Sport Et Dopage

Introduction

«Le sport c'est un peu comme Astérix aux Jeux Olympiques: si tu n'as pas la potion magique, c'est difficile de gagner» Cette citation humoristique de Yannick Noah met en avant un sujet d'actualité qu'est le dopage; un véritable fléau qui touche le milieu sportif aujourd'hui.

L'homme a cherché depuis toujours à améliorer ses performances sur plusieurs niveaux par des moyens dits artificiels. Les premières notions de dopages datent de l'Antiquité. Dès le XIème siècle avant J-C, les athlètes grecs intégraient déjà des viandes variées selon la discipline sportive qu'ils exerçaient, aussi les sauteurs mangeaient du taureau ou buvaient même son sang. Les grecs et les romains quant à eux, favorisaient l'hydromel avec ses propriétés tonique de feuilles de sauge. Alors que les indigènes d'Afrique du Sud mâchaient les feuilles de coca pour pouvoir affronter le froid et l'altitude.

Le dopage est un phénomène social de grande échelle, il désigne l'utilisation de substances ou de méthodes illicites destinées à augmenter les capacités physiques ou mentales d'un individu. Il est question de conduite dopante lorsqu'une personne consomme une substance chimique ou un médicament pour affronter un obstacle ou pour améliorer ses performances qu'elles soient intellectuelles ou physiques.

L'homme n'a jamais pu accepter ses limites physiques ou mentales. Le dopage est utilisé dans la vie quotidienne, au travail ou à l'école. L'exemple de l'étudiant en période d'examen qui prend des compléments ou vitamines est récurent; ainsi que celui du salarié par manque de sommeil ou par la pression du travail.

Cependant le dopage est surtout connu dans le monde sportif. Le dopage sportif se définit comme le recours d'un sportif à des substances interdites dont la liste a été prédéfinie par les instances sportives et clairement établie par le CIO (Comité International Olympique). Il s'agit donc de l'absorption illicite de substances médicamenteuses par un concurrent d'une épreuve sportive afin de stimuler l'organisme dans l'espoir d'améliorer une performance. Chez le sportif, il correspond également aux exigences d'une société concurrentielle qui détermine une logique obsessionnelle du dépassement de soi. L'exploit athlétique né d'un subtil mélange d'adresse, de motivation et de conditions physiques, trois exigences que le dopage peut être à même de satisfaire. Il peut être prit de différentes manières; en effet certaines substances sont autorisées mais l'usage en est limité.

Les stupéfiants les plus connus sont les agents anabolisants, les cannabinoïdes (famille de molécules présente dans le cannabis), l'amphétamine, les glucocorticoïdes (cortisone), les stimulants, les hormones, les antagonistes... Ces substances permettent une stimulation de l'éveil, une amélioration cardiorespiratoire, une réduction de la sensation de fatigue, une augmentation de la combativité et une amélioration de la réactivité. Fréquemment les substances utilisées sont des médicaments détournés de leur usage thérapeutique : l'éphédrine qui est normalement utilisée chez les asmathiques, facilite la mise en réaction du sprinteur en réduisant son temps de réaction, l'hormone de croissance utilisée en pédiatrie accroit la masse musculaire de l'haltérophile, le Prozac utilisé chez les dépressifs renforce la résistance à la souffrance du marathonien, l'EPO qui est utilisé contre l'anémie quant à lui augmente l'endurance du cycliste ou du skieur de fond en stimulant le transport de l'oxygène dans le sang, l'actine qui lutte contre la maladie d'Alzheimer est consommée par les pilotes de formule 1 et les bêtabloquants contre l'hypertension artérielle quant à eux réduisent les tremblements du tireur.

Le dopage est un phénomène d'ampleur internationale dont il est difficile de cerner les dimensions.

Ainsi nous pouvons nous demander, quelle influence le dopage a-t-il sur le milieu sportif ? Et quels sont les moyens mis en œuvre pour lutter contre ce fléau ?

Dans une première partie nous analyserons la lutte menée contre le dopage à travers l'étude du cadre juridique français et des organismes actifs dans le domaine. Puis dans une seconde partie, nous verrons que malgré cette lutte le dopage passe entre les mailles du filet, le dopage est nocif pour le sport mais aussi pour le sportif, c'est pourquoi de nouvelles pistes de réflexions doivent être envisagées.

I) Une lutte acharnée contre le dopage dans le milieu sportif

Si le dopage est illicite, il n’en demeure pas moins qu’il existe des organismes luttant contre ce moyen de facilité.

A] Le cadre juridique

Le dopage est une pratique illégale, c’est inacceptable culturellement mais aussi mauvais pour la santé, afin d’y remédier, toutes les nations, les comités nationaux olympiques et fédérations internationales se sont mis en œuvre pour lutter contre ce fléau.

En France, le premier texte législatif luttant contre le dopage a été créé le 1er juin 1965 loi Herzog qui fut remplacé le 28 juin 1989 par la loi Bambuck. La loi du 23 mars 1999 appelé loi Buffet a pour objectif « la protection de la santé des sportifs considérant le dopage comme un problème de santé publique et ce, quel que soit le niveau de pratique sportive ». Cette loi Buffet a été codifiée dans le code de la santé publique par l’article L.3611-1 et suivants qui y incérait trois nouveautés : la première la création d’une autorité administrative indépendante le conseil de prévention et de lutte contre le dopage (CPLD) ; la deuxième, la création d’antennes médicales de lutte contre le dopage (AMLD) et enfin la troisième, le renforcement des sanctions pénales à l’encontre des trafiquants et des pourvoyeurs qui risquent 5 ans d’emprisonnement et une amende de 75 000 €. La loi n° 2006-405 du 5 avril 2006 relative à la lutte contre le dopage et la protection de la santé des sportifs, est quant à elle aussi codifiée dans le code du sport a trois objectifs : le premier est d’améliorer les outils et le cadre juridique de la loi contre le dopage, pour rendre plus performant le dispositif national, le deuxième est d’harmoniser le dispositif national

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