûrement riche d’enseignements. La déviance, les conduites d’excès, voire la délinquance sont-elles toujours absentes du fonctionnement des « cercles de condisciples » des bons lycées et des grandes écoles ?

5Dans le chapitre 4 (Les loubards), le sociologue tente une description systématique du « monde des bandes » des années 70 (le terme loubards est autant connoté chronologiquement que socialement). Les formes distinctives de consommation et les caractères de la sociabilité sont successivement examinés, les unes et les autres marqués du sceau des valeurs de virilité. Cette plongée chez les loubards se termine sur cinq pages très éclairantes sur les liens entre cette sociabilité juvénile et la délinquance. Les blousons noirs ou les loubards sont-ils des révolutionnaires en puissance, constituent-ils un lumpenprolétariat aliéné ou plus simplement des barbares cultivant une violence gratuite et totalement apolitique ? Ce n’est pas en

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